» La biorobotique est ainsi à la croisée de la robotique et du biomimétisme. Ces dernières années, pourtant, les regards étaient tournés vers les robots humanoïdes ou l’intelligence artificielle, deux domaines s’inspirant directement de l’être humain. Alors pourquoi prendre exemple sur les animaux ? -- Doit-on pour autant voir s’éloigner dans les brumes de la science-fiction la voix sensuelle de Scarlett Johansson, un système d’exploitation qui, derrière l’écran de l’ordinateur, lit les mails, rappelle les rendez-vous, blague et flirte avec un Joaquin Phoenix enamouré dans Her ? Disons que l’intelligence artificielle et l’intelligence incarnée ne travaillent pas dans les mêmes sphères. Et ce qui est recherché dans la biorobotique, c’est la capacité de mouvement, alors que les humanoïdes, même si le japonais Asimo a fait d’impressionnants progrès en termes d’aisance gestuelle, restent limités dans leur mobilité. -- Mais, comme l’indique Frédéric Boyer, «le rêve absolu de tout roboticien, c’est l’autonomie». C’est en la recherchant que les scientifiques se sont d’ailleurs tournés vers l’intelligence artificielle et la création d’humanoïdes. «Au départ, on pensait que pour être autonome, il fallait être intelligent au sens où l’est le cerveau humain, mais avec ce paradigme, les machines sont restées stupides et moins performantes que l’animal», ajoute le chercheur. Et si, demain, l’intelligence incarnée et l’intelligence artificielle s’accouplaient ? C’est peut-être ce que souhaite Google qui, en 2013, a racheté huit entreprises de robotique, dont le japonais Schaft, connu pour ses humanoïdes, et l’américain Boston Dynamics, le maître de BigDog.