JUDICIAIRE

Crime d’honneur? Joginder et Baljit Singh réclament leur acquittement

L’accusé Joginder Singh.
L’accusé Joginder Singh.-BELGA

La défense de Joginder Singh a contesté lundi devant la cour d’assises de Liège l’assassinat qui lui est reproché.

Me Swennen a affirmé que son client avait commis des faits de coups et blessures ayant causé involontairement la mort après avoir été entraîné par une force irrésistible. La défense de Baljit Singh a également réclamé son acquittement.

Joginder Singh (60 ans) et son fils Baljit Singh (34 ans) sont accusés d’avoir enlevé puis assassiné Harbhajan Singh en juillet 2005. Le jeune homme souhaitait épouser la fille de Joginder Singh.

Après le réquisitoire de l’avocat général qui a réclamé la culpabilité des deux accusés pour l’assassinat d’Harbhajan Singh, la défense de Joginder Singh a contesté la qualification des faits présentée par le ministère public. Me René Swennen a affirmé que Joginder Singh n’avait pas l’intention de tuer la victime. Selon la défense, Joginder Singh était à la recherche de sa fille, qui avait quitté le domicile depuis le mois de décembre 2004 et dissimulait sa relation. Le souci majeur Joginder Singh était de retrouver sa fille.

Selon la défense, Joginder Singh souhaitait avoir une explication avec Harbhajan Singh et connaître ses véritables intentions à l’égard de sa fille. Il n’excluait pas la possibilité d’un mariage de sa fille avec cet homme, selon le rite sikh. Me Swennen a soutenu que Joginder Singh a convaincu Harbhajan Singh de l’accompagner pour discuter de cela avec lui. Mais Harbhajan Singh aurait alors précisé qu’il ne voulait pas d’un mariage religieux. Il aurait tenu des propos désobligeants à l’égard de la fille de l’accusé, la traitant de «pute» et précisant qu’il voulait l’épouser civilement, uniquement pour obtenir des papiers.

«C’est à ce moment qu’il a vu rouge, qu’il s’est fâché et qu’il a empoigné d’une main Harbhajan Singh en exerçant une pression importante sur son encolure», a soutenu Me Swennen. Selon la défense, Joginder Singh n’a pas commis un homicide volontaire. Il a porté des coups et blessures volontaires ayant entrainé la mort sans intention de la donner. Me Swennen a même sollicité l’acquittement de son client sur base de la contrainte morale. Il aurait été entraîné par une force irrésistible lorsqu’Harbhajan Singh a insulté sa fille. La défense de Joginder Singh a également évoqué la prescription des faits de séquestration arbitraire et de menaces.

Pour la défense de Baljit Singh, Me Julien Pierre a également sollicité un acquittement. L’avocat a précisé qu’il n’est pas démontré qu’Harbhajan Singh a été enlevé. «Baljit Singh était présent au moment où Harbhajan Singh a été pris en charge. Mais rien ne démontre qu’il a proféré des menaces au moment de le faire monter dans la camionnette. Il n’est pas démontré que Baljit Singh aurait joué un rôle actif dans une éventuelle séquestration arbitraire. Il n’existe par ailleurs aucune certitude le concernant quant à la suite des faits», a plaidé Me Pierre. Selon l’avocat, un doute important doit profiter à Baljit Singh et entraîner son acquittement.

Le jury et la cour entreront en délibération sur la culpabilité en début d’après-midi. L’arrêt motivé sur le verdict est attendu en fin d’après-midi.