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    Un accident encore inexpliqué

    Par Richard Poirot

    L’enquête doit déterminer les causes du déraillement mais aussi le nombre de personnes présentes dans la rame.

    «Notre objectif, c’est la transparence.» C’est ainsi que Guillaume Pepy a entamé sa conférence de presse, vingt-quatre heures après l’accident mortel d’un TGV d’essai, près de Strasbourg, provoquant la mort d’au moins 11 personnes. Ce que la SNCF sait «aujourd’hui», elle le dira. «On n’a rien à cacher». Pourtant, au terme de cet échange, de nombreux points sont restés flous. D’emblée, Guillaume Pepy déclare : «A l’heure actuelle, l’accident est inexpliqué. Personne n’est capable de donner l’enchaînement des faits ayant conduit à l’accident. Ceux qui disent le contraire se trompent.» L’hypothèse d’une vitesse excessive, avancée dans un premier temps, est donc pour l’instant écartée, faute de preuves. Alors à quelle vitesse roulait le TGV ? La direction ne le sait pas, a-t-elle asséné à plusieurs reprises.

    Ce qu’elle dit savoir : la rame, de six voitures et deux motrices, effectuait un test de phase 2 sur une nouvelle portion de ligne à grande vitesse, 106 kilomètres qui s’ajoutent aux 300 existants de la LGV Est, qui mettra à terme Strasbourg à 1 h 48 de Paris. Le déraillement est survenu à 12 kilomètres de la capitale alsacienne, non loin du raccordement de cette nouvelle voie et de la voie classique.

    Sur la LGV, le train est monté à 352 km/h, poursuivant ainsi une phase d’essais où le TGV teste plusieurs paliers de vitesse. Sur la voie classique, la vitesse de test ne devait pas dépasser 176 km/h. La rame, encore sur la portion LGV, était donc en phase de décélération. «Mais seule l’Atess, l’équivalent de la boîte noire pour les TGV, pourra donner la vitesse exacte, a précisé Pepy. Elle est sous scellé, aux mains des enquêteurs judiciaires.» Les agents à bord connaissent aussi la vitesse lors de l’accident. Mais la direction affirme n’avoir pas encore parlé avec eux.

    Autre point soulevé : la présence non justifiée d’accompagnants dans le train. «Il y avait, semble-t-il, des enfants de cheminots à bord», a poursuivi le président de la SNCF, extrêmement prudent, alors que cette présence semble certaine. Selon une liste validée par le responsable du test, 49 personnes auraient dû être à bord du train, au départ de la gare Meuse TGV. «Il y a un écart entre les personnes sur la liste et les personnes à bord», s’est contenté de dire le dirigeant, assurant qu’«il n’est pas normal que des enfants soient à bord». Une pratique visiblement pas si inhabituelle (lire ci-contre). La liste a été remise aux enquêteurs, a-t-il ajouté. A eux de faire la lumière sur ce dysfonctionnement. En parallèle de l’enquête judiciaire en cours, un audit interne à la SNCF a commencé. Il apportera dans les prochains jours les éclaircissements nécessaires sur cet accident sans précédent dans l’histoire des tests de TGV.

    Richard Poirot
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