Boulogne-sur-mer, le 27 décembre 2020. Bassin Loubet, bateau de Jean Michel fournier, pêcheur
AIMÉE THIRION POUR « LE MONDE »

Les pêcheurs français soulagés par l’accord sur le Brexit

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Publié le 28 décembre 2020 à 05h31 - Mis à jour le 28 décembre 2020 à 11h35

Le passage de la tempête Bella, ce week-end, a offert un peu de répit aux pêcheurs de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) après un « combat de trois ans ». « Ces dernières années, on n’a pas passé une seule semaine sans discuter du Brexit et de ses conséquences, indique Olivier Leprêtre, président du Comité régional des pêches maritimes et des élevages marins (CRPMEM) des Hauts-de-France. Avec cet accord, on a échappé à la mort, donc on ne peut être que contents. »

Ils ont accueilli avec soulagement l’accord conclu entre l’Union européenne (UE) et le Royaume-Uni, jeudi 24 décembre, qui prévoit que les Vingt-Sept renoncent progressivement à 25 % de leurs prises dans les eaux britanniques. « On savait qu’on allait perdre avec le Brexit mais là, on ne va pas se plaindre, ajoute M. Leprêtre. Et Capécure [le premier centre européen de transformation des produits de la mer situé à Boulogne-sur-Mer] ne va s’en porter que mieux. Même si je ne fais pas de politique, globalement, le gouvernement a très bien travaillé. »

Lire aussi : Ce que contient l’accord conclu entre le Royaume-Uni et l’Union européenne

La filière pêche des Hauts-de-France redoutait un « no deal », d’où cette impression quasi unanime d’avoir obtenu un bon compromis. « Ça aurait été dramatique si nous n’avions pas eu d’accord, rappelle Jean-Michel Fournier, patron pêcheur d’Etaples, dans le Pas-de-Calais. On sait que les Anglais sont tenaces mais [Michel] Barnier et la ministre de la mer [Annick Girardin] l’ont été aussi. »

Jean-Michel Fournier, patron pêcheur d’Etaples, sur son bateau à Boulogne-sur-Mer, le 27 décembre.

Voilà cinq générations que sa famille pêche dans les eaux françaises et britanniques. Le Notre-Dame-de-Boulogne, son chalut de 24,40 mètres, sillonne les eaux anglaises plus de 40 % du temps et remonte dans ses filets maquereaux, merlans, seiches, rougets-barbets… « Notre but est de rester dans les eaux que l’on a toujours pratiquées en faisant une pêche artisanale qui respecte la nature et qui ne va pas au-delà de ce que la ressource peut nous donner », précise le pêcheur de 51 ans, prêt à repartir en mer après le passage de la tempête.

« Un peu de casse »

Premier port de pêche français, avec 31 538 tonnes de poissons débarquées en 2019, Boulogne-sur-Mer a obtenu un cadeau de Noël inespéré. Les pêcheurs de l’UE bénéficieront d’une période de transition jusqu’en juin 2026, avant de devoir renoncer à 25 % de leurs captures. Pour les flottilles de Normandie, de Bretagne et des Hauts-de-France, les trois régions les plus concernées, l’accès aux eaux poissonneuses britanniques, et notamment dans les 6 à 12 milles marins au large des côtes britanniques, garantit la pérennité de leur activité. « Même avec cette baisse de 25 %, on va pouvoir continuer. Et je ne conçois pas de mettre moins d’hommes à bord », confie Jean-Michel Fournier, qui compte six pêcheurs à ses côtés sur le Notre-Dame-de-Boulogne. Il espère qu’une hausse du prix du poisson compensera ce manque à gagner.

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