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     * RÊVE, subst. masc.
     * RÊVER, verbe
   RÊVE, subst. masc.
   de son rêve, sans être conscient que l'on rêve. Rêve nocturne; rêve
   doux rêve; écrire, se rappeler ses rêves; mémoriser ses rêves; faites
   de beaux rêves. Cette nuit-là il eut un rêve. Il revit en songe
   que le rêve que je sonnais. J'étais effrayé pourtant de penser que ce
   rêve avait eu la netteté de la connaissance. La connaissance
   aurait-elle, réciproquement, l'irréalité du rêve? Proust,Sodome, 1922,
   − Loc. En rêve. Synon. en songe.Apparaître en rêve; entendre, revoir
   qqn en rêve; parler en rêve. Il s'était réveillé la nuit, croyant voir
   sa mère en rêve, qui lui reprochait son départ (Krüdener,Valérie, 1803,
   psychique pendant le sommeil. Le rêve, l'état de rêve. Le Rêve est une
   Aurélia, 1960 [1855], p. 359).Herder demande au rêve ce que lui demande
   a) [Le rêve considéré comme annonçant l'avenir et pouvant inspirer la
   conduite de qqn] Synon. songe.Rêve initiatique, prophétique,
   télépathique, visionnaire; rêve-pressentiment (Symboles 1969, p. 647).
   L'Égypte ancienne prêtait aux rêves une valeur surtout prémonitoire: Le
   dieu a créé les rêves pour indiquer la route aux hommes quand ils ne
   ♦ Rêve d'incubation. Synon. de songe* thérapeutique.Le rêve
   d'esprit que celui des Hittites (M.-A. Descamps, La Maîtrise des rêves,
   b) [Le rêve comme expression de l'inconscient, de la vie mentale]
   Analyse, mécanisme, sens, structure du rêve. Le langage du rêve va
   1939, p. 109).Le symbolisme est le langage par excellence du rêve; il
   contrainte du rêve (Poinso-Gori1972).
   − [Avec déterm. dépréc.] Synon. de cauchemar.Rêve effrayant. Puis
   comme dans un mauvais rêve (Michelet,Hist. romaine, t. 1, 1831, p. 38).
   − Rêve de qqc.Rêve d'eau, de feu; rêve d'escalier, de gare, de
   labyrinthe, de lac, de navire, de vol. C'était un rêve de combat et de
   − [Chez Freud] Science des rêves. Freud considérait l'interprétation
   des rêves comme « la voie royale de la connaissance de l'inconscient »
   et l'étude de ses propres rêves comme le mode initiatique le plus
   − [Chez C. G. Jung] Rêve allégorique, mythique. La fonction générale
   des rêves est d'essayer de rétablir notre équilibre psychologique à
   − PSYCHOL. EXP. Centre, clinique, laboratoire des rêves; état, phase de
   rêve; ondes du rêve. On sait depuis longtemps ce qui se passe si on
   arrivait à le priver de rêves? (...) Ne pas rêver peut conduire à la
   c) [Le rêve dans ses rapports avec les agents extérieurs, avec les
   sensations] Rêves cénesthésiques, physiologiques. Une même stimulation
   extérieure provoque des rêves différents chez des sujets différents
   sur le rêve et apercevoir, par exemple, l'origine de certains rêves
   dans des sensations. Ainsi il note qu'il rêve qu'il est percé par une
   Descamps, La Maîtrise des rêves, 1983, p. 29).
   3. Absol. [P. oppos. avec la réalité] Pays, royaume du rêve.
   a) [Réalité du rêve; le rêve vécu comme réel, comme surréel; la réalité
   perçue comme une illusion] Beauté, évidence, merveille du rêve. Herder
   l'espace, celui du rêve et de la poésie. Le rêve est proposé en exemple
   b) [Irréalité du rêve; le rêve perçu comme irréel] Être dans un rêve,
   comme dans un rêve. Ces murs abandonnés, croulant et s'effaçant dans le
   sable! Smara (...) c'est une cité de nuages qui se défont, un rêve à
   ♦ Il a fait un beau rêve. Il ,,a joui d'un bonheur fort court ou (...)
