Savigny-le-Temple. Licencié de la maison de retraite médicalisée, il dénonce des maltraitances
Le psychologue licencié de la maison de retraite médicalisée de Savigny-le-Temple dénonce des mesures de restriction et des maltraitances au préjudice des résidents.

Patrice Colin, psychologue clinicien, a été licencié de la maison de l’Ephad Repotel de Savigny-le-Temple, après 10 années de service. Cette maison de retraite médicalisée accueille quelque 80 résidents, dont des malades d’Alzheimer, moyennant une pension individuelle d’environ 3 000 € par mois.
« Quand j’ai commencé à dénoncer des dysfonctionnements en interne, lors de l’arrivée de la nouvelle directrice et de son cercle d’amis, j’étais considéré comme dangereux et toxique », se justifie Patrice Colin, mis à pied en novembre 2016. Un procès aux prud’hommes pour licenciement abusif se déroulera le 12 juin 2018. Par ailleurs, le psychologue a porté plainte au pénal pour harcèlement moral.
« Il y a eu un plan d’économies et les résidents ainsi que le personnel sont traités de façon ignoble, dénonce-t-il. Soit on est complice, soit c’est dehors ! La direction fait régner un climat de terreur ! Je n’ai jamais vu ça de toute ma carrière. »
Maltraitances ?
Selon lui et plusieurs autres témoignages, consignés dans un dossier remis à l’Agence régionale de santé et au conseil départemental, les maltraitances concerneraient notamment des rationnements de nourriture et de produits d’hygiène, comme les couches pour les personnes en fin de vie.
« Le même gant est utilisé pour nettoyer plusieurs résidents et les produits désinfectants ne sont plus opérants car ils sont dilués, assure-t-il. Par ailleurs, les portions de nourriture sont réduites pour les malades d’Alzheimer, qui ne sont pas en mesure de s’en apercevoir. Même le jus d’orange est coupé avec de l’eau par mesure de restriction ! »
Une autre source ajoute que « certains matins, les soignants apportent des baguettes de pain payées de leur poche pour pallier le manque ».
« Il arrivait aussi que le matin nous retrouvions des résidents encore habillés, souillés, dans des postures dangereuses, déclare une ex-membre du personnel. Certains, dans un accès de démence, avaient cassé des choses dans leur chambre sans que cela soit retiré. »
Démenti
La directrice, contactée par téléphone, dément formellement ces accusations. « Nous avons eu vent d’un conflit interne mais ces faits sont à prendre avec la plus extrême prudence », indique le conseil départemental
Quant à l’ARS, elle incite également à la prudence en raison de l’absence d’autres plaintes que celle du psychologue licencié, tout en certifiant que « l’établissement de Savigny est sous contrôle et se situe dans la moyenne des Ehpad. »