Les disparitions d'enfants qui ont marqué la France

Estelle Mouzin est portée disparue depuis le 9 janvier 2003. [Thomas Samson / AFP]

Chaque année, en France, ce sont près de 50.000 disparitions d'enfants qui sont signalées. Si la majorité des cas sont des fugues, ces chiffres comptabilisent également de nombreuses affaires de «disparitions inquiétantes». Retour sur les disparitions d'enfants les plus marquantes en France.

Habib Nedder, 2014

Le 19 janvier 2014, à Toulouse, le petit Habid, 13 mois, est enlevé par son père. Mais trois mois plus tard, l'homme est retrouvé mort, décapité, dans une rivière de l'Ariège. Aucune trace du bébé.

Depuis, l'enquête patine. En mars 2018, la mère d'Habib, Jennifer Dana écrivait à Brigitte Macron, l'interpellant notamment sur l'inaction de la justice. En mai, elle recevait une réponse du directeur de cabinet de la Première Dame, lui expliquant que cette dernière ne peut intervenir dans une affaire en cours et précisant que le courrier a été transmis à la ministre de la Justice, Nicole Belloubet.

Mathis Jouanneau, 2011

Le 4 septembre 2011, la mère du jeune Mathis, 8 ans, signale la disparition de son fils, parti deux jours plus tôt en week-end avec son père dans le cadre d’une garde alternée à Caen.

Sylvain Jouanneau est retrouvé trois mois plus tard mais sans le petit garçon. Depuis son arrestation, le père refuse de dire où se trouve Mathis. Il répète inlassablement que le petit garçon est vivant et qu’il l’a confié à des amis.

En juin 2015, Sylvain Jouanneau est condamné à vingt ans de réclusion. Face au silence du père, les investigations se poursuivent pour retrouver Mathis.

Estelle Mouzin, 2003

Alors âgée de 9 ans, la petite fille est aperçue pour la dernière fois le 9 janvier 2003 alors qu’elle rentrait de l’école, à Guermantes (Seine-et-Marne). Malgré les nombreuses enquêtes et les importants moyens déployés, la disparition d’Estelle Mouzin demeure un mystère.

En mars 2018, l’affaire a connu un nouveau rebondissement : lors d’une audition devant un juge d’instruction, le tueur en série Michel Fourniret «n’a pas nié être impliqué» dans la disparition de la fillette. Si ces déclarations ne constituent pas des aveux, elles permettent de relancer une piste déjà évoquée à plusieurs reprises. En 2007, «l’ogre des Ardennes » avait même demandé dans un courrier adressé au parquet général de Reims à être interrogé sur plusieurs disparitions, notamment celle d’Estelle Mouzin.

Des fouilles ont été menées, en novembre et en septembre 2018, au domicile d’une ancienne compagne de Michel Fourniret. Les fouilles n’ont cependant rien donné, à ce jour.

Marion Wagon, 1996

Marion Wagon, 10 ans, a disparu en plein jour le 14 novembre 1996 à Agen, sur les 400 mètres séparant son école du domicile familial.

Malgré la médiatisation de l’affaire – des millions d’affiches ont été imprimées et distribuées notamment sur des briques de lait – et de nombreuses pistes suivies, Marion Wagon demeure introuvable.

La piste Fourniret sera également suivie dans ce dossier avant d’être définitivement fermée en 2016.

Charazed Bendouiou, 1987

Le 8 juillet 1987, Charazed Bendouiou, 10 ans, descend jouer, seule, dans la cour de son immeuble à Bourgoin-Jallieu. Depuis, personne ne l'a jamais revue.

La première enquête sera close, rapidement, en 1989. Et ce n'est qu'en 2005 que Charazed sera inscrite sur le fichier des personnes disparues. Alors que le dossier est lié à la vaste affaire des «Disparus de l'Isère», les investigations sont de nouveau relancées en 2017, trente ans après la disparition de Charazed.

Ludovic Janvier, 1983

Ludovic, 6 ans, est enlevé en pleine rue à Saint-Martin-d’Hères (Isère) sous les yeux de son grand-frère, Jérôme, un an plus vieux. Ce jour-là, ce dernier et ses deux petits frères, Ludovic et Nicolas, vont acheter des cigarettes pour leur père lorsqu’un homme les aborde. L’homme, leur promet des bonbons s’ils acceptent de l’aider à retrouver son chien. «J’ai laissé Ludovic partir avec cet homme. Quand j’ai vu le regard qu’il me lançait, j’ai compris que j’avais fait une bêtise, mais c’était trop tard», explique Jérôme à France Bleu.

Quelques mois plus tard, une greffière du tribunal de Grenoble reçoit un appel d’un interlocuteur anonyme qui affirme que le garçonnet est en bonne santé et a été accueilli par un couple en mal d’enfants.

En 1985, deux ans après la disparition de Ludovic, le squelette d’un garçon de 6-7 ans est retrouvé dans une grotte. Les experts qui se pencheront sur les ossements ne parviendront pas à établir s’ils sont ceux de Ludovic ou non. En 2008, la famille réclame une analyse ADN mais le squelette a disparu, sans que l’on sache s’il a été détruit.

L’affaire, qui pourrait être liée aux «disparus de l’Isère», a connu de multiples rebondissements, entre fermeture d’enquête, non-lieu, réouverture… En 2015, de nouvelles investigations étaient lancées sur ordre de la cour d’appel de Grenoble.

Yves Bert, 1977

Le 3 février 1977, Yves Bert, 6 ans disparait dans des circonstances mystérieuses à Lyon. Comme chaque jour, son frère aîné, 9 ans, l’attend à la sortie de l’école pour rentrer ensemble mais le garçonnet ne réapparaitra jamais. Selon le concierge de l’école, le petit Yves est pourtant bien sorti de l’établissement.

En 1978, l’affaire rebondit lorsque les parents reçoivent une lettre anonyme évoquant l’enlèvement de l’enfant. Depuis, Yves Bert n’est jamais réapparu.  

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Derniers articles