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    SNCF : fin de la grève dans la plupart des grandes villes

    Par AFP (mis à jour le )
    La gare Montparnasse à Paris, le 20 juin 2014, au dixième jour de la grève.
    La gare Montparnasse à Paris, le 20 juin 2014, au dixième jour de la grève. Photo Dominique Faget. AFP

    Les cheminots de Marseille, Lille, Bordeaux, Lyon, Nantes ou encore Le Mans ont annoncé la suspension du mouvement initié il y a dix jours. Ceux d'Ile-de-France et de Strasbourg s'accrochent.

    Au dixième jour de la grève lancée par la CGT-Cheminots et SUD-Rail contre le projet de réforme ferroviaire, les cheminots ont voté vendredi pour la suspension du mouvement dans de nombreuses villes, comme à Nantes, Le Mans, Lille, Lyon et Marseille. Le taux de grévistes est tombé à 6,85% vendredi, quatre fois moins qu’au premier jour de grève, le 11 juin, selon les chiffres de la direction. Ce mouvement est le plus long conflit à la SNCF depuis 2010.

    Comme lors des précédents conflits, les zones qui maintiennent une ligne dure sont l’Est (Strasbourg et Bischheim) et la région parisienne. S’ajoutent quelques poches, comme en région Centre (Saint-Pierre-des-Corps) et Picardie.

    Le mouvement de reprise entamé jeudi à Toulouse, Périgueux, Rennes, en Nord-Pas-de-Calais et Normandie, s’est amplifié vendredi. De très nombreuses assemblées générales ont décidé de stopper la grève. Ainsi, dans la région lyonnaise, sur 18 assemblées, 15 se sont prononcées en faveur de la reprise. A Marseille, la totalité des cheminots a suspendu le mouvement, après les contrôleurs la veille.

    A Bordeaux, plus gros site SNCF d’Aquitaine et de Poitou-Charentes, les contrôleurs et les conducteurs de Bordeaux ont voté la suspension à une courte majorité. Comme à Lille, où la décision s’est jouée à 5 voix, selon la CGT-Cheminots. Dans la région lilloise, les sites d’Hellemmes, Somain et Lens avaient mis fin à la grève la veille. Dans le Languedoc-Roussillon, les Pays de la Loire (Nantes, Le Mans, La Roche-sur-Yon et Angers), les cheminots ont pris la même décision.

    En Normandie, le gros dépôt de Sotteville-les-Rouen (Seine-Maritime) a également voté la reprise du travail, comme l’avaient fait jeudi tous les autres dépôts de Haute et Basse-Normandie. Selon la carte des reprises mise en ligne par la SNCF, la grève a aussi pris fin à Saint-Etienne, Chambéry, Moulins, Montluçon, Nice, Toulon, ainsi qu’en Auvergne et Limousin.

    En Ile-de-France, le mouvement a été majoritairement reconduit, jusqu’à samedi ou lundi selon les sites, selon SUD-Rail. Les assemblées générales qui se sont tenues dans les grandes gares parisiennes étaient de plus en plus dégarnies. Seule celle de la gare de Lyon (zone Paris Sud-Est) a mis fin au mouvement. Paris-Est (dont dépend la gare de l’Est), Paris-Ouest (gare Saint-Lazare), Paris-Nord (gare du Nord) et Paris-Rive gauche (Austerlitz et Montparnasse) l’ont reconduit.

    A la Gare du Nord, où selon SUD-Rail, la grève est encore suivie par 50% des conducteurs, 90 personnes ont voté pour la reconduction et 12 se sont abstenues. «La mobilisation reste très forte car nous avons le sentiment de n’avoir rien obtenu de ce que l’on a demandé», explique Emmanuel Grondein (SUD-Rail), qui espère «une grosse action mardi», jour du vote solennel du projet de loi à l’Assemblée. Le délégué s’est dit «écoeuré» que «40 députés seulement (aient) débattu des conditions de travail et de vie de 150 000 cheminots».

    Valls appelle à la fin de la grève

    Le Premier ministre Manuel Valls a estimé vendredi qu’il était «temps» que la grève à la SNCF «s’arrête». «La grève doit avoir un sens, ses motivations profondes doivent être comprises, ça n’est pas le cas, donc il faut que cette grève s’arrête», a-t-il dit sur France inter, au dixième jour du conflit. «Ces jours de grève ont nui aux finances de la SNCF, à l’économie de notre pays, ont perturbé la vie d’usagers, d’étudiants (...), il a fallu une mobilisation exceptionnelle des agents de la SNCF et de l’Education nationale», a déclaré le Premier ministre. 

    «Depuis le début je n’ai pas compris le sens de cette grève et je suis convaincu que nos concitoyens, qui ont je crois beaucoup de respect à l’égard de nos cheminots (...), notamment les usagers, ne comprennent pas le sens de cette grève et il est temps encore une fois que cette grève s’arrête», a-t-il insisté. 

    «Nous avons abouti à un texte de loi qui refonde la SNCF, qui permet à la SNCF de préserver ses grandes missions de service public, (...) qui préserve le statut des cheminots», a indiqué Manuel Valls, rappelant que le texte de loi avait été discuté entre la direction de la SNCF, le gouvernement et «tous les syndicats».

    L’unité des cheminots s’est fissurée jeudi au lendemain des premières modifications apportées par les députés même si la grève a été reconduite pour un dixième jour. 

    Le projet de loi amendé

    Sur les thèmes au cœur de la contestation de la CGT Cheminots et de SUD-Rail, les députés ont modifié le projet de loi : ils ont ainsi renforcé l’unité du futur groupe SNCF, voté une «règle d’or» permettant d’alléger la pression de la dette sur le gestionnaire de l’infrastructure, et le principe d’un cadre social commun s’appuyant sur une convention collective.

