Il est fréquent de dire que les sociétés modernes sont devenues trop individualistes, ce qui, de mon point de vue, est tout à fait exact. Mais qu’entendons-nous par-là ? D’une manière générale, cela veut dire que la plupart des gens, sans distinction de rang social, privilégient de façon ostentatoire leurs intérêts personnels ou ceux de leurs proches, parfois au détriment d’autrui. Autrement dit, c’est le «chacun pour soi», sans se préoccuper des conditions dans lesquelles les autres vivent, qu’ils habitent à l’autre bout du monde, dans le quartier voisin, ou même dans la maison d’à côté.
Pourquoi en est-on arrivé là ? Parce que les conditions de vie se sont améliorées de manière exponentielle dans les pays développés et que la technologie a progressé beaucoup plus vite que les consciences. Ces deux facteurs combinés ont conduit les gens à devenir de plus en plus matérialistes, c’est-à-dire à chercher le bien-être et le bonheur dans le confort matériel, avant tout pour eux-mêmes et pour ceux avec lesquels ils partagent leur existence au quotidien. Par voie de conséquence, cela a exacerbé leur désir de posséder, au point que ce désir est devenu culturel.
Comme vous l’avez certainement remarqué, c’est généralement dans les épreuves et les difficultés que les êtres humains se montrent les plus solidaires et rompent provisoirement avec l’individualisme ambiant. Ainsi, lors d’une catastrophe naturelle ou autre, des mouvements de solidarité apparaissent et l’aide s’organise rapidement pour assister les victimes. Les dons se font également beaucoup plus nombreux. S’il en est ainsi, c’est le plus souvent parce que chacun (re)prend alors conscience que lui-même pourrait faire partie des personnes affectées et qu’il apprécierait que l’on vienne à son secours.
De même, vous avez certainement noté que les gens sont beaucoup plus solidaires dans les pays pauvres que dans les pays riches. Ils ont davantage le sens de la collectivité et partagent le peu qu’ils possèdent. Si tel est le cas, c’est parce qu’ils ne sont pas conditionnés par le désir de posséder. C’est aussi parce qu’ils agissent davantage sous l’impulsion de leur âme que de leur ego, dans son aspect le plus exclusif. Autrement dit, ils laissent parler l’intelligence du cœur, laquelle privilégie toujours le bien commun, la solidarité et la fraternité.
Que faire pour que les gens qui vivent dans les pays riches, favorisés, développés… deviennent moins individualistes et s’ouvrent davantage aux autres, notamment à ceux qui ont moins ? On serait tenté de répondre : qu’ils perdent ce qu’ils ont, redeviennent pauvres ou soient à nouveau dans le besoin. Mais là n’est pas la solution, d’autant qu’il est naturel et légitime de vouloir améliorer ses conditions de vie et bénéficier d’un certain confort matériel. Ce qu’il faudrait, c’est comprendre que l’individu n’est rien sans la collectivité et ne peut être heureux à long terme en excluant les autres du bonheur qu’il recherche pour lui-même. Par ailleurs, il faudrait apprendre aux enfants à se préoccuper du bien-être des autres, ce qui pose le problème de l’éducation.
Serge Toussaint
Grand Maître de l’Ordre de la Rose-Croix
À propos de l’individualisme
26 octobre 2017 by Serge Toussaint • Points de vue • Tags: société • 10 Commentaires
Il est fréquent de dire que les sociétés modernes sont devenues trop individualistes, ce qui, de mon point de vue, est tout à fait exact. Mais qu’entendons-nous par-là ? D’une manière générale, cela veut dire que la plupart des gens, sans distinction de rang social, privilégient de façon ostentatoire leurs intérêts personnels ou ceux de leurs proches, parfois au détriment d’autrui. Autrement dit, c’est le «chacun pour soi», sans se préoccuper des conditions dans lesquelles les autres vivent, qu’ils habitent à l’autre bout du monde, dans le quartier voisin, ou même dans la maison d’à côté.
Pourquoi en est-on arrivé là ? Parce que les conditions de vie se sont améliorées de manière exponentielle dans les pays développés et que la technologie a progressé beaucoup plus vite que les consciences. Ces deux facteurs combinés ont conduit les gens à devenir de plus en plus matérialistes, c’est-à-dire à chercher le bien-être et le bonheur dans le confort matériel, avant tout pour eux-mêmes et pour ceux avec lesquels ils partagent leur existence au quotidien. Par voie de conséquence, cela a exacerbé leur désir de posséder, au point que ce désir est devenu culturel.
Comme vous l’avez certainement remarqué, c’est généralement dans les épreuves et les difficultés que les êtres humains se montrent les plus solidaires et rompent provisoirement avec l’individualisme ambiant. Ainsi, lors d’une catastrophe naturelle ou autre, des mouvements de solidarité apparaissent et l’aide s’organise rapidement pour assister les victimes. Les dons se font également beaucoup plus nombreux. S’il en est ainsi, c’est le plus souvent parce que chacun (re)prend alors conscience que lui-même pourrait faire partie des personnes affectées et qu’il apprécierait que l’on vienne à son secours.
De même, vous avez certainement noté que les gens sont beaucoup plus solidaires dans les pays pauvres que dans les pays riches. Ils ont davantage le sens de la collectivité et partagent le peu qu’ils possèdent. Si tel est le cas, c’est parce qu’ils ne sont pas conditionnés par le désir de posséder. C’est aussi parce qu’ils agissent davantage sous l’impulsion de leur âme que de leur ego, dans son aspect le plus exclusif. Autrement dit, ils laissent parler l’intelligence du cœur, laquelle privilégie toujours le bien commun, la solidarité et la fraternité.
Que faire pour que les gens qui vivent dans les pays riches, favorisés, développés… deviennent moins individualistes et s’ouvrent davantage aux autres, notamment à ceux qui ont moins ? On serait tenté de répondre : qu’ils perdent ce qu’ils ont, redeviennent pauvres ou soient à nouveau dans le besoin. Mais là n’est pas la solution, d’autant qu’il est naturel et légitime de vouloir améliorer ses conditions de vie et bénéficier d’un certain confort matériel. Ce qu’il faudrait, c’est comprendre que l’individu n’est rien sans la collectivité et ne peut être heureux à long terme en excluant les autres du bonheur qu’il recherche pour lui-même. Par ailleurs, il faudrait apprendre aux enfants à se préoccuper du bien-être des autres, ce qui pose le problème de l’éducation.
Serge Toussaint
Grand Maître de l’Ordre de la Rose-Croix
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