# Sous Notre Toit " Flux Sous Notre Toit " Flux des commentaires Sous Notre Toit " Comment on vit 18 ans en dépression et comment on peut s ’ en sortir Flux des commentaires alternate Je veux toujours " plus " ! Mon coin lecture geek : des peluches , des souvenirs … et plein de mangas ! alternate alternate ( BUTTON ) Menu * Maison * Déco * Cuisine * Vie quotidienne * Couple * Psycho * Voyages * SNT + Nous contacter + À propos + Annoncer + Nos blogs préférés Sous Notre Toit Sous Notre Toit Sous Notre Toit * Maison * Déco * Cuisine * Vie quotidienne * Couple * Psycho * Voyages * SNT + Nous contacter + À propos + Annoncer + Nos blogs préférés témoignage Comment on vit 18 ans en dépression et comment on peut s ’ en sortir Écrit par Miss Jiu 7 Aujourd ’ hui , je vais te parler de la dépression ( tatatam ) . Et oui , sortons tous de suite les grands mots , car en voilà un qui fait beaucoup de bruit et qu ’ on entend souvent … voire qu ’ on utilise des fois à tort et à travers . Il ne faut pas en effet confondre dépression et déprime , cette déprime qui peut te toucher à un moment de ta vie , dans des circonstances particulières ( rupture , perte d ’ emploi , décès …) et qui a beaucoup de symptômes similaires à la dépression ( envie de rien , morosité , irritabilité , voire même pensées suicidaires ) . Mais ce qui la distingue de la dépression , c ’ est notamment la durée d ’ affectation . Une déprime est passagère , et la dépression dure . C ’ est bien de dépression dont je vais parler . Comment vit - on , au quotidien , quand on est dans cet état psychique ? Cette situation , c ’ est la mienne . Peut - être es - tu dans le même cas . Alors , au travers de mon expérience , voici quelques clés pour commencer à aller mieux . Car on touche là un premier point de la dépression : on n ’ a jamais l ’ impression qu ’ on ira mieux un jour . Mais c ’ est faux ! Le début de la dépression J ’ ai 27 ans et je suis en dépression depuis plus d ’ une dizaine d ’ années . Je ne sais pas exactement quand , nous recherchons le point de départ avec mon médecin . Probablement depuis 18 ans , en fait . 18 ans , ça laisse le temps de passer par divers stades . Pour commencer , l ’ hyper - contrôle , ce sentiment un peu agressif qu ’ il faut être parfait , ce sentiment d ’ anxiété quand on est avec les autres , l ’ impression de ne jamais être à la hauteur , et de s ’ escrimer encore et encore . Un sentiment aussi de ne jamais être à sa place . À ce moment - là , j ’ étais au collège . Je me cachais dans toutes les infirmeries que je croisais , quand les cours devenaient insupportables , quand c ’ était trop dur . J ’ ai développé des migraines en série . J ’ ai aussi passé mon temps de récréation , les pauses de midi et tout ce temps libre d ’ école , au sein de la bibliothèque . Je me perdais dans la lecture , j ’ étais isolée . Je souffrais de cette isolation , mais toute tentative pour en sortir me plongeait encore plus dans les affres de la morosité . bibliothèque Crédits photo ( creative commons ) : My name ' s axel Je ressentais un immense vide , que je tentais de combler par des pulsions alimentaires . Quand ma mère s ’ en est rendue compte , j ’ ai commencé à voler de la nourriture dans les placards pour me remplir . Toujours plus , toujours cachée . Comment ne pas se faire prendre ? Je trichais , je mentais , je cachais , et je me gavais . Quand la dépression s ’ aggrave Puis je suis passée à une autre étape . Certains peuvent rester dans l ’ hyper - vigilance , moi j ’ ai changé . Je suis allée vers une agressivité beaucoup plus marquée , et un grand vague à l ’ âme . Le sentiment d ’ être ulle , que personne ne nous aime , d ’ être totalement inutile , la question lancinante du " pourquoi je suis là ? " , la susceptibilité exacerbée . Toutes ces choses étaient déjà présentes , mais je me suis mise à les formuler . Je ne suis pas psy , je ne connais pas les mots qu ’ il faudrait utiliser pour en parler , mais