Covid-19 : «Il faut mettre en place la distanciation physique à l’école»

Pour Guislaine David, porte-parole du syndicat des professeurs des écoles Snuipp-FSU, il faut chercher des lieux et du personnel pour accueillir les enfants quand ils ne sont pas en classe en demi-groupes.

 Il est urgent, selon Guislaine David,  de passer à la phase 2 du plan de continuité pédagogique dans les zones de circulation forte du coronavirus,.
Il est urgent, selon Guislaine David, de passer à la phase 2 du plan de continuité pédagogique dans les zones de circulation forte du coronavirus,. LP/Olivier Lejeune

À quel moment faut-il passer aux cours en demi-groupes? Maintenant, répond en substance Guislaine David, numéro un du principal syndicat des professeurs des écoles, le Snuipp-FSU. Même si le nombre de fermeture de classes et d'écoles reste limité, depuis le changement de protocole en vigueur dans l'Education nationale, il est selon elle urgent, dans les zones de circulation forte du coronavirus, de passer à la phase 2 du plan de continuité pédagogique.

Est-ce une bonne chose que les écoles primaires restent ouvertes ?

GUISLAINE DAVID. Oui, c'est une bonne chose, mais qui ne doit pas se faire à n'importe quel prix. Le ministère de l'Education nationale a mis les écoles sous le tapis. On ne ferme plus les classes, il n'y a plus de tests, et quand un élève est malade, on ne cherche plus systématiquement à savoir si c'est en raison d'une contamination au coronavirus. Mais ce n'est pas parce qu'on a décidé de ne plus fermer des classes que les contaminations n'existent plus. Il y a des classes, en région parisienne, où beaucoup d'enfants sont absents en ce moment, sans qu'on connaisse l'origine de ces absences.

Que faut-il faire, selon vous ?

Nous pensons qu'il faut dès maintenant alléger les groupes, et mettre en place la distanciation physique à l'école. Cela signifie, chercher des lieux et du personnel pour accueillir les enfants quand ils ne sont pas en classe en demi-groupes, comme a commencé à le faire la ville de Paris. Là où cela n'est pas possible, il faut passer à l'enseignement à distance. Le ministère a préparé un plan de continuité pédagogique, mais ne nous dit pas à quel moment il sera déclenché. Nous ne voulons pas nous retrouver dans la situation des universités, qui ont appris dimanche soir qu'elles passaient le mardi en enseignement à distance. La distanciation physique dans les écoles ne doit pas être décidée dans l'urgence.

Les enseignants sont-ils inquiets de venir en classe ?

Oui, forcément : ils sont les seuls à ne pas être concernés par les mesures de télétravail recommandées partout ailleurs, sous prétexte que les enfants sont faiblement contaminateurs. Mais cela ne signifie pas qu'ils ne le sont pas du tout. Le risque zéro n'existe pas, et par conséquent il faut prendre des mesures pour donner aux professeurs les moyens de travailler de façon pérenne avec le virus.