Actualité Santé Covid-19 : l'immunité collective, un « calcul dangereux », selon les scientifiques -- -- scientifiques « Jamais, dans l'histoire de la santé publique, l'immunité collective n'a été utilisée comme stratégie pour répondre à une épidémie », a alerté l'OMS. -- -- Parfois présentée comme un motif d'espoir aux débuts de la pandémie de Covid-19 et un moyen d'éviter des confinements généralisés, l'idée de laisser circuler le virus pour atteindre une immunité collective apparaît de plus en plus clairement comme un dangereux mirage, expliquent de nombreux scientifiques. L'idée, c'est qu'une fois qu'une -- -- s'arrêterait d'elle-même, faute de victimes à frapper. Mais après des mois de pandémie, «  on est très très loin du compte », note auprès de l'Agence France-Presse Frédéric Altare, spécialiste de l'immunité à l'Inserm. -- -- L'Organisation mondiale de la santé (OMS) l'a d'ailleurs déclaré sans ambages lundi : «  Jamais, dans l'histoire de la santé publique, l'immunité collective n'a été utilisée comme stratégie pour répondre à une épidémie, et encore moins à une pandémie. C'est scientifiquement et éthiquement problématique », a déclaré son directeur général, Tedros -- -- virus plus dangereux, plus létal et plus contagieux que la grippe saisonnière. Et pour lequel il n'existe pas de vaccin. Dès mai, l'OMS avertissait que les pays misant sur l'immunité collective se livraient «  à un calcul vraiment dangereux ». Régulièrement, et encore très récemment, le président américain Donald Trump a pourtant défendu cette -- -- les 15 plus élevées au monde, selon les données de l'université Johns Hopkins. Autre problème : on ne sait pas combien de temps dure l'immunité contre le Covid-19 et des cas de réinfections, quoique très rares, ont été rapportés. «  Il est possible que les anticorps s'affaiblissent avec le temps », rappelait la semaine dernière une -- -- s'affaiblissent avec le temps », rappelait la semaine dernière une responsable de l'OMS, Maria Van Kerkhove. «  Les réinfections nous montrent que nous ne pouvons pas nous appuyer sur l'immunité acquise par l'infection naturelle pour atteindre une immunité de groupe », a écrit la Pr Akiko Iwasaki, spécialiste de l'immunité à l'université Yale (États-Unis). -- -- Yale (États-Unis). Certains tenants de l'immunité collective naturelle font aussi valoir que son seuil estimé habituellement à quelque 60 à 70 % serait en fait plus bas, notamment parce que tout le monde n'est pas pareillement -- -- Plutôt que des anticorps (ceux que l'on cherche avec les tests sérologiques) spécifiquement dirigés contre ce virus, elles ont développé une autre immunité, dite «  cellulaire », grâce à un certain type de globules blancs. Sans doute parce qu'ils ont déjà rencontré des agents infectieux ressemblant au Sars-CoV-2, ces globules l'identifient -- -- épidémies » «  Ce qui veut dire que les chiffres qu'on annonce 5 à 10 % d'immunité possible, c'est vraisemblablement un peu sous-estimé, mais on ne sait pas dans quelle mesure », relève Frédéric Altare. Mais même «  en -- -- possible, c'est vraisemblablement un peu sous-estimé, mais on ne sait pas dans quelle mesure », relève Frédéric Altare. Mais même «  en poussant les statistiques, en tenant compte de (cette) autre immunité, du fait que les gens ne s'infectent pas tous pareil, que les populations âgées ont moins de risques de s'infecter parce qu'elles se -- -- protègent plus », on arrive «  à faire descendre les pourcentages jusqu'à 50 %, pas en dessous », dit-il. Tout en notant qu'atteindre ce seuil se solderait par un nombre de décès considérable. L'immunité collective doit donc passer par «  des vaccins sûrs et efficaces », tranche la Pr Iwazaki. -- -- La rédaction vous conseille Covid-19 : l’immunité en questions Futurapolis Santé : ce que vous avez appris sur l’épidémie -- -- Par fviolon le 17/10/2020 à 09:10 Quelques arguments en défaveur de la stratégie de l'immunité collective -- - l'efficacité de l'immunité collective n'est pas certaine : un peu plus de 90% des personnes infectées produisent des anticorps spécifiques (Gudbjartson & al. , The New England Journal of Medecine, -- -- d'anticorps neutralisants (MedRxiv : Brochot & al. , 5/20). Ces données sont encore récentes et doivent être confirmées par d'autres études, mais, à ce jour, il n'est pas possible de confirmer que l'immunité collective peut être atteinte. Et, même dans cette hypothèse, nous ne savons pas combien de temps elle pourrait durer. - laisser le virus librement circuler surchargerait les hôpitaux. C'est -- -- Envoyer l'article à un ami Covid-19 : l'immunité collective, un « calcul dangereux », selon les scientifiques