voilà , c ’ est ce que ça m ’ a donné comme impression . Une hyper - vigilance mêlée à ce sentiment tendu d ’ agressivité et de solitude . Je m ’ isolais , mais je regrettais la solitude . Cependant , mon agressivité ne me permettait pas d ’ en sortir . J ’ étais comme un lion en cage , qui meurt de faim , et qui mord la personne venue le nourrir . Au fur et à mesure , l ’ agressivité s ’ est retournée vers moi . J ’ en voulais à tout le monde , mais surtout à moi en particulier . " Qu ’ est ce qui cloche chez toi !? " . Et là , j ’ ai commencé l ’ automutilation . Fourchettes , couteaux puis lames de scalpel pour se couper les bras , les jambes . D ’ abord un peu , puis beaucoup . Un sentiment intense de soulagement me soulevait le cœur à chaque entaille . À cette époque , je venais de commencer mes études supérieures . J ’ étais sous pression , et ça a exacerbé toutes les tensions qui me tiraillaient . La boulimie est devenue plus compliquée à gérer . Je finissais par dépenser tout mon argent ( et même au - delà ! ) pour acheter de quoi me remplir , encore . Puis je finissais par tout vomir , parce que , quand même , il fallait maîtriser ça aussi . Les idées suicidaires , qui étaient déjà présentes , mais sous - jacentes , se sont mises à sortir au grand jour . Une infirmière m ’ a dirigé vers un centre psy étudiant . Je suis passée dans les bras d ’ un infirmier psy , puis d ’ un psychiatre . J ’ ai été bourrée de médicaments . Puis j ’ ai subi une opération . Ça semble anodin , mais cette opération concernait ma poitrine : image de soi , du corps , de ce que les autres pensent . J ’ ai arrêté de me faire vomir et les crises de boulimie ont continué . J ’ ai pris 15 kilos en 6 mois . J ’ avais touché le fond . Et je suis repartie sur l ’ hyper - vigilance et le contrôle absolu pour m ’ en sortir . J ’ ai maîtrisé toute la nourriture que je mangeais , je contrôlais absolument tout de ma vie , et ça m ’ a permis de vivoter , un peu . Je t ’ explique tout ça pour te montrer que , quelque part , quand on croit qu ’ on a touché le fond ou quand on croit qu ’ on s ’ en est sorti , ce n ’ est pas vrai . Ce que je faisais , c ’ était une fuite en avant . Mon hyper - contrôle me permettait toujours de sortir juste assez la tête de l ’ eau pour pouvoir tenir en apnée lors de la prochaine vague . J ’ alternais les moments particulièrement dévastateurs avec ces moments de contrôle absolu , qui me tenaient en vie . Quand ça devenait trop dur , je partais . Changement d ’ études , de lieu , et même de pays . De l ’ hyper activité aussi , pleins de projets . Et dès que je me retrouvais � nouveau posée , dès que j ’ étais seule avec moi - même , la douleur lancinante revenait . solitude chambre jeune femme Crédits photo ( creative commons ) : coloredgrey Sortir la tête de l ’ eau C ’ est comme ça qu ’ un jour , après avoir été redirigée par un médecin généraliste vers un centre de soin psy , je me suis retrouvée � l ’ hôpital . Un mois chez les fous , dirions - nous . Quand on va jusqu ’ � devenir un danger pour soi , il faut savoir accepter la main qu ’ on nous tend , sans mordre . Moi , je l ’ ai fait , parce qu ’ à ce moment - là , j ’ étais fiancée , j ’ avais le boulot que je voulais , et que malgré tout , je touchais le fond . Et pour lui , je devais d ’ essayer d ’ aller mieux . Là encore , c ’ était une erreur de ma part . Je n ’ aurais pas dû le faire pour lui , j ’ aurais dû le faire pour moi . Mais dans ces moments - là , j ’ étais trop centrée sur ma douleur pour penser à me faire du bien . Quand on touche le fond , il faut se raccrocher à la seule chose qui donne envie d ’ essayer quand même : son chéri , sa sœur , sa mère , son père , son grand - père disparu , son chat . N ’ importe qui , n ’ importe quoi , tant que ça permet de se donner ce dernier sursaut . Une grande part de la dépression , c ’ est la culpabilité . Je me sentais toujours coupable d ’ aller mal . Je me disais : " Tu n ’ as aucune raison d ’ aller mal ! " , " Il y a des gens qui souffrent tellement plus que toi ! " . Et je ne pensais pas que je méritais d ’ aller mieux . Pire que ça , je pensais que je n ’ avais pas le droit d ’ aller mal . Et donc pas le droit de demander de l ’ aide . J ’ écris tout ça aujourd ’ hui pour tendre une main . On ne peut pas comparer les douleurs , parce que quand on souffre , on souffre pleinement . Quelle que soit la chose qui te fais souffrir , tu n ’ as pas à te sentir coupable de souffrir . En souffrant , tu es une victime , pas une hypocondriaque qui se prend pour une martyre . Et si tu souffres , c ’ est que tu as une raison de souffrir , quelle qu ’ elle soit . En sortant de l ’ hôpital , je n ’ allais pas mieux . Ça faisait maintenant des années que le sommeil m ’ avait fui . Des années que le moindre contact avec d ’ autres personnes déclenchait chez moi des pics d ’ anxiétés incroyables . Des fois , c ’ était pire , avec des crises qui m ’ envoyaient aux urgences . Des fois c ’ était presque gérable . Parfois , je passais ma nuit sans dormir , malgré toutes les pilules du monde . Et parfois , je parvenais � trouver le sommeil . Vers un nouveau chemin Ce qui m ’ a aidée , c ’ est de tomber sur un psy qui était fait pour moi . Le " je vais aller voir un psy " , c ’ est beaucoup plus facile � dire qu ’ à faire . Faire la démarche , c ’ est très difficile . Et la mauvaise nouvelle : des fois , les psys qu ’ on trouve ne sont pas du tout adaptés à nous . Il y a psychiatres , psychanalystes , psychologues , et certains ont des doubles casquettes . Parmi les psychologues , tous n ’ utilisent pas forcément les mêmes méthodes , et tous n ’ ont pas la même personnalité . Alors voilà : si ton psy ne te convient pas , change . Oui , ça t ’ a demandé de la force de pouvoir oser y aller , mais cela ne sert à rien si ça ne t ’ aide pas . Et s ’ il n ’ est pas adapté , s ’ il ne te convient pas , tu n ’ avanceras pas . marcher vers la lumière dans la forêt Crédits photo ( creative commons ) : Hartwig HKD J ’ ai vu 6 médecins et infirmiers psy , des psychiatres , des psychologues , avant d ’ en trouver un qui me convienne . Et pour être honnête , ce sont les circonstances qui m ’ ont fait changer de médecin , ce n ’ est pas moi qui ait demandé à le faire . Mais c ’ est justement en trouvant ce dernier médecin que je me rends compte que quelque part , les autres n ’ étaient que des pansements sur une fracture . Ils me soulageaient , mais ça me donnait juste assez de force pour continuer et ça ne m ’ aidait pas à comprendre et à aller mieux . Et aujourd ’ hui ? Sans mentir , aujourd ’ hui , ça fait un an et demi que je le vois et oui , ça va mieux . J ’ ai vécu dans cette année et demi , un mariage , une grossesse , un accouchement . Personne n ’ y croyait , mais je l ’ ai fait . Tout en travaillant . Est - ce que ça y est , je suis " guérie " ? Non , pas encore , et je dirais même loin de là . Mais je ne vais plus aux urgences psychiatriques , j ’ ai abandonné l ’ automutilation , même si , des fois , c ’ est vrai , j ’ en ai encore envie . Je ne prends plus d ’ antidépresseur , par choix , parce que je veux être pleinement présente pour mon enfant . Oui , bien sûr , je continue de souffrir . Ça serait mentir que de dire qu ’ il peut se passer une semaine sans que je pleure ou ait envie de pleurer . Je survis encore , je ne vis toujours pas . Mais j ’ ai l ’ espoir , l ’ espoir qu ’ un jour , je puisse vivre enfin . Et ça , c ’ est déjà un pas en avant . Un voyage de mille lieues commence toujours par un premier pas . Lao Tseu Les aides qui existent pour réussir à se relever Pour toi , qui te sens mal , qui es perdue . Pour toi , qui pleures toutes les semaines , voire tous les jours . Pour toi , qui ne comprends pas pourquoi ça va si mal . Pour toi , qui te dis qu ’ il n ’ y a pas d ’ avenir possible . Pour toi , qui penses que seul survivre existe , et que vivre n ’ existe pas . Pour