La SNCF revoit ses procédures d’essai pour les TGV

L’audit sur l’accident qui a fait onze morts a conclu à un freinage tardif. Sept personnes étaient en cabine.

Par Publié le 20 novembre 2015 à 10h02 - Mis à jour le 20 novembre 2015 à 11h12

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La SNCF en est désormais certaine, la vitesse excessive est bien à l’origine du déraillement, samedi 14 novembre, d’une rame TGV d’essai sur la ligne à grande vitesse Est à Eckwersheim (Bas-Rhin). Cet accident a d’ores et déjà fait 11 morts et 16 blessés sur les 53 passagers dénombrés. Deux personnes étaient toujours en réanimation jeudi 19 novembre.

C’est l’audit interne, présenté jeudi par la SNCF, qui précise les conditions de la catastrophe. Dans le cadre des essais dynamiques de la nouvelle ligne, la rame effectuait son ultime trajet, après plus de 200 allers-retours depuis septembre. Son système de freinage automatique en cas de dépassement de vitesse, usuel sur une rame TGV commerciale, était désactivé pour réaliser les tests.

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Parti à 14 h 28 de la gare Meuse-TGV, le train a roulé à la vitesse prévue par les essais, soit 350 km/h, 10 % au-dessus de la vitesse commerciale. A 15 h 04, la rame aborde à 265 km/h, au lieu de 176 km/h, le raccordement, en courbe sur un pont, qui relie la LGV à la ligne classique. « Sous l’effet de la force centrifuge, les roues arrière de la motrice avant se sont déportées sur la gauche. Celle-ci a alors heurté le parapet du pont. La rame s’est renversée et disloquée », résume Christian Cochet, le directeur de l’audit de sécurité du groupe ferroviaire.

Selon lui, « au moment du déraillement, la rame circulait à 243 km/h. La séquence de freinage était trop tardive. Elle aurait dû commencer dix secondes plus tôt, soit environ un kilomètre ». Selon les experts de la SNCF, dans une telle courbe, le renversement se produit à une vitesse théorique de 220 à 240 km/h.

Si la SNCF privilégie la vitesse, c’est que ses experts ont jugé que les autres causes d’accident possibles n’étaient pas probantes. Les auditeurs n’ont constaté aucune anomalie sur l’infrastructure, aucune défaillance de la rame et aucun élément notable dans la gestion des circulations. Devant le parquet de Strasbourg, qui enquête également sur l’accident, le conducteur avait cependant affirmé avoir respecté les vitesses prévues.

Conjoints, enfants, amis...

L’audit révèle également la présence de « sept personnes dans la cabine de conduite », ce qui a entraîné un « positionnement des présents en cabine ne permettant pas une vue optimale » et une certaine « ambiance sonore » qui aurait perturbé les opérations, notamment dans la communication radio entre la cabine et la rame. Habituellement, seulement trois ou quatre personnes sont présentes dans une cabine de conduite. « Cela devra être expliqué par l’enquête judiciaire », assure Christian Cochet, d’autant que toutes ces personnes ont survécu.

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