La maison de retraite Les lauriers, intégrée à l'hôpital intercommunal, pourrait être transférée à Guérande. Les élus en colère préparent une marche...
La mobilisation
« C'est comme pour la criée : si nous ne nous battons pas, nous perdrons ! » C'est le message qu'adresse Michel Frappier, du collectif Mouvement citoyen convivialiste auquel adhèrent les deux listes municipales croisicaises. Michèle Quellard, maire, mais aussi Françoise Tobie, sa farouche adversaire dans les joutes municipales, sont cette fois d'accord pour faire front commun. Le collectif accepte le départ programmé des lits de soins de suite et de réadaptation vers l'hôpital de Guérande dans les années qui viennent « pour des motifs médicaux mais on ne peut pas comprendre ce projet de fermeture de la maison de retraite classique. »
De fait, le projet n'est absolument pas ficelé pour les Lauriers mais l'agence régionale de santé (l'ARS) a donné son accord pour une restructuration de l'hôpital de Guérande, afin d'y recentrer toute l'activité de soins de suite et de réadaptation, soit 80 lits long séjour (des chambres à deux lits) et les 40 lits de soin de suite.
Mais ce qui ne passe pas du tout du côté du Croisic et de Batz, c'est d'imaginer qu'un deuxième couperet pourrait faire disparaître du site la maison de retraite des Lauriers, avec ses 80 lits. « La moitié des personnes âgées sont originaires du Croisic et de Batz », insiste la maire du Croisic. Et même si le V120 peut garder à terme 40 lits sur les 120, les élus ne s'en contentent pas : « C'est en dessous du seuil de rentabilité, il faut 80 lits », commente Michel Frappier.
Jean-Claude Lemasson, adjoint à la maire de Batz-sur-Mer, estime qu'il faut « prendre en compte l'aspect humain. La proximité est bonne pour le lien social. Il est insuffisant d'examiner le problème du seul point de vue économique. » Et d'ajouter : « On pourrait avoir des offres complémentaires. On parle beaucoup de réseaux de soins alors que là, on recentralise sur une ville. »
Michèle Quellard insiste sur les « importantes » capacités foncières du site, très bien situé. Et déplore que sa proposition de confier les 80 lits des Lauriers à une structure privée à but non lucratif, dans une construction neuve (la Ville donnait un terrain) n'ait pas été retenue par l'ARS. Pas étonnant, selon Françoise Tobie : « la maison de retraite rapporte 360 000 € par an, elle permet d'équilibrer le budget de tout l'hôpital intercommunal ».
Le collectif citoyen convivialiste avance : « La maison de retraite dispose de deux gros atouts : elle est située dans un environnement remarquable au coeur de la petite cité de caractère, permettant un accès facile des résidents et de leur famille ; elle bénéficie de la présence, sur son terrain, de la cuisine centrale récemment édifiée de l'hôpital intercommunal. »
Et Michel Frappier de conclure : « en défendant le maintien sur site de la maison de retraite, nous défendons aussi un projet d'avenir pour qu'elle devienne le pivot des services aux personnes âgées : habitat intermédiaire, conciergerie de services à la personne, portages accrus de repas, foyer logement. »
Élus et citoyens ont prévu de défiler samedi 25 novembre à partir de 14 h 30, de l'entrée du Croisic à la maison de retraite via le centre-ville. En silence. Mais avec une totale détermination !
