Stains : douze ans de prison pour avoir tué le petit ami de sa soeur
C'est l'épilogue d'un drame qui avait suscité une très vive émotion au sein de la cité sensible du Clos Saint-Lazare à Stains (Seine-Saint-Denis).
Parce qu'il ne supportait pas que sa jeune soeur fréquente un jeune garçon de son quartier, Kevin Agnoly, 21 ans, l'avait poignardé à mort. Les faits remontent au 13 octobre 2010.
Condamné en première instance à 17 ans de réclusion criminelle pour meurtre par la cour d'assises de Bobigny, ce jeune garçon, - aujourd'hui âgé de 25 ans - a vu sa peine ramenée à 12 ans de prison en appel, ce jeudi 12 février, par la cour d'assises d'Evry (Essonne).
Les jurés ont également estimé que l'accusé n'avait pas voulu tuer sa victime, - Guy-Morel Yapo, 19 ans - en l'agressant avec un couteau. Ils ont donc requalifié ce meurtre en «violences volontaires ayant entraîné la mort».
Une décision qui a aussitôt déclenché l'incompréhension de la famille de Guy-Morel Yapo. «C'est totalement incompréhensible ! s'insurge Jacques Goba, le grand-frère de la victime. Pendant le procès, rien ne laissait présager un tel dénouement. Cette décision est très difficile à accepter... Dans deux ans, le meurtrier de mon frère pourra faire une demande de remise en liberté puisqu'il aura déjà purgé la moitié de sa peine (Ndlr : Kevin Agnoly est détenu depuis 2010). Voilà ce que vaut la vie d'un innocent, six ans de prison.»
Ma mère n'a jamais été relogée
Le même homme est aussi révolté par l'attitude des élus qui étaient venus soutenir sa famille au moment du drame. «A l'époque, nous avions eu droit à de beaux discours de la part de la mairie lors de la marche blanche que j'avais organisée en mémoire de mon frère, se remémore-t-il. Mais ma mère n'a jamais été relogée. Tous les jours, elle passe devant les lieux du meurtre de son fils !»
Me Marie Grimaud, l'avocate de la famille de «Guy-Mo», comme le surnommaient ses proches, ne cache pas, elle non plus, son incompréhension. «Comment un crime aussi grave peut-il être aussi peu puni ? s'interroge-t-elle. Cette décision est révoltante et je crains, aujourd'hui, la réaction des habitants de Stains».
Le 13 octobre 2010, allée Max-Jacob, vers 17 heures, Kevin Agnoly s'en était pris à Guy-Morel Yapo. L'agresseur avait poignardé à deux reprises, une fois au niveau d'une cuisse et une seconde fois dans la région du coeur, sa victime avant de prendre aussitôt la fuite. Malgré l'intervention rapide des secours, Guy-Mo était décédé moins d'une heure plus tard. L'auteur s'était ensuite rendu à la police.
La victime entretenait une relation amoureuse avec la petite soeur de son agresseur. La veille des faits, l'accusé avait prévenu qu'il allait «le planter» s'il ne mettait pas un terme à cette relation.
«Mon frère a été victime d'un crime d'honneur moyenâgeux, soutient encore Jacques Goba. Guy-Mo était une crème... Il ne voulait plus sortir avec cette jeune fille mais c'est elle qui a insisté pour le revoir une dernière fois».
De son côté, Me Yassine Yakouti, l'avocat de Kevin Agnoly est parvenu à démontrer, au fil d'une plaidoirie de deux heures, que son client avait bel et bien appelé «les secours après son geste» et qu'il n'était «pas venu pour tuer». «Cette histoire est d'abord une effroyable tragédie, soutient Me Yassine Yakouti. Mais je suis convaincu que les jurés de la cour d'assises d'Evry ont rétabli la réalité de ce drame. Mon client n'est pas et n'a jamais été ni un meurtrier, ni un assassin».
leparisien.frParce qu'il ne supportait pas que sa jeune soeur fréquente un jeune garçon de son quartier, Kevin Agnoly, 21 ans, l'avait poignardé à mort. Les faits remontent au 13 octobre 2010.
Condamné en première instance à 17 ans de réclusion criminelle pour meurtre par la cour d'assises de Bobigny, ce jeune garçon, - aujourd'hui âgé de 25 ans - a vu sa peine ramenée à 12 ans de prison en appel, ce jeudi 12 février, par la cour d'assises d'Evry (Essonne).
Les jurés ont également estimé que l'accusé n'avait pas voulu tuer sa victime, - Guy-Morel Yapo, 19 ans - en l'agressant avec un couteau. Ils ont donc requalifié ce meurtre en «violences volontaires ayant entraîné la mort».
Une décision qui a aussitôt déclenché l'incompréhension de la famille de Guy-Morel Yapo. «C'est totalement incompréhensible ! s'insurge Jacques Goba, le grand-frère de la victime. Pendant le procès, rien ne laissait présager un tel dénouement. Cette décision est très difficile à accepter... Dans deux ans, le meurtrier de mon frère pourra faire une demande de remise en liberté puisqu'il aura déjà purgé la moitié de sa peine (Ndlr : Kevin Agnoly est détenu depuis 2010). Voilà ce que vaut la vie d'un innocent, six ans de prison.»
Ma mère n'a jamais été relogée
Le même homme est aussi révolté par l'attitude des élus qui étaient venus soutenir sa famille au moment du drame. «A l'époque, nous avions eu droit à de beaux discours de la part de la mairie lors de la marche blanche que j'avais organisée en mémoire de mon frère, se remémore-t-il. Mais ma mère n'a jamais été relogée. Tous les jours, elle passe devant les lieux du meurtre de son fils !»
Me Marie Grimaud, l'avocate de la famille de «Guy-Mo», comme le surnommaient ses proches, ne cache pas, elle non plus, son incompréhension. «Comment un crime aussi grave peut-il être aussi peu puni ? s'interroge-t-elle. Cette décision est révoltante et je crains, aujourd'hui, la réaction des habitants de Stains».
Le 13 octobre 2010, allée Max-Jacob, vers 17 heures, Kevin Agnoly s'en était pris à Guy-Morel Yapo. L'agresseur avait poignardé à deux reprises, une fois au niveau d'une cuisse et une seconde fois dans la région du coeur, sa victime avant de prendre aussitôt la fuite. Malgré l'intervention rapide des secours, Guy-Mo était décédé moins d'une heure plus tard. L'auteur s'était ensuite rendu à la police.
La victime entretenait une relation amoureuse avec la petite soeur de son agresseur. La veille des faits, l'accusé avait prévenu qu'il allait «le planter» s'il ne mettait pas un terme à cette relation.
«Mon frère a été victime d'un crime d'honneur moyenâgeux, soutient encore Jacques Goba. Guy-Mo était une crème... Il ne voulait plus sortir avec cette jeune fille mais c'est elle qui a insisté pour le revoir une dernière fois».
De son côté, Me Yassine Yakouti, l'avocat de Kevin Agnoly est parvenu à démontrer, au fil d'une plaidoirie de deux heures, que son client avait bel et bien appelé «les secours après son geste» et qu'il n'était «pas venu pour tuer». «Cette histoire est d'abord une effroyable tragédie, soutient Me Yassine Yakouti. Mais je suis convaincu que les jurés de la cour d'assises d'Evry ont rétabli la réalité de ce drame. Mon client n'est pas et n'a jamais été ni un meurtrier, ni un assassin».
