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    Trois mois après l’échec de sa fusion, Alstom vit très bien sans Siemens

    Par Jean-Christophe Féraud

    Avec ou, en l’occurrence, sans Siemens, les affaires roulent comme jamais pour Alstom. Trois mois après le veto concurrentiel de la Commission européenne qui a fait dérailler le projet de fusion entre l’allemand et le français, le groupe de matériel ferroviaire affiche d’«excellents» résultats financiers et un carnet de commandes «record», s’est félicité mardi son PDG. Ardent partisan de ce mariage qui aurait abouti à la prise de contrôle du fabricant du TGV par le conglomérat basé à Munich, Henri Poupart-Lafarge s’est plutôt bien remis de la déception : «Nous avons dépensé beaucoup d’énergie pour ce projet de fusion avec Siemens qui finalement n’a pas eu lieu, et je suis d’autant plus fier qu’il n’y ait pas eu de flottement dans l’exécution de nos projets industriels et financiers», a-t-il expliqué lors d’une conférence de presse au siège du groupe à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis).

    Poupart-Lafarge la joue d’ailleurs plutôt modeste. Car pour cet exercice 2018-2019, clos le 30 mars, Alstom a vu son chiffre d’affaires bondir de 10 % à 8,1 milliards d’euros et enregistré un niveau de prises de commandes «exceptionnel» de 12,1 milliards d’euros avec notamment les contrats du «TGV du futur» (100 trains Avelia achetés par la SNCF pour 2,7 milliards) et du métro de Montréal (212 rames pour 1,4 milliard).

    Au total, Alstom dispose désormais d’un carnet de commandes de 40,5 milliards d’euros, qui va donner du travail pour des années à ses 36 000 salariés (dont 9 000 en France). Et grâce à la cession de ses parts dans les coentreprises de l’ancien Alstom avec General Electric, le groupe a encaissé cette année 681 millions de profits (contre 365 millions pour 2017-2018) et il est assis sur un véritable «trésor de guerre». Ses gourmands actionnaires seront les premiers à en profiter : 1,2 milliard d’euros au total leur seront versés au titre de ce seul exercice ! A lui seul, le groupe Bouygues (28 % du capital) va toucher un chèque de 336 millions d’euros sans bouger le petit doigt, les fonds d’investissement habituels se partageant le reste. Des chiffres à faire pâlir l’autre moitié d’Alstom, la branche énergie, avalée en 2015 par l’américain GE, aujourd’hui menacée par des centaines de suppressions de postes, notamment à Belfort.

    Jean-Christophe Féraud
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