Légende urbaine Rapt d'enfants par des Roms : le réveil d'une rumeur qui date du Moyen Âge Par Iris Peron et Emilie Tôn, publié le 27/03/2019 à 17:59 , mis à jour -- -- Près de six siècles après sa naissance, la légende du "tsigane voleur d'enfants" continue d'exister. Signe d'une xénophobie toujours bien présente. De la simple rumeur qui se propage sur les réseaux sociaux, à des -- -- Dans la nuit de lundi à mardi, des membres de la communauté rom de Clichy-sous-Bois "ont été pris à partie par des individus qui les accusaient de s'être rendus responsables d'un enlèvement", relate auprès de L'Express une source policière. -- -- Le point commun de ces violentes agressions ? Une rumeur qui a la vie dure : elle voudrait que des Roms kidnappent des enfants - ou de jeunes femmes selon les versions - à bord de leur camionnette dans le but de les violer, voire de leur voler leurs organes. Les autorités - police, -- -- messages continuent de se propager sur Twitter, Facebook ou Snapchat. Et incitent certains citoyens à tenter de se faire justice eux-mêmes. Pourtant, "aucune enquête pour des faits d'enlèvement de mineurs par des personnes de la communauté rom" n'a été ouverte, a rappelé mardi le parquet de Bobigny. -- -- Dans un communiqué publié mardi, l'association La Voix des Roms avertit : "Ces stéréotypes racistes de Roms voleurs d'enfants remontent au Moyen-Âge en France et ils ont déjà provoqué dans l'Histoire des crises de violences mortelles". En effet, en 1613 déjà, l'auteur espagnol -- -- chercheur. A cela s'ajoutent les histoires de grands-mères, à l'intérieur comme à l'extérieur de la communauté, faisant planer sur les enfants qui s'éloigneraient du domicile la menace d'un kidnapping. "L'idée est toujours la même : ce sont ceux qui ne sont pas civilisés qui vont vous enlever." -- -- similaires sur Twitter. A Bordeaux, des fêtards auraient été forcés de monter à bord d'une camionnette. Une alerte, partagée plus de 19 000 fois dans le Nord, fait aussi état d'une tentative d'enlèvement à Valenciennes "à l'aide d'une camionnette blanche ou bleue". Fort heureusement, glisse une source policière, aucune action punitive -- -- SMS de la présence d'une camionnette blanche dont les propriétaires, des "Roumains" (régulièrement confondus avec les Roms), enlevaient femmes et enfants pour revendre leurs organes en Europe de l'Est. La psychose s'était propagée, malgré l'absence d'élément tangible et les démentis de la police marseillaise. -- -- démentis de la police marseillaise. En 2011, la rumeur a évolué. Il est toujours question d'enlèvements d'enfants, mais cette fois dans des magasins de la marque Kiabi : une alerte relayée des dizaines de milliers de fois sur Facebook. Les auteurs dudit crime sont une fois de plus des "hommes d'origine -- -- Malgré l'absence de preuves et une évidente dose de xénophobie, le mythe des "Roms voleurs d'enfants" perdure. "C'est une rumeur qui a toujours existé chez nous, explique Naïm, un ancien habitant de Seine-Saint-Denis. C'était devenu une blague de dire qu'il y avait dans