L’Individualisme et le sentiment social en Angleterre -- Alfred Fouillée L’Individualisme et le sentiment social en Angleterre Revue des Deux Mondes, 4e période, tome 149, 1898 (p. 524-555). journalRevue des Deux MondesL’Individualisme et le sentiment social en AngleterreAlfred Fouillée1898ParisC4e période, tome 149Revue des Deux -- L’INDIVIDUALISME -- Le mot d’individualisme est pris dans des acceptions très diverses, parfois opposées, et il importe de s’entendre sur la valeur de ce terme. L’individualisme dont nous voulons parler ici pourrait se définir, au point de vue de la psychologie, le penchant à développer en -- toujours à autrui, de se décharger au besoin sur autrui de sa responsabilité propre, tout cela ne constitue pas un individualisme positif, fondé sur la force et l’énergie personnelle ; c’est plutôt cet individualisme négatif, par manque de volonté et d’empire sur soi-même, comme aussi par manque d’union avec autrui, dont on a fait plus d’une fois une si vive critique. Jusqu’à quel point l’individualisme positif est-il une des qualités fondamentales de l’esprit anglais ? Cette -- est que. les Anglais étant à la fois très personnels dans leur individualisme et très semblables entre eux par leur vif sentiment de solidarité nationale, tout ce qu’on dit deux peut être contesté au nom -- On a voulu chercher l’explication de l’individualisme anglais, tel que nous l’avons défini, dans le mélange spécifique des races qui ont -- compromises l’indépendance morale et la liberté de l’individu. Il ne faut donc pas juger l’utilitarisme et l’individualisme anglais d’après la même règle que l’égoïsme vulgaire : ils ont souvent leur principe -- contraste du réalisme et d’un certain idéalisme mystique ; dans les rapports sociaux, conciliation de l’individualisme et du goût pour la subordination hiérarchique. Les Anglo-Saxons avaient sans doute les -- Quant à l’antithèse de l’individualisme avec le goût de la subordination sociale, elle est devenue plus manifeste chez l’Anglais que chez l’Allemand. Le grand événement qui modifia l’individualisme des Anglo-Saxons, leur donna une marque propre, introduisit dans leur -- l’Angleterre et l’ancienne Allemagne. Là, une forte organisation franco-normande empêcha l’individualisme de rester à l’état d’isolement, d’éparpillement, de dissociation ; ici, l’unité fut -- beaucoup mieux que nous s’associer à autrui. Il conserve d’ailleurs son individualisme jusqu’au sein des diverses associations dont il peut faire partie. Sa sociabilité n’est pas du même genre que celle du -- La première des associations où l’Anglais manifeste son double pouvoir d’individualisme intense et d’entente pratique avec autrui, c’est la famille. Dès la période de l’heptarchie anglo-saxonne nous voyons la -- aversion pour l’adultère ; elle n’admet rien qui puisse porter atteinte à la sainteté du lien conjugal. L’individualisme anglais se retrouve dans la manière même dont ce lien s’établit. Chez nous, où tout est -- être ennemis, ils vivent souvent étrangers l’un à l’autre. L’individualisme extrême a restreint l’esprit de famille en Angleterre. Ce n’est plus cette communauté d’esprits et de cœurs qui fait que -- Dans le domaine politique, l’individualisme anglais, joint à l’entente de l’association, devait aboutir à ce régime de liberté qui est un des -- Malgré cela, on doit admettre une affinité générale entre l’individualisme anglo-saxon et une religion qui repose avant tout sur la conscience individuelle. -- manifestant dans l’éducation de la conscience, en d’autres termes, l’exaltation de l’individualisme dans la sphère morale. Mais il faut y joindre un certain formalisme rigide qui le distingue du fanatisme -- Angleterre la plus grande poésie des temps modernes. Elle est par excellence lyrique et dramatique. L’individualisme intense du Germain devait produire, chez l’Anglo-Saxon, l’habitude de réfléchir sur soi, -- nous en présente la tragédie française avec le Cid, Chimène ou Phèdre. Le caractère individuel, voilà pour l’individualisme anglais l’objet propre de la poésie dramatique. Mais, ici encore, une distinction est -- Certes, on a raison de nous reprocher notre infécondité volontaire, qui est peut-être la pire forme de l’individualisme mal entendu et la plus grande menace pour l’avenir de notre nation. Mais, que la race -- nécessité d’assurer aux travailleurs un peu de justice sociale. Tout cela fait gémir le vieil individualisme britannique. « Ma foi dans les institutions libres, a écrit récemment Spencer, si forte à l’origine, -- Il en résulte, comme l’a montré M. Pearson, une modification plus ou moins rapide des caractères ; l’individualisme énergique et entreprenant de l’ancien Anglais fait place peu à peu à la foi dans le -- Le défaut de l’esprit anglais, qu’il reste isolé dans son individualisme ou associé en groupes plus ou moins étroits, c’est le manque d’universalité, soit dans les sentimens, soit dans les idées. -- Play : empruntons la décentralisation et les libertés locales ; aujourd’hui : imitons l’individualisme anglais, cultivons le moi, soyons volontaires, soyons forts ! Tout sera sauvé si nous devenons des -- contre le scepticisme sous toutes ses formes, contre le matérialisme de la pensée et de la vie ; opposons à l’individualisme mal compris le sentiment du devoir social ; en un mot, relevons la moralité privée et -- Récupérée de « https://fr.wikisource.org/w/index.php?title=L’Individualisme_et_le_se ntiment_social_en_Angleterre&oldid=7477546 »