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    Covid-19 : le port du masque dispense-t-il de la distanciation physique d’un mètre ?

    Par Jacques Pezet
     A Paris, le 1er octobre.
    A Paris, le 1er octobre. Photo Thibault Camus. AP

    Depuis qu’ils se sont mis à porter le masque, les Français respectent de moins en moins le mètre de distance physique recommandé pour lutter contre le coronavirus. Pourtant, les autorités de santé rappellent que le masque seul est insuffisant pour être bien protégé.

    Question posée par PERCET Gilles-Daniel le 09/10/2020

    Bonjour,

    Vous nous écrivez : «Quand on voit désormais le comportement général (notamment quand il faut faire la queue), le port du masque dispense-t-il définitivement de la distanciation physique (d’un mètre, en principe) ?»

    En matière de préconisations sanitaires, la doctrine des autorités a évolué depuis le début de la crise du Covid-19. Dans les premières semaines, la population générale était appelée à respecter des gestes barrières, au premier rang desquels la distanciation sociale. Le port du masque n’était alors pas recommandé. Les choses ont depuis changé sur ce dernier point, le masque étant désormais devenu obligatoire dans de très nombreuses occasions. Sa généralisation rend-elle inutile la distanciation sociale?

    Dans les faits, un nombre croissant de Français ont l’air de le considérer : l’enquête de suivi des comportements CoviPrev menée par Santé publique France, et mise à jour le 6 octobre, montre que depuis le début de la pandémie de coronavirus, les Français ont très largement adopté le port du masque en public. Cette mesure est même devenue la plus suivie pour se protéger. Mais ce respect du masque s’est assorti d’un relâchement d’autres mesures de protection.

    L’enquête indique ainsi que les recommandations d’hygiène (saluer sans serrer la main et arrêter les embrassades, se laver régulièrement les mains, utiliser un mouchoir à usage unique, tousser dans son coude) sont en revanche légèrement moins suivies que durant les premières semaines de la pandémie.

    Mais ce sont surtout les conseils de distanciation sociale (éviter les regroupements et réunions en face-à-face, garder une distance d’au moins un mètre, éviter les rassemblements festifs) qui sont le moins pratiqués par les Français. Avec le déconfinement, les Français se réunissent plus souvent, et le mètre de distance gardé entre deux personnes respecté par environ quatre Français sur cinq au début de la pandémie, n’était suivi que par 52,3% de la population fin septembre.

    Qu’en est-il d’un point de vue sanitaire ? Le masque dispense-t-il réellement du respect de la distance sociale ? Comment s’articulent ces deux préconisations dans les recommandations sanitaires des autorités ?

    Dans la communication de Santé publique France, on lit ceci : le port du masque intervient «en complément des gestes (barrières, ndlr), quand la distance d’un mètre ne peut être respectée».

    Cette phrase est aussi, peu ou prou, celle que l’on peut trouver dans les avis du Haut Conseil de la santé publique (HCSP), notamment celui daté du 28 aout, où on lit : «Le port du masque reste la seule mesure efficace à disposition si la distance physique d’au moins un mètre n’est pas garantie.»

    Attention : si la formulation peut laisser penser que la distanciation sociale d’un mètre n’est pas nécessaire en cas de port du masque, ce n’est pas le cas.

    Dans un autre avis daté du 20 août, le HCSP explique que le masque, s’il est bien la seule protection disponible en cas de non-respect de la distanciation sociale, ne peut être considéré comme une protection suffisante dans ce cas de figure. Notamment en milieu fermé avec une forte densité de personnes.

    «Le HCSP rappelle que la distance physique d’au moins un mètre reste une mesure forte de sa doctrine et ne peut être abandonnée. Le HCSP rappelle aussi que cette distance est un minimum, et que, lorsque c’est possible, une distance supérieure est de nature à réduire encore le risque de transmission. En effet, les masques n’ont pas une performance de filtration de 100% (et ne sont pas étanches latéralement). Même s’ils réduisent significativement l’émission de gouttelettes, chaque personne peut être amenée à le retirer à un moment donné à proximité d’une autre personne et les masques ne sont pas toujours correctement portés. La distance physique a donc toute son importance pour réduire la transmission de proximité même si l’on porte un masque, notamment dans un milieu clos mal ventilé avec forte densité de personnes.» 

    Une mise en garde qui souligne le problème des transports en commun, que de nombreux Français empruntent actuellement, certes masqués, mais en étant bien souvent dans l'impossibilité de respecter la distance minimale.

    Il en va autrement à l’air libre, estime dans ce même avis le HCSP, qui note qu’en «milieu extérieur, cette distance physique est moins exigible du fait de la ventilation naturelle et de la dilution aérienne avec un risque de transmission estimé faible.» En clair, la distance physique apparaît moins indispensable, dès lors que les personnes portent un masque, en milieu extérieur.

    Pour autant, la doctrine du Haut Conseil préconise le respect de deux mesures, de manière générale : «Le HCSP rappelle que le port de masque associé à une distance physique suffisante constitue la meilleure stratégie de réduction du risque de transmission du Sars-CoV-2.» 

    Pas une protection suffisante selon l’OMS

    Cette position n’est pas spécifique à la France. En Allemagne, l’Institut Robert-Koch, en charge de la lutte contre le Covid-19, souligne que l’utilisation du masque «ne peut remplacer, mais complète plutôt d’autres mesures de protection essentielles, telles que l'(auto-)isolation des personnes infectées, le respect d’une distance physique d’au moins 1,5 mètre et des règles concernant la toux et l’hygiène des mains, ainsi que la nécessité de ventilation».

    Idem, l’Organisation mondiale de la santé indique clairement qu'«à lui seul, le port du masque n’offre pas une protection suffisante contre le Covid-19. Il faut aussi garder une distance d’au moins un mètre avec les autres personnes, se laver fréquemment les mains et éviter de se toucher le visage et de toucher le masque».

    Cordialement

    Jacques Pezet

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