Se marier d’abord puis avoir des enfants : le schéma traditionnel est désormais largement minoritaire en France, puisque 59,5 % des naissances ont eu lieu hors mariage en 2017, selon des chiffres publiés, mardi 4 septembre, par l’Insee.
Cette proportion a été multipliée par dix depuis les années 1960 (5,9 % seulement en 1965), et le seuil de 50 % de naissances hors mariage a été franchi il y a onze ans (50,7 % en 2007).
Selon l’Insee, les naissances hors mariage sont particulièrement élevées en outre-mer (83,6 % dans les départements et régions d’outre-mer) et dans les départements de l’ouest (72,3 % dans les Côtes-d’Armor) ou du centre de la France (75,9 % dans la Creuse, 74,3 % dans le Cantal). Seuls le Rhône et la région parisienne ont encore une majorité de parents mariés à la naissance de leur enfant. Dans les Hauts-de-Seine, seules 40,4 % des naissances ont lieu hors mariage.
Record d’Europe
Au sein de l’Union européenne, cette situation n’est majoritaire que dans huit pays, et la France détient le record d’Europe. A l’extrême inverse, la Grèce reste dans un schéma traditionnel, avec seulement 9,4 % de couples non mariés à la naissance de leur enfant, suivie de la Croatie (18,9 %), de Chypre (19,1 %) et de la Pologne (25 %).
L’évolution des mœurs a été accompagnée par le droit, puisque depuis 2006 le code civil n’établit plus de distinction entre enfants « légitimes » (dont les parents sont mariés) et « naturels » ou « illégitimes ».
Avant les années 1980, les couples n’attendaient pas forcément d’être mariés pour avoir des enfants, mais il était fréquent que certains « régularisent leur situation » en s’unissant au cours de la grossesse. C’était le cas pour 12 % des naissances en 1972. Depuis, cette proportion a diminué et concerne moins de 2 % des enfants.