Huit trains à grande vitesse (TGV) sur dix vont circuler de jeudi à dimanche sur l’axe Atlantique pour le pont de la Toussaint et le retour des vacances scolaires, a annoncé la SNCF, mardi 29 octobre, alors que la grève dans un centre de maintenance de banlieue parisienne se poursuit.
« Toutes les destinations seront servies », a déclaré Gwendoline Cazenave, la directrice du TGV Atlantique. Des TGV desservant d’autres lignes ont été « prêtés » à l’axe Atlantique et des rames ont pu être révisées en province, a-t-elle précisé, louant « un grand élan de solidarité dans l’entreprise ».
Les clients seront contactés dès mardi soir, par e-mail ou par SMS, à commencer par ceux dont les trains seront supprimés, a dit la responsable, rappelant que la SNCF s’engage à échanger ou rembourser les billets sans frais au besoin.
Suppression des repos compensateurs
En attendant, le service restera très perturbé mercredi, avec trois TGV sur dix – peu ou prou comme lundi ou mardi, a-t-elle déploré.
Le service est très réduit sur cet axe reliant Paris à la Bretagne, aux Pays de la Loire et au Sud-Ouest à la suite d’une grève déclenchée le 21 octobre au technicentre de Châtillon (Hauts-de-Seine), spécialisé dans la maintenance quotidienne des trains.
Dans l’après-midi, une trentaine de grévistes du site, soutenus par quelques dizaines de collègues venus d’autres établissements, se sont rassemblés devant le siège social de la SNCF à Saint-Denis, pour demander à être reçus par la direction, sans succès.
La grève, suivie par quelque 200 personnes sur les 700 que compte le technicentre, fait suite au projet de la direction de dénoncer un accord local et de supprimer douze jours de repos supplémentaires par an prévus pour compenser le travail de nuit et de week-end de ces salariés touchant des bas salaires.
Retrait du projet
« Dès le moment où la grève a démarré, nous avons retiré le projet, donc c’est une grève qui n’a pas lieu d’être », a déclaré Mme Cazenave à l’Agence France-Presse. Tout en faisant part de son « incompréhension » face à ces arrêts de travail sans préavis qui durent depuis plus d’une semaine, perturbant de manière importante le trafic dans l’ouest et le sud-ouest du pays, la directrice du TGV Atlantique appelle à ce que « le dialogue continue mais dans une situation où les trains roulent, où on s’occupe de nos clients ». Elle s’est engagée à « continuer à travailler sur les conditions de travail dès que le travail reprendra ».
Les grévistes réclament pour leur part un paiement des jours de grève, que la direction leur refuse, la garantie de ne pas faire l’objet de sanctions disciplinaires en raison de leur arrêt de travail et une « revalorisation », c’est-à-dire une prime de 3 000 euros.
Ce « mouvement social est aujourd’hui sans objet, dans la mesure où le projet de réorganisation qui était demandé a été retiré par la direction régionale. Dès lors, la demande de prime pour reprendre le travail paraît “a minima” hors sujet, en tout cas injustifiée », a estimé dans l’après-midi le secrétaire d’Etat aux transports, Jean-Baptiste Djebbari, à l’Assemblée nationale.
Grève le 5 décembre
Une grève est programmée à partir du 5 décembre par plusieurs syndicats de la SNCF contre la réforme des retraites. Interrogé mardi à ce sujet, le haut-commissaire aux retraites, Jean-Paul Delevoye, a reconnu ne pas se « faire d’illusion : la grève aura lieu ».
Jeudi, une rencontre est prévue entre M. Delevoye, M. Djebbari et les syndicats de cheminots pour une première séance de concertation. Le lendemain, le patron de la SNCF, Guillaume Pepy, passera le flambeau à Jean-Pierre Farandou.