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    Récit

    Les cheminots «toujours à fond»

    Par Catherine Maussion
    Des employés de la SNCF portant des gilets de la CGT le 16 juin à la gare de Dunkerque.
    Des employés de la SNCF portant des gilets de la CGT le 16 juin à la gare de Dunkerque. Photo Philippe Huguen. AFP

    Septième jour de grève, à la SNCF, qui reste paralysante malgré une mobilisation en baisse.

    Septième jour de grève ce mardi, et un taux de participation qui décline - 14,08% lundi. La mobilisation est deux fois moindre qu’au premier jour du conflit (27,84%). Mais peu de progrès sont à noter dans la circulation des trains, - autour d’un TGV sur deux. Et les conducteurs sont toujours au taquet.

    Les AG de lundi ont continué de drainer leur noyau dur de grévistes. Comme à Saint-Lazare, à Paris : «On est toujours à fond. On devait être 200 ce matin à l’AG. C’est cinquante de plus que vendredi», se félicitait lundi Philippe, militant SUD rail. Pour entretenir la mobilisation, une opération «coup de poing», neutralisant les péages, était programmée sur l’A13 aux environs de Mantes (Yvelines). Une jonction avec les intermittents du spectacle, devant le ministère de la Culture, était aussi au menu.

    Aucune indication n’a filtré sur le taux de grévistes chez les conducteurs et les contrôleurs, le point névralgique du conflit. Explication de Didier Aubert, de la CFDT : «A chaque fois que la SNCF donne un chiffre, les OS remettent de la pression sur les gars.»

    D’où ce paradoxe d’une «grève qui s’effrite, mais qui reste très entravante pour les circulations», observe Gilles Savary, député PS et rapporteur du projet de loi sur la réforme ferroviaire que SUD rail et la CGT veulent voir ajournée.

    «Inacceptable». Le député sera dans l’hémicycle ce mardi, pour la première lecture du texte : «J’ai reçu un coup de fil de Valls et de l’Elysée. La consigne est le maintien du texte.» Pour sa part, le rapporteur soulignait lundi l’incompréhension de l’opinion publique à propos d’une grève dont «les mots d’ordre lancés par les états-majors se retournent aujourd’hui contre les cheminots», accusés d’immobilisme et de corporatisme. Une grève «incompréhensible et inacceptable» a insisté de son côté la Fnaut, qui représente les usagers.

    L’entrevue de SUD rail et de la CGT demandée par les deux syndicats grévistes à la direction de la SNCF, lundi matin, a tourné court.

    Ni Gilbert Garrel, le patron de la CGT, ni Guillaume Pepy n’étaient autour de la table, justifiant le peu qu’ils en attendaient. De fait, la direction a relevé «l’absence de relation avec le projet de loi», des «différentes revendications» (salaires, temps de travail, embauches…) des deux délégations. Et elle a taclé les deux centrales en s’étonnant que «ces questions qui relèvent de la vie courante de l’entreprise, et non du projet de loi, soient aujourd’hui mises en exergue pour prolonger le mouvement de grève».

    A courir après SUD rail, pour ne pas se laisser déborder par sa gauche, la CGT, première organisation, se retrouve embourbée. Tout s’est joué jeudi dernier, au deuxième jour de la grève, quand Gilbert Garrel quitte le ministère des Transports avec un relevé de conclusions de trois pages issues des négos. Côté gouvernement, on croit alors à une sortie du conflit. Garrel semble satisfait : «A priori, ce texte est largement enrichi. C’est un point positif.» Certes, Garrel insiste qu’il lui faut «l’analyser, le décrypter avant de donner une appréciation positive». Mais, de retour à la centrale, le patron de la CGT des cheminots n’est pas suivi. Et, à 21 heures, la CGT colle à la roue de SUD rail. Réclame «un autre projet de loi» et durcit la grève.

    «Réunification». Lundi, Garrel justifiait cette ligne dure : «Toutes nos demandes sur la réforme concernant une réelle réunification, le financement des garanties sociales et le développement du fret ont été systématiquement rejetées», a-t-il dit à Libération. La CFDT, qui a signé avec l’Unsa les engagements du gouvernement amendant la réforme, a réitéré ses appels à un autre dialogue social : «Jusqu’à présent, la SNCF a toujours privilégié le travail avec l’organisation historique [la CGT, ndlr]. Mais sur les accords importants, la mobilité, la GEPC (gestion prévisionnelle des effectifs…), jamais la CGT ne signe. Ce n’est toujours pas dans leur culture», constatait, amer, Didier Aubert, leader des cheminots cédétistes. L’impasse sur le conflit semble, pour l’instant, lui donner raison.

    Catherine Maussion
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