toi , enfin , qui penses l ’ alimentation comme une arme , et le corps comme un problème . Il existe des aides gratuites . Des centres de jour , où l ’ on trouve des gens qui vont mal , aussi , et des gens qui sont là pour aider . Des médecins , des psychiatres , des psychologues , des infirmiers , des aide - soignants . Ces centres médicaux - psychologiques existent dans les quartiers , ce sont des petites maisons , et on n ’ y est pas comme dans un hôpital impersonnel et froid . Là - bas les gens sont bienveillants , et ils t ’ accueillent , avec tes faiblesses , avec tes fragilités . Ils t ’ aident . Tout ce qu ’ ils te demandent , c ’ est un pas en avant . C ’ est de prendre le téléphone , et de les contacter . C ’ est de tendre une main , qu ’ ils puissent te relever . — Toi aussi , tu veux témoigner ? C ’ est par ici ! dépressiondéveloppement personnelmal - êtrerelations aux autres A propos de l ’ auteur Miss Jiu Miss Jiu est débordée ! Un jeune mari à chouchouter . Un bébé tout mignon qui débarque à l ' improviste . Un doctorat à rédiger . Et un master à finir ! Ajoutez à cela une maison en travaux , et le cocktail est explosif ! Maison , mari , bébé , études , travail , c ' est mon quotidien et j ' adore en parler avec vous toutes ! 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Reply Vanouille 29 avril 2014 at 15 h 23 min Merci Miss Jiu pour ce témoignage ! J ’ ai eu l ’ impression de lire ma vie , la boulimie en moins . J ’ ai 28 ans et je suis passée par les mêmes étapes que toi . Les phases d ’ hyper - contrôle qui alternent avec les phases où l ’ on a l ’ impression de toucher le fond des océans … Je te souhaite beaucoup de courage et de bons moments et de prendre le temps d ’ aller mieux pas à pas , à ton rythme . C ’ est une nouvelle vie qui commence , une vraie aventure ! J ’ essaye aussi en ce moment et ça demande pas mal d ’ ajustements :) . Bon courage et beaucoup de bonheur avec ta petite famille ! Reply * Miss Jiu 30 avril 2014 at 17 h 14 min Merci Vanouille ! J ’ avance effectivement . Ca va un peu mieux , on continuer de progresser avec mon médecin , de trouver le pourquoi du comment . Malheureusement le problème alimentaire ne se règle pas du jour au lendemain ! Je vais continuer à travailler dessus , pour m ’ en sortir vraiment . J ’ ai pu entrevoir ce qu ’ il y a derrière , la vraie vie , et ça me semble très prometteur ! J ’ ai hâte ! Je te souhaite à toi aussi beaucoup de courage . C ’ est toujours courageux , d ’ affronter ses démons . Reply Inno 22 mai 2014 at 17 h 06 min Je suis très touchée par ce témoignage qui est très courageux , car souvent , quand on est dépressif , on s ’ entend dire " bouge toi un peu " , ou plus gentiment " ça va passer " . Quand on fait une dépression depuis plusieurs années , il faut aussi pas mal de temps pour remonter la pente , mais le principal est là : l ’ envie de s ’ en sortir avec l ’ acceptation de se faire aider par des professionnels . Bon courage sur ce chemin que j ’ ai connu et dont je peux dire que je suis guérie . Je te souhaite la même chose , mais y ’ a pas de raison … Reply FO 17 octobre 2018 at 14 h 38 min Je suis en dépression depuis environ 6 ans . J ’ ai du arrêter mes études car il m ’ est impossible de réfléchir clairement , de lire ou de me concentrer . Je suis suivie depuis un an et demi mais il a été difficile de me stabiliser . Je suis si dépassée par les événements , je suis dévorée par la dépression et l ’ anxiété . Je veux redevenir celle que j ’ étais et reprendre mes études . Reply oudra 26 octobre 2018 at 20 h 06 min je suis en depression grave depuis 2013 Reply Laisser un commentaire Cancel Reply [ ] Save my name , email , and website in this browser for the next time I comment . Poster un commentaire Article précédent Je veux toujours " plus " ! Article suivant Mon coin lecture geek : des peluches , des souvenirs ... et plein de mangas ! 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