   ♦ C'est un rêve; est-ce un rêve? Ainsi, ce n'était pas un rêve,
   985).Rêve! dit la femme. Illusion vaine! C'est moi qui suis la réalité
   1. [P. anal. avec le rêve nocturne] Élaboration de la pensée
   rêve. C'est ce pouvoir de rêve qui lui fait apercevoir dans toute
   de rêve qui l'a sauvé des misanthropies desséchantes du pessimisme
   au rêve, il ne faut pas l'en tenir écarté, le lui rationner (...). Si
   un peu de rêve est dangereux, ce qui en guérit, ce n'est pas moins de
   rêve, mais plus de rêve, mais tout le rêve (Proust,J. filles en fleurs,
   − P. méton. Ce qui en résulte; le fait lui-même. Rêve d'évasion. Une
   rêverie perpétuelle, que l'action et la parole dérangent, voilà quelle
   a été ma vie (...). C'est le rêve qui est ma vie réelle, et la vie en
   contiennent tout un rêve, plein de voilures et de mâtures, ils
   − PSYCHOL., PSYCHOTHÉRAPIE. Rêve diurne. ,,Scénario imaginé à l'état de
   veille, soulignant ainsi l'analogie d'une telle rêverie avec le rêve``
   (Mantoy Psychol. 1971, p. 426). Les rêves diurnes constituent, comme le
   rêve nocturne, des accomplissements de désir; leurs mécanismes de
   secondaire (MantoyPsychol.1971,p. 426).Rêve éveillé dirigé. ,,Technique
   consistant à provoquer, à l'état de veille, une sorte de rêverie riche
   2. Projet d'avenir plus ou moins difficile à réaliser. Faire un rêve.
   a) [Rêve chimérique, impossible, insensé] Ah! si nous étions libres,
   nous voyagerions ensemble. C'est un rêve que je fais souvent, va. Quels
   rêves n'ai-je pas faits d'ailleurs? C'est là mon infirmité à moi
   penchant pour le rêve, ni pour la dissolution de l'être (...). Il fait
   − Péj. Ce n'est pas avec des absences et des rêves que l'on impose à la
   b) [Rêve possible] Les rêves de la (sa) jeunesse; réaliser un vieux
   rêve. Son rêve était de s'installer au Crillon (...) d'entrer peu à peu
   était-ce donc un rêve irréalisable? Mais ce rêve, il n'y avait que deux
   a) [Le rêve désigne qqc.]
   etc.] Rêve de campagne, de châteaux, d'îles lointaines, de pays chauds.
   Toute ma vie l'Orient avait été le rêve de mes jours de ténèbres dans
   permît enfin de réaliser son rêve: avoir une chambre avec du papier à
   − [Une grande idée, un grand sentiment] Rêve d'amour, de bonheur, de
   concorde, de fraternité, de paix. C'était l'essai de réaliser un rêve,
   français (Bainville,Hist. Fr., t. 2, 1924, p. 104).Rêve américain.
   (Grand) rêve vert. Le grand rêve vert. Le retour à la terre? C'était
   une mode. Voilà qu'on en rêve parfois aujourd'hui comme d'une solution
   ♦ C'était son rêve de + inf. C'était son rêve de marier sa fille en
   Rêve de qqc. Et moi j'étais seule à porter la beauté du monde (...)
   avec au creux de l'estomac un rêve de chocolat et de pain grillé
   Qqc. de ses rêves. La maison de ses rêves. Il lui était loisible
   d'imaginer qu'il roulait sur la bicyclette de ses rêves, aux nickels
   b) [Le rêve désigne qqn] Il, elle est mon rêve, le rêve de ma vie. Tu
   [mon fils] étais ma vie, mon rêve, mon seul espoir (Maupass.,Une Vie,
   ♦ Qqn de son rêve. Le marquis de Bruyères (...) avait retrouvé la
   Lisette, la Marton, la Sméraldine de son rêve! Il était aux anges
   un rêve par son apparence immatérielle, supra-terrestre, ou/et sa
   ♦ De rêve. Blancheur, vapeur de rêve; forêt, île, pays, univers, ville
   de rêve. Navire de rêve, plein de feux et d'anges, plus beau encore que
   ♦ Être un rêve; qqn est un rêve. Sous la fleur d'oranger la jeune dame
   Peloux était un rêve (Colette,Chéri, 1920, p. 92).
   ♦ Cela tient du rêve. Leur effet [des sons harmoniques de la harpe]
   tient du rêve (Widor,Techn. orch. mod., 1904, p. 167).
   1. Méditation. Le rêve des philosophes. Le résultat de son rêve,
   Prononc. et Orth.: [ʀ ε:v]. Ac. 1694, 1718: resve; dep. 1740: rêve.
   rêver*. Fréq. abs. littér.: 11 699. Fréq. rel. littér.: xix^es.: a) 9
   667, b) 18 203; xx^es.: a) 19 719, b) 19 893. Bbg. Faïk (S.). Rêve ds