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    Décryptage

    SNCF : les pièges de la grande vitesse

    Par Catherine Maussion

    Le rail est de nouveau dans le viseur de la Cour des comptes, selon un récent rapport, dont le site spécialisé Contexte a révélé des extraits. Sur la sellette : le modèle de la grande vitesse.

    Le rail trop coûteux ?

    En 2009, l’institution qui surveille le bon usage de l’argent public avait ausculté les TER. Et constaté que l’explosion des dessertes, grâce au volontarisme des régions, avait boosté l’utilisation du rail. Mais davantage encore la facture pour les collectivités. Ainsi, les usagers des TER ne contribuaient, via le prix du billet, en moyenne qu’à hauteur de 17% des coûts complets, infrastructure comprise. Et pour un tiers aux charges d’exploitation, le solde étant payé par les impôts. Le TGV est lui aussi très régulièrement placé sur le gril. Ainsi, la LGV Est a été épinglée l’an dernier sur sa «gare de trop», Nancy et Metz bataillant pour avoir chacune la sienne.

    Que critique la cour ?

    Ce nouveau rapport a surtout mesuré le grand écart entre les promesses et la réalité. Ainsi, les prévisions de rentabilité calculées avant le lancement des projets ont été souvent trop optimistes, estiment les magistrats. Au lieu des 7,3% escomptés lors de son lancement en 1995, la rentabilité de la LGV Méditerranée n’est que de 4,1%. Idem pour le TGV Nord (12,9% de rentabilité prévue et 3% constatée). Le plus inquiétant est à venir. Le postulat de base pour la grande vitesse, contrairement au TER, est que le prix du billet doit couvrir l’exploitation et l’investissement. Or cette règle n’est respectée qu’entre des métropoles reliées en moins de trois heures, comme Lille, Lyon ou Marseille.

    La fin du tout-TGV ?

    La commission Mobilité 21, présidée par le député Philippe Duron, avait dressé l’ordre des priorités entre la modernisation des lignes classiques et la construction de LGV. Et conclu que face à la dette abyssale de Réseau SNCF (ex-RFF, 36 milliards d’euros en 2014 et 50 milliards à l’horizon 2020), seule la LGV Bordeaux-Toulouse méritait d’être financée. Mais cet exercice vient buter sur l’appétit des élus. Ainsi, ceux du Limousin, reçus à l’Elysée, se sont vantés d’avoir obtenu le soutien de François Hollande pour leur tronçon Limoges-Poitiers. Précisément ce que déplore la Cour des comptes, qui tacle ces «annonces politiques à haut niveau [qui] confortent solidement les projets, avant même que soient menées à bien les phases préliminaires».

    Catherine Maussion
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