C’est une vieille histoire d’amour, le Jazz et la Chanson française. Certains artistes ont contribué, plus que d’autres, à magnifier leurs textes avec ce genre musical, tant leur œuvre en est empreinte.

A travers une sélection de disques, non exhaustive, nous allons traverser le siècle passé, pour constater que la Chanson française et le Jazz, à travers quelques artistes marquants, n’ont jamais cessé de s’entrecroiser, pour notre plus grand bonheur.

Charles Trenet (1913-2001) parmi les tout premiers.

Charles Trenet est sans doute le chanteur qui a le plus contribué à populariser le jazz dans la chanson française, à l’instar de Maurice Chevalier, qui interprète « Y’a d’la joie ».

Enfant de père et mère musiciens, le « Fou chantant » grandit en écoutant des standards de jazz que ces derniers jouent et écoutent et qui ont fait leur entrée en France via les soldats américains débarqués à la fin de la première guerre mondiale. Il tombera rapidement dans le désir profond d’une carrière artistique, d’abord dans la peinture et l’écriture, et composera ses premières chansons au début des années 30 à Paris.

A ce jour, son titre « La mer » compte plus de 200 versions différentes !

Boris Vian, le zazou (1920-1959)

Parallèlement à une carrière d'écrivain que nous connaissons tous, dans les années 40, Boris Vian devient un véritable "militant" du jazz.

Trompettiste de talent, il se produit régulièrement au Hot Club de France, anime une émission de radio "Jazz in Paris" dont le générique est « Ah ! si j’avais un franc cinquante » (adaptation française de « Whispering ») et écrit des chroniques dans le journal "Jazz Hot".

C'est dans les années 50 que ses chansons, très jazz, seront portées aux oreilles du public, chantées par d'autres artistes, tels Serge Reggiani, Henri Salvador, Juliette Gréco, les Frères Jacques..., ou par lui-même.

Si les chansons de Boris Vian n’existaient pas, il nous manquerait quelque chose.

                                                                             Georges Brassens

Claude Nougaro, le plus Jazz des chanteurs français (1929-2004)

Claude Nougaro, issu de parents musiciens, baigne toute son enfance dans la musique. A 20 ans, journaliste à Paris, il écrit ses premières chansons, interprétées par d’autres. Il rencontre alors Georges Brassens, Marcel Amont, Philippe Clay, Michel Legrand…

C’est au début des années 60 que le succès arrive (Cécile ma fille, Le cinéma, Le Jazz et la Java…). Tous ces titres s’inspirent de thèmes et rythmes de jazz dont le public raffole. Il flirte également avec réussite avec la musique brésilienne dont il adapte de grands succès (Tu verras).

Sa carrière se poursuivra dès lors aux côtés du pianiste de jazz Maurice Vander et, au gré des rencontres avec l’élite du jazz français et international, il assoira sa renommée avant d’aller vers d’autres styles musicaux de manière plus ou moins heureuse.

Michel Jonasz, Mister Swing ! (1947-….)

Michel Jonasz commence sa carrière comme pianiste dans un groupe de rock en 1965. Rapidement, il créera son propre groupe et jouera ses compositions.

Mais ce n’est qu’au milieu des années 70 que le public le découvrira et l’appréciera, avec notamment Super Nana. La suite est un succès permanent car il excelle dans tout ce qu’il touche : Jazz, Jazz-rock, Funky…

Sa « Boîte de Jazz » est un chef-d’œuvre. Et que dire de « Le scat » ?

Paroles Michel Jonasz Le Scat lyrics - clip en parole

Sanseverino title="En savoir plus..." href="/search.php?lookfor=%22Sanseverino%22&type=author" target="_blank">, Prince du swing manouche (1961-….)

Sanseverino illustre l’arrivée en force du Swing Manouche dans la chanson française, avec ses rythmes endiablés et ses textes fournis nécessitant un haut débit vocal.

Avec force humour et discours engagés, Sanseverino a ouvert la voix à ce style de chansons qu’on connaissait plus sous sa forme instrumentale, grâce notamment à Django Reinhardt et Stéphane Grapelli.

J’apprécie personnellement beaucoup la valse-swing « Dans les embouteillages ».

Eric Toulis, la classe tranquille.

Enfin, plus récemment, le leader du groupe les Escrocs (leur tube se nomme Assedic), qui a vécu 10 ans et quatre albums, entame une carrière solo en 2000. Toujours prolifique et armé de son humour inébranlable, Eric Toulis, guitariste mais aussi trompettiste de talent (Le blues du trompettiste), nous régale avec ce deuxième album solo, sans doute le plus jazz de tous.

L’humour n’est pas sa seule arme : il écrit et compose de fort belle manière et sait, à son tour, nous émouvoir et nous charmer. Hors des circuits trop officiels, Eric se produit très régulièrement partout en France dans des spectacles aussi visuels que musicaux, chacun étant une véritable création, mise en scène, et se démarquant d’un simple tour de chant. Je vous le recommande.

A qui le tour ?... J’avoue que je ne connais pas d’artiste actuel qui illustre mon propos, mais peut-être certains d’entre vous pourraient m’éclairer.

J’en ai fini de mon tour d’horizon et je rappelle que j’ai du, bien sûr, faire des choix parmi la foule de chanteurs qui ont utilisé le Jazz comme support à leurs textes. Et j’avoue avoir sélectionné ceux-ci par goût personnel autant que par souci de diversité.