# Simonæ " Flux Simonæ " Flux des commentaires Simonæ " La dépression , ce que j ’ ai vécu et ce que j ’ en ai tiré Flux des commentaires Comment réagir en cas de harcèlement sexuel au travail ? Les hommes viennent de Mars , les femmes de Vénus et les castors du Nebraska : stéréotypes de genre et tests de personnalité alternate alternate * Contact * L ’ équipe * La charte * Les indispensables * Tous les articles * * * ( BUTTON ) Simonæ * ( A ) sexualités + Les Six Moans des Simonæ + Sexualités * Au quotidien + Actualité + Études + Portraits & Entretiens + Société + Vie pratique + Vie professionnelle * L ' inspirathèque * Loisirs & DIY + Bricolage , déco & jardinage + Coiffures & cosmétiques + Cuisine + Mode et travaux d ' aiguilles + Sport * Militantisme + Anti - racisme + Féminismes + Handicap & anti - validisme + Les indispensables + LGBT + + Politique * Modes de vie + Écologie + Minimalisme + Végétarisme , végétalisme & antispécisme * Santé & bien - être + Contraception & Protection + Menstruations + Santé physique & mentale + Tatouage & Piercing * Sciences & Culture + Arts plastiques & visuels + Cinéma , séries & spectacles vivants + Conventions , Expositions & Festivals + Littérature + Musique + Sciences & Nouvelles technologies + Sciences humaines + Web & Médias * Témoignages Select Page Témoignage 13 novembre 2016 La dépression , ce que j ’ ai vécu et ce que j ’ en ai tiré Écrit par Un · e Simonæ Témoignages | 3 Karrie nous a envoyé ce témoignage , nous le diffusons sans aucune modification . En 2015 , j ’ ai vécu la pire période de ma vie . J ’ aimerais vous en parler et vous raconter ce que j ’ en ai tiré . Je ne veux pas donner de recette miracle ou faire de mon histoire un exemple typique de vécu dépressif , parce que personne ne vit les choses de la même façon et je n ’ ai pas la prétention de vous dire quoi faire pour mieux gérer les choses . J ’ espère simplement que ce vécu parlera à certain · es , voire donnera des clefs pour celleux qui en cherchent encore . Je trouve malheureux qu ’ aujourd ’ hui encore il soit si compliqué et stigmatisant de se faire aider en cas de trouble mental . Que tout soit encore si tabou . Donc , voilà mon vécu , pour ce que ça vaut . La dépression , cette spirale infernale J ’ ai aujourd ’ hui 26 ans et je mène depuis toujours une vie somme toute banale , avec son lot de joies , de contrariétés et tout un tas de privilèges : blanche , diplômée , en relativement bonne santé , soutenue par papa - maman en cas de coup dur . Aussi , pendant des années , je me suis dit qu ’ aller voir un psy pour parler de mes tracas n ’ était pas utile . Je n ’ avais pas de raisons " tangibles " d ’ aller mal . Ce que je ne savais pas , c ’ est que le mal - être mental n ’ a pas besoin de ça pour laminer quelqu ’ un · e . Si vous allez mal , vous allez mal . C ’ est aussi bête que ça . L ’ apparente " perfection " de votre vie n ’ a rien à voir là - dedans . Je ne sais pas exactement quand j ’ ai commencé à sombrer , mais les petites difficultés du quotidien , les contrariétés , les complexes , mes difficultés relationnelles , tout ce que j ’ avais " repoussé " parce que c ’ était " gérable " a fini par devenir une gigantesque montagne uniforme que je n ’ arrivais plus à dépasser ou à vaincre . J ’ ai ressenti ça comme une bombe qui me tombait dessus , mais avec le recul , ça allait crescendo d ’ année en année jusqu ’ à devenir insupportable . J ’ ai juste estimé que je serais capable de m ’ en sortir toute seule , que c ’ était ça , être adulte . J ’ ai en quelque sorte trébuché , et le cauchemar a commencé : toute la journée du matin jusqu ’ au soir et jusque dans la nuit , l ’ envie de mourir , ou du moins d ’ arrêter de souffrir . Les sautes brutales d ’ humeur entre la tristesse , la joie , la fureur . Les mots durs envers les proches et les inconnu · es . Le besoin impérieux d ’ être entourée . Des appels à l ’ aide plus ou moins subtils aux personnes qui m ’ étaient chères et qui ont fait tout ce qu ’ iels ont pu pour m ’ aider . Ma colocataire , mon ami qui me retrouvaient en sanglots et ne pouvaient que me prendre par les épaules et me répétaient que ça allait rouler , qu ’ iels m ’ aimaient , etc . C ’ était indispensable pour me maintenir en vie , mais ça n ’ allait pas me sauver . Et je culpabilisais que tout ce soutien , toute cette affection ne suffisent pas . J ’ aurais voulu – aujourd ’ hui encore – que ça suffise . Leur amitié a été si grande , je ne sais pas ce que j ’ avais fait pour la mériter , d ’ autant que je sais que je les ai fait · es souffrir à plus ou moins grande échelle . Je culpabilise toujours . Je ne sais pas si j ’ ai été cliniquement dépressive , mais au final , ça n ’ a pas beaucoup d ’ importance : l ’ apathie , la douleur , l ’ envie d ’ en finir étaient là . Être dépressife – ou son équivalent – ce n ’ est pas juste être triste : c ’ est vivre tour à tour une panoplie de sentiments qui minent : la tristesse , l ’ apathie , le désespoir , la colère … le pire melting pot qui soit . Comment décrire son état quand on est dépressife ? Comment faire voir aux gens qui s ’ obstinent à répéter " vois les choses de façon positive " que ce n ’ est tout simplement pas possible ? Si vous n ’ avez jamais été confronté · e à la dépression vous - même et que l ’ état de votre proche dépressife ( ou équivalent ) vous échappe ou vous irrite , dites - vous simplement que même elleux ne parviennent pas toujours � comprendre pourquoi iels vont mal . Si vous pensez qu ’ iels manquent de volonté , demandez - vous ce que ça ferait si même vous lever le matin était une épreuve pour vous . Si vous êtes frustré · e de ne pas pouvoir les aider : c ’ est compréhensible . C ’ est dur de se sentir aussi impuissant · e . Mais dites - vous que pour elleux , c ’ est cent fois pire : vouloir aller mieux , aller chercher du soutien , peiner à le sentir et culpabiliser parce qu ’ on ne le sent pas , alors qu ’ on sait qu ’ il est là . On se sent ingrat · e . La dépression , c ’ est comme une spirale : souvent , on se sent pris dans la vague et on ne voit pas comment s ’ en échapper . On est même persuadé · e d ’ être soudain lucide : comme si la noirceur de notre monde était l ’ unique Vérité . C ’ est bien sûr faux . Mais on en est persuadé · e . Et les échappatoires sont très difficiles à voir . La psychothérapie Dans mon malheur , j ’ ai eu la chance d ’ avoir des gens qui m ’ ont poussée à voir un professionnel ( après des mois de protestation : ma vie était belle , je n ’ avais pas besoin de psy , il y avait pire que moi , pour moi c ’ était moi le problème , c ’ était ma faute et je n ’ avais à m ’ en prendre qu ’ à moi - même ) . Mais surtout , quand j ’ ai rencontré ledit professionnel , il a su se mettre à ma portée . Je bénis le ciel et l ’ enfer tous les jours de m ’ avoir permis de trouver un psy qui me convient et qui a su m ’ aider . Il n ’ a pas cherché à me fournir de solution miracle . Il m ’ a écoutée , sans jugement , avec bienveillance . Il m ’ a orientée sur ce qui me titillait . Il a attendu que je me remette un minimum sur pieds avant de tester mes retranchements en douceur , puis taper dans le dur et voir ce qui n ’ allait pas et ce qui devait changer . Non pas parce qu ’" il fallait changer " ( on s ’ en fout de changer pour changer ) : parce que je voulais changer . Parce qu ’ il m ’ a aidée à trouver ce qui n ’ allait pas en me faisant parler . Nous travaillons toujours tou · tes les deux à ce que j ’ aille mieux , et si certaines séances restent plus difficiles que d ’ autres , je progresse à mon rythme . Lors d ’ une séance il y a quelques mois , il m ’ a dit quelque chose qui m ’ a marquée : "" Si le jour où nous nous sommes rencontré · es , je vous avais dit “ trouvez - vous une copine ” , vous seriez partie en claquant la porte . Et vous auriez eu raison . "" Alors qu ’ avoir une partenaire amoureuse est bien quelque chose qui me manque aujourd ’ hui : nous l ’ avons réalisé ensemble . C ’ est bien sûr un exemple très personnel , on aurait pu remplacer ça par n ’ importe quoi d ’ autre : dire " faites de l ’ exercice " en première séance , par exemple , c ’ est stérile , mais ça peut servir à certain · es . Chacun · e son vécu . La psychothérapie que j ’ avais fui pendant tant d ’ années a fait de moi une femme dont je suis relativement fière . Pas indestructible ou surpuissante , mais juste une nana qui arrive à peu près à s ’ aimer et � faire ce qu ’ elle veut . Ou du moins , à rechercher activement le sens qu ’ elle veut donner à sa vie . Si je devais remercier la dépression pour une chose , c ’ est de m ’ avoir " forcée " à me redécouvrir et à essayer de m ’ aimer . Mais je sais que j ’ ai eu de la chance . Peu importe l ’ état de désespoir dans lequel vous pouvez