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    Ils ont aussi conforté le statut des cheminots. Alors que le projet prévoit de regrouper dans une holding publique la SNCF et Réseau ferré de France, les salariés issus de RFF qui «remplissaient les conditions d’embauche au statut lors de leur recrutement» pourront opter pour ce statut.

    La réforme prévoit une organisation complexe avec trois établissements publics à caractère industriel (Epic), dont l’un nommé SNCF chapeautera deux filiales, «SNCF Mobilités» et «SNCF Réseau». L’objectif est de stabiliser la dette du secteur ferroviaire (44 milliards d’euros) et de préparer son ouverture totale à la concurrence. Les deux entreprises SNCF et RFF avaient été séparées en 1997.

    Si l’Unsa a salué jeudi «des avancées significatives», elles n’ont pas suffi à faire cesser la grève. Même si le numéro un de la CGT Thierry Lepaon estimait que l’action des cheminots a commencé «à payer» et qu’on était «sans doute à un tournant», le leader de la CGT-Cheminots, Gilbert Garrel qualifiait, lui, les amendements «d’enfumage». Même amendé le projet est «loin de la revendication des grévistes» de créer «une seule entreprise publique», estime SUD-Rail, qui «appelle à maintenir l’unité syndicale et à poursuivre le mouvement de grève».

    80 TGV supplémentaires pour les départs en week-end

    Le patron de la SNCF Guillaume Pepy a fait ses comptes : selon lui, les neuf premiers jours de grève ont coûté 153 millions d'euros à la SNCF. C’est «un tiers de notre résultat de l’année dernière, c’est énorme», a-t-il commenté.

    Vendredi, huit trains sur dix en moyenne vont circuler sur les grands axes, selon la SNCF. Quatre-vingts TGV supplémentaires seront mis en circulation vendredi pour les départs en week-end. Le service sera normal sur Eurostar et Thalys, et quasi-normal sur l’axe Est, assure le groupe ferroviaire.

    Huit TGV sur dix en moyenne circuleront sur l’axe Nord, 2 sur 3 sur l’axe Atlantique, 6 sur 10 sur l’axe Sud-Est et 6 sur 10 sur les relations Province-Province. Concernant les intercités, la circulation sera de 6 trains sur 10 en moyenne. Sur les TER, le trafic sera de 7 sur 10 en moyenne.

    Enfin, en Ile-de-France, deux tiers des trains rouleront: service normal sur le RER A , un train toutes les 7 minutes sur le RER B à Paris-Nord, 2 sur 3 sur les RER C et D, 1 train sur deux sur le RER E.

    Les usagers appellent à la grève des billets

    La Coordination nationale des usagers du train (Cnut) a appelé vendredi les voyageurs à un boycott symbolique de la SNCF, pour protester contre l’indemnité, jugée trop faible, accordée par la compagnie après la grève des cheminots. «Comme on n’a pas obtenu gain de cause et qu’on fait fi de nos demandes, nous appelons les usagers à boycotter la SNCF et à ne pas présenter leur billet au personnel de contrôle», a indiqué à l’AFP le porte-parole de la Cnut, Willy Colin.

    «On leur demande à la place, de présenter un titre de transport factice, "usager en grève", téléchargeable sur le réseau social de l’Avuc» (Association des Voyageurs Usagers des Chemins de fer), un des membres de la Cnut, a-t-il ajouté.

    La Cnut réclame que l’indemnité accordée aux usagers par la SNCF s’élève à un mois d’abonnement, à faire valoir sur une période de trois mois, a expliqué Willy Colin. Or la SNCF n’accorde qu’une réduction de 33% sur la totalité du montant mensuel de l’abonnement, à valoir sur le mois de juillet. «La mesure va dans le bon sens, a admis Willy Colin, mais elle est insuffisante car elle ne prend pas en compte tous les préjudices subis par les usagers, les frais de carburant, les frais de nourrice, les journées sans solde....», a-t-il dit.

    Par ailleurs, les voyageurs qui prendront leurs vacances en juillet ne bénéficieront pas de la mesure, a-t-il déploré. Parmi les revendications de la coordination, créée en début de semaine, figure par ailleurs «un vrai service minimum (notamment en région parisienne) avec le doublement des trajets par rapport au plan existant». Elle réclame aussi que les usagers soient consultés sur la réforme ferroviaire, à l’origine de la grève lancée depuis dix jours par la CGT et SUD-rail.

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    La grève coûterait 30 millions par jour aux entreprises franciliennes

    La grève à la SNCF coûte 30 millions d’euros par jour aux entreprises de la région parisienne, a affirmé vendredi le Medef Ile-de-France dans un communiqué. «En raison des retards et des horaires décalés dus à l’annulation de nombreux trains, des dizaines de milliers d’heures de travail ont été perdues par les salariés y compris dans les embouteillages monstres que l’Ile-de-France a connus», indique l’organisation patronale.

    «Le coût de ces heures perdues s’élève à 30 millions d’euros par jour pour les entreprises franciliennes. Ces heures ne seront pas rattrapées !», poursuit le Medef, qui évoque «un contexte économique extrêmement dégradé pour les entreprises, avec une croissance molle, des marges diminuées et des trésoreries fragiles». Le Medef cite par ailleurs les annulations et «retards très importants» de trains de marchandises qui ont conduit à compter de vendredi certaines entreprises à mettre leur personnel au chômage technique.

    «Cette situation ne peut plus durer et le Medef Ile-de-France demande un arrêt immédiat de ces grèves inutiles et infondées», conclut le communiqué en demandant que la question du service minimum soit «à nouveau débattue».

    AFP
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