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    En Argentine, combien de mortes à cause des avortements clandestins ?

    Par Aurore Coulaud
    Une militante pro-IVG, à Buenos Aires, le 8 août 2018.
    Une militante pro-IVG, à Buenos Aires, le 8 août 2018. Photo Eitan Abramovich. AFP

    Après le rejet du projet de libéralisation de l'interruption volontaire de grossesse jeudi par le Sénat argentin, une internaute a fait état de 500 000 décès par an en Argentine à la suite d'avortements clandestins. «Libé» fait le point.

    Les députés l’avaient approuvé, le Sénat l’a rejeté. Jeudi, en Argentine, le projet de libéralisation de l’interruption volontaire de grossesse (IVG) a été mis en échec par 38 voix contre 31 tout en se heurtant à la résistance de l’église. Une décision accueillie avec tristesse dans le camp des pro-IVG et a contrario, en fanfare et sous les feux d’artifice dans le camp «pro-vie». Dans cette lutte des idées, qui divise profondément la société argentine, se joue aussi une bataille de chiffres.

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    L’un d’eux (qui nous semblait totalement absurde) a retenu notre attention, jeudi. Sur Twitter, une dénommée Patricia Balme, ancienne journaliste, écrit : «Le pape François porte une lourde responsabilité dans la décision du Sénat argentin de voter NON à l’IVG. Ses déclarations sur "la suppression de la vie" relèvent d’une incohérence totale : en Argentine plus de 500 000 décès annuels, suite aux avortements clandestins.» Un post (effacé depuis) suivi d’un «rectificatif»Suite à vos nombreux commentaires, le chiffre de 500 000 décès pour cause d’avortement clandestins en Argentine est exact, après vérification, il s’agit d’un chiffre global. Mais l’avortement dans des conditions acceptables est réservé à la bourgeoisie !»

    Ce qui n’a pas manqué de faire réagir, notamment l’ex-ministre Michèle Delaunay. La population argentine avoisine les 44 millions, selon les données chiffrées de Worldometers, ce qui signifierait «0,5 million de femmes» mortes ou hospitalisées «chaque année» soit un peu plus de 1% de la population, a-t-elle souligné, en guise d’exemple.

    450 000 avortements clandestins par an

    Si l’ONG Amnesty International Argentine parle en moyenne de 450 000 avortements pratiqués, de fait clandestinement, chaque année en Argentine, le quotidien de gauche argentin Página/12 en évoque «entre 370 000 et 520 000». Des estimations qui, selon le journal, «résultent du travail d’une enquêtrice Conseil national de la recherche scientifique et technique (Conicet) assistée d’une démographe à la demande du ministère de la Santé».

    Dans le détail, 49 000 femmes ont été admises en 2013 dans les hôpitaux publics argentins pour des complications à la suite d’un avortement clandestin et 2 femmes sur 10 avaient 19 ans ou moins, toujours selon Amnesty International. Plus tragique encore, depuis 1983 jusqu’à aujourd’hui, 3 030 femmes sont mortes à la suite d’un avortement, 47 d’entre elles sont mortes chaque année entre 2014 et 2016. Très loin des 500 000 décès évoqués plus haut. En tout, ce sont près de 50 000 femmes qui perdent la vie chaque année dans le monde après un avortement à risque (infections, hémorragies, de blessures utérines…), selon Médecins du Monde ainsi que le Haut Conseil à l’égalité entre les hommes et les femmes.

    Aurore Coulaud
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