être plongé · e , peu importe le sentiment d ’ impasse , les solutions existent toujours . L ’ attitude professionnelle de mon psy devrait être applicable � n ’ importe quel · le psy . Si un · e professionnel · le de santé mentale ne poursuit pas comme objectif que vous alliez mieux sur le court comme le long terme , si vous allez læ voir à reculons , c ’ est qu ’ il y a un problème et que vous devriez en changer , voire changer complètement de solution . Dire "" faites de l ’ exercice "" au bout d ’ une séance me paraît aussi efficace que se faire répéter "" vois les choses de façon positive "" par un · e proche . Personnellement , j ’ ai besoin d ’ une psychothérapie pour aller mieux mais ça ne sera pas forcément votre cas : peut - être que vous aurez besoin d ’ un suivi médicamenteux . D ’ activités créatives . De vous exprimer auprès de gens qui vivent la même chose sur les réseaux , etc . Comme je le disais au départ , il n ’ y a pas de recette miracle parce que nos mal - êtres diffèrent selon notre vécu et qui on est . C ’ est à vous de voir si telle ou telle solution vous convient . Je conclurai par une gigantesque banalité : peu importe l ’ état de désespoir dans lequel vous pouvez être plongé · e , peu importe le sentiment d ’ impasse , les solutions existent toujours . Elles sont parfois – souvent – difficiles à trouver et à accepter , mais si vous sentez que vous avez besoin d ’ aide , si vous sentez que vous ne pouvez pas vous en sortir seul · e , allez chercher quelqu ’ un · e . Lâchez - vous sur vos réseaux . Ne vous retenez pas parce que vous avez l ’ impression d ’ emmerder les gens . Vous n ’ êtes pas un poids , vous n ’ êtes pas faible , vous avez juste besoin d ’ être aidé · e dans une période difficile de votre vie . Quitte � faire une pause , quitte à ne pas être " productife " pour la Sainte Société . On s ’ en fout . L ’ important , c ’ est que vous alliez mieux . Le reste est du surplus . Et surtout , vous en valez la peine . Bien sûr que vous en valez la peine . Un mot à l ’ entourage : vous n ’ êtes pas indestructibles et vous n ’ avez pas à vous en vouloir de ne pas pouvoir être là à 100 % . Vous ne pourrez pas sauver votre proche même avec toute la bonne volonté et tout l ’ amour du monde . Vous pouvez offrir votre présence , votre soutien et orienter votre proche s ’ iel en a besoin . Votre rôle n ’ est pas d ’ être un · e sauveureuse , mais d ’ être un soutien . Dites - vous qu ’ être là pour quelqu ’ un , même s ’ il n ’ y paraît pas toujours , c ’ est énorme . Aux copaines ( et à mon psy même s ’ il ne le lira pas ) : Merci . Partager : PrécédentComment réagir en cas de harcèlement sexuel au travail ? SuivantLes hommes viennent de Mars , les femmes de Vénus et les castors du Nebraska : stéréotypes de genre et tests de personnalité À propos de Un · e Simonæ 12 Un · e Simonæ est une personne qui a souhaité laisser une trace de son expérience . Un · e Simonæ n ’ a pas de nom , mais son témoignage est universel . Lire tous ses articles Sur le même thème ( ou presque ) Le don d ’ organes Le don d ’ organes 17 octobre 2016 La virginité hétéronormée m ’ a volé ma première fois La virginité hétéronormée m ’ a volé ma première fois 3 novembre 2016 Laissez - moi penser ma race ​ ​ : mon métissage , mon histoire Laissez - moi penser ma race ​ ​ : mon métissage , mon histoire 15 décembre 2016 La contraception définitive , un accès encore compliqué La contraception définitive , un accès encore compliqué 29 septembre 2016 Simonæ * * Personne n ’ est parfait · e On s ' est planté · es ? On a écrit quelque chose d ' oppressif ? N ' hésitez pas , contactez - nous , nous vous répondrons le plus vite possible . Pages * Contact * L ’ équipe * La charte * Mentions légales * Tous les articles Commentaires récents * Combattre la culture du viol : exemple du milieu antispéciste – � infoLibertaire.net dans Expliquez - moi la culture du viol * Mathilde dans Narcolepsie : des premiers symptômes à la prise en charge * Mathilde dans Narcolepsie : des premiers symptômes à la prise en charge * G7 à Biarritz . Partie 1 : police partout , contre - sommet nul part – Collectif AutoMedia Etudiant dans Expliquez - moi l ’ intérêt de la non - mixité militante * Naviss dans Narcolepsie : des premiers symptômes à la prise en charge Thème par Elegant Themes | Intégration par Nathalie Pauchet | Propulsé par WordPress * * * ✖