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Plagiat à l’Université Laval : l’échec ne sera plus automatique

Un nouveau règlement encadrant le plagiat et la tricherie entrera en vigueur cet automne

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photo annie t. roussel Mélanie Remdert, coordonnatrice du bureau des droits étudiants, et Vanessa Parent, présidente de la CADEUL, se réjouissent de leur côté de cette approche «plus pédagogique que punitive» de l’université.

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Un nouveau règlement entrera en vigueur cet automne à l’Université Laval pour encadrer les cas de plagiat et de tricherie. Dans de telles situations, les étudiants coupables ne récolteront plus automatiquement une mention d’échec.

Après trois ans de travail, l’administration universitaire a adopté une nouvelle version du règlement disciplinaire qui encadre les «infractions reliées aux études». Depuis cinq ans, à l’Université Laval, leur nombre est passé de 49 cas à 136.

Le nouveau règlement introduit un plus grand éventail de sanctions alors qu’avant, un étudiant qui se faisait prendre à plagier ou à tricher récoltait automatiquement la note de 0. Dorénavant, tout dépendra des circonstances et dans certains cas, la reprise d’un travail sera même possible.

La secrétaire générale, Monique Richer, explique que le nouveau règlement donne davantage de «marge de manœuvre» au comité de discipline qui pourra ainsi «mieux apprécier les circonstances dans lesquelles l’étudiant se trouvait» afin de donner une sanction plus juste.

«Il est arrivé que les gens ne voulaient pas appliquer la sanction parce qu’elle était trop importante pour la situation. Le règlement était un peu trop sévère dans certains cas», explique-t-elle.

Mme Richer refuse toutefois de parler d’assouplissement puisque dans d’autres cas, en tenant compte de circonstances aggravantes, la sanction pourrait être plus sévère, dit-elle. Le nouveau règlement précise par ailleurs que les professeurs ont dorénavant l’obligation de dénoncer les cas d’infractions.

Approche plus «pédagogique que punitive»

De leur côté, les associations étudiantes se réjouissent de cette nouvelle approche «plus pédagogique que punitive».

«Avant, on ne tenait pas nécessairement compte des circonstances et on mettait tout le monde dans le même bateau», affirme Vanessa Parent, présidente de la CADEUL qui représente les associations étudiantes du premier cycle.

Avec ces changements, les étudiants «pourront apprendre de leurs erreurs», ajoute Mme Parent, qui rappelle que certains étudiants peuvent plagier de façon involontaire, ne sachant pas comment citer correctement leurs sources dans un travail.

Le nouveau règlement précise aussi comment gérer le plagiat lors de travaux d’équipe, ce qui représentait les cas «les plus difficiles à gérer», selon Mme Richer.

Une distinction est dorénavant établie entre les travaux collectifs, où chaque étudiant fait une partie du travail, et les travaux communs, où tous les étudiants partagent la réalisation du travail. «Ça fait une grosse différence», lance Vanessa Parent.

Ces changements sont plutôt bien reçus du côté du syndicat des chargés de cours. «L’application d’un règlement sans tenir compte de la dimension humaine pose toujours un problème», affirme son président, Puma Freytag.

Ce dernier souligne toutefois que la gestion des cas de plagiat peut être «longue et complexe» pour les enseignants qui ne sont pas toujours épaulés dans ce processus.