Climat, biodiversité, pollution... L'environnement dans une situation "préoccupante" en France

Emissions de CO2 trop élevées, érosion des écosystèmes, pollution de l'air ou des sols... L'état de l'environnement français est "préoccupant" sur de nombreux points, relève le rapport sur "l’environnement en France", publié ce jeudi.
Sur de nombreux points, la situation de la France est jugée "préoccupante". Le pays dépasse la majorité des ses "limites planétaires", neuf variables nécessaires à un développement "sûr et juste" de l'Humanité, particulièrement en matière de changement climatique et d'érosion des espèces, selon un rapport du ministère de Transition écologique et solidaire publié ce jeudi.
Qu'il s'agisse de rejets de polluants, de déchets, de constructions d'habitats, de l’introduction d’espèces invasives, d'extraction de ressources naturelles, ou encore de la fracturation de milieux naturels... Les Français exercent de multiples pressions sur l'environnement et leur activité déstabilise à la fois, milieux terrestres, aquatiques, l'air et les sols. Selon le rapport, elles "affectent l'intégrité de la biodiversité et plus celles des écosystèmes".
Des émissions encore en trop faible baisse
La réglementation a tout de même ses effets positifs. Les émissions de gaz à effet de serre ont diminué de 18% entre 1990 et 2017, selon le ministère de la Transition écologique et solidaire, et "les rejets de la plupart des polluants dans l’air extérieur diminuent" depuis le début des années 2000. Les émissions d’oxydes d’azote ont pour leur part chuté de 49% entre 2000 et 2017.
Mais si les émissions par habitant sont inférieures à la moyenne européenne, elles sont encore éloignées de celles qui permettraient de respecter les objectifs de l’Accord de Paris.
"Il est difficile d’apporter une réponse synthétique pour qualifier l’évolution globale, tant la diversité des problématiques couvertes est large et nécessite un examen différencié", relève le rapport.
Des seuils dépassés dans certaines agglomérations
Ainsi, plusieurs agglomérations font face à des dépassements inédits des seuils réglementaires de protection de la santé humaine: leurs habitants sont exposés à des épisodes de pollution d’ampleur aux oxydes d’azote, aux particules fines ou à l’ozone. En France, près de 48.000 décès prématurés par an sont imputés aux particules fines.
Pour expliquer ce phénomène, le rapport pointe la difficulté de réduction des gaz à effet de serre dans le secteur des transports et dans le tertiaire, la hausse des déplacements, ou encore l'augmentation de la surface des logements (+49% depuis 1990).
Des écosystèmes en danger
Malgré l’extension de nombreux mécanismes de protection des espaces naturels et des espèces, la situation des écosystèmes terrestres, aquatiques et marins est particulièrement préoccupante: seuls 20% des habitats identifiés par l'Union européenne comme nécessitant une protection sont dans un état de conservation "satisfaisant". Les populations d’insectes et d’oiseaux chutent et la qualité des sols s’appauvrit.
Sur quelque 10.000 espèces évaluées sur le territoire, particulièrement riche en biodiversité grâce à ses outre-mers, 18% sont éteintes ou menacées d'extinction. Quand elles ne sont pas en danger, certaines espèces subissent une chute drastique de leur nombre, comme les oiseaux des champs victimes notamment de l'effondrement des populations d'insectes. Certaines s'en sortent mieux grâce à des programmes de conservation, comme le loup et le lynx.
Une lente transition de l'économie
En réponse à ces défis, l’économie française s’engage petit à petit dans la voie de la transition écologique et énergétique. Les activités contribuant directement à la protection de l’environnement ou à la gestion durable des ressources progressent depuis 2013 et comptent près de 500 000 emplois en 2016, un total qui reste cependant modeste (moins de 2 % de l’emploi total). Cette dynamique est notamment soutenue par l’essor des démarches en agriculture biologique.
De même, le nombre de jeunes suivant une formation initiale en environnement augmente depuis 2008, ainsi que les démarches en faveur de l’environnement (responsabilité sociétale des entreprises, certifications environnementales, labels environnementaux, économie circulaire...).
Votre opinion