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    À chaud

    La grève massive des cheminots cabosse la réforme ferroviaire

    Par Catherine Maussion
    Une manifestation de la SNCF, ce mercredi à Lyon.
    Une manifestation de la SNCF, ce mercredi à Lyon. Photo AFP

    Transports . La CGT, SUD rail et l’Unsa ont recomposé leur front commun pour s’opposer au texte, débattu le 17 juin à l’Assemblée.

    Grève sous très haute tension à la SNCF. La réforme du système ferroviaire, contre laquelle la CGT et SUD rail bataillent, est sur le fil du rasoir. Face à la mobilisation plus forte qu’attendue - un TGV sur deux ou trois, un TER et transilien sur trois - et surtout sa reconduction ce jeudi, Frédéric Cuvillier, le ministre des Transports, a avancé à mercredi soir sa rencontre avec les syndicats de la SNCF (CGT, SUD rail, Unsa et la CFDT) afin de tenter de desserrer l’étau. Le feu couve autour de sa réforme, qui doit être débattue le 17 juin à l’Assemblée. Cuvillier connaîtra une première épreuve dès ce jeudi, lors de la séance de questions orales au gouvernement.

    Gilbert Garrel, le patron de la CGT cheminots, confie qu’il n’attendait pas grand-chose du rendez-vous ministériel : «Il paraît qu’il veut juste écouter et qu’il répondra ensuite [à nos demandes, ndlr]». Forte de la mobilisation, la CGT a recomposé son trio avec SUD rail et l’Unsa, et ils seront reçus ensemble, la CFDT faisant bande à part. Les trois premiers syndicats de l’entreprise (76 % aux élections d’avril) avaient affiché le 19 mai leur union autour d’une plateforme commune de propositions. Ils plaidaient pour l’aménagement du projet de loi de la réforme ferroviaire - qu’ils souhaitent - dans le sens d’une plus grande unité de la SNCF, de garanties sur le statut des cheminots, et d’engagements sur la résorption de la dette ferroviaire - 33,7 milliards d’euros pour le seul réseau - qui plombe le système. Leur manifestation à la Bastille, le 22 mai, avait été un succès: 22 000 cheminots avaient rallié l’appel.

    L’Unsa s’était un temps désolidarisée du mouvement mais vient de remonter dans le train, sans doute au vu du succès apparent de la mobilisation, puisqu’elle sera reçue avec les contestataires.

    A la direction de la SNCF qui a sorti de son chapeau le chiffre de 27,84% de grévistes - elle calcule le score sur l’ensemble des cheminots censés travailler ce jour-là -, la CGT répond qu’elle «se ridiculise», alors que «tous les collèges sont inscrits massivement dans l’action». SUD rail n’est pas en reste, qui comptabilisait 50% de salariés en grève, soit «plus d’un cheminot sur deux, dans les collèges exécution et maîtrise». Les deux syndicats musclent désormais leurs critiques contre la réforme, qui provoquerait «l’éclatement de la SNCF entre trois entités, poursuivr[ait] la séparation des activités et la remise en cause des acquis sociaux». Et campent à nouveau sur une position dure de retour de tous les cheminots et de toutes les branches du ferroviaire - le réseau, les gares, l’exploitation - dans une maison commune.

    Marginalisée, la CFDT jouera les remonteurs de moral auprès de Cuvillier : «27% de cheminots dans la rue ne peuvent faire capoter une réforme. Il faut qu’il tienne bon. Il ne s’agirait pas que l’Etat capitule en rase campagne comme il l’a fait sur l’écotaxe», dit à Libération Didier Aubert, patron de la centrale chez les cheminots. Surtout que, selon lui, «cette mobilisation s’est faite sur de mauvaises raisons et même sur un gros mensonge». Il l’assure : le statut «n’est pas remis en cause». Quant au succès de la mobilisation, «il s’explique par la mise en avant de motifs sociaux» - emplois, conditions de vie et de travail… Et Aubert de conclure : «On ne construit pas l’avenir sur un déni de réalité.» La CFDT agite également le spectre de la Commission européenne, «prête à imposer sa réforme libérale».

    Malmenée par cette grève, la réforme du rail sera moins aisée à adopter que prévue. Une seule lecture par Chambre et la procédure d’urgence devaient plier l’affaire, en maturation depuis trois ans déjà, avant juillet… Vraiment ?

    Catherine Maussion
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