Coronavirus : la distanciation physique ne suffit pas, expliquent des scientifiques
VU DANS LA PRESSE - L'efficacité de la distanciation physique est de plus en plus remise en cause par les scientifiques. Si c'est une mesure de bon sens, elle ne suffit pas à elle seule pour lutter contre le virus.

La distanciation physique est la mesure phare pour lutter contre la propagation du coronavirus. Mais elle est loin d'être suffisante.
C'est en tout cas la conclusion d'un papier scientifique, publié mercredi 27 mai dans la revue Science et relayé par Le Parisien. Le collectif à l'origine de l'étude, composé de deux chercheuses et un chercheur originaires de Californie et de Taïwan, a réalisé une synthèse de plusieurs études qui mettent en doute l'efficacité de la distanciation physique. Selon cette règle préconisée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), il est nécessaire d'instaurer un mètre minimum de distance entre chacun et chacune pour éviter la propagation du virus.
En fait, cette distance physique doit être associée à d'autres mesures pour jouer un rôle efficace dans la lutte contre le coronavirus. "Des preuves de plus en plus nombreuses suggèrent que la recommandation de l'OMS n'est probablement pas suffisante dans de nombreuses conditions en intérieur où les aérosols peuvent rester en suspension pendant des heures, s'accumuler au fil du temps et suivre les flux d'air sur des distances supérieures à 6 pieds (1,80 m)", écrivent-ils.
Le port du masque, seule mesure efficace
Les gouttelettes peuvent en effet voyager beaucoup plus loin que le mètre recommandé en France, et même le 1,80m en vigueur aux États-Unis. Ces standards datent d'une époque où l'on mesurait mal la taille des projections et leur portée. "On sait maintenant qu'elles sont plus petites et peuvent s'aéroporter plus loin, jusqu'à plusieurs mètres", explique Carole Dufouil, épidémiologiste à l'Inserm, citée par Le Parisien.
Difficile de dire à partir de quelle distance le risque de contamination est nul. Cela dépend de nombreux facteurs, comme l'aération d'une pièce ou encore la charge virale nécessaire pour contaminer une personne, encore inconnue. Une mesure, elle, a fait ses preuves : le port du masque. "Même à un mètre, il faut porter un masque", conclut Carole Dufouil. De préférence un masque FPP2, beaucoup plus filtrant.
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