
Dans quelle mesure les nouvelles centrales nucléaires peuvent-elles être compétitives ? EDF est en train de changer de discours sur le sujet. Sans le clamer officiellement, les dirigeants de l’entreprise estiment dorénavant difficile, voire impossible, que les futurs réacteurs nucléaires produisent des électrons à un coût plus faible que les nouvelles centrales éoliennes ou solaires. Ce qui n’empêche pas le groupe de défendre toujours bec et ongles l’intérêt d’investir dans le nucléaire, en particulier dans l’EPR, son nouveau modèle.
Pendant longtemps, l’entreprise publique, chef de file français de la filière atomique, affirmait que le nucléaire était et resterait durablement l’énergie la moins coûteuse. En janvier, Xavier Ursat, patron du nouveau nucléaire chez EDF, répétait encore ce mantra. Selon lui, l’« EPR nouveau modèle » en préparation chez EDF et Areva, optimisé par rapport aux réacteurs en chantier en Chine, en Finlande et à Flamanville (Manche), avait en la matière un objectif précis : « Qu’il coûte moins cher en euros par kilowattheure que la moins chère des énergies renouvelables installée au même endroit à cette époque-là. »
Revenant sur le sujet mardi 19 septembre à l’occasion d’une rencontre avec la presse, M. Ursat a refusé de répéter cette formule, et mis en avant un autre objectif, moins ambitieux. Le nouvel EPR, a-t-il expliqué, doit être « compétitif par rapport aux énergies fossiles », comme le charbon ou surtout le gaz. L’idée de produire une électricité meilleur marché que les énergies renouvelables a clairement disparu.
Changement de discoursLe groupe EDF a-t-il renoncé à ce que ses futures centrales nucléaires soient compétitives par rapport à l’ensemble des énergies possibles ? Interrogé, le PDG, Jean-Bernard Lévy, s’est refusé mardi à prononcer le mot « renoncer » ou « abandonner ». A ses yeux, le nucléaire et les énergies renouvelables ne doivent pas...