#YOL (routes de Turquie et d'ailleurs) » Flux YOL (routes de Turquie et d'ailleurs) » Flux des commentaires YOL (routes de Turquie et d'ailleurs) » Les crimes d’honneur font le bonheur des gros racistes. Flux des commentaires Révolte et répression des enfants kurdes emprisonnés à la prison de Diyarbakir Turcs de Turquie, Turcs de France, de New-York et d’ailleurs. alternate alternate YOL (routes de Turquie et d'ailleurs) Routes de Turquie et quelques chemins croisés Aller au contenu * Accueil * A propos ← Révolte et répression des enfants kurdes emprisonnés à la prison de Diyarbakir Turcs de Turquie, Turcs de France, de New-York et d’ailleurs. → Les crimes d’honneur font le bonheur des gros racistes. Publié le 12 juillet 2010 par anne jeunes filles de Diyarbakir (photo anne guezengar) Il arrive que certains lecteurs occasionnels, rares heureusement, ne se contentent pas d’utiliser la fonction commentaires pour exprimer leur désaccord, ou apporter un autre éclairage sur un billet de ce blog. Ils estiment avoir le droit de me dicter ce que je devrais écrire. Trop paresseux (ou incapables d’aligner 2 phrases à peu près correctes) sans doute, pour créer leur blog et se charger eux-mêmes de divulguer leur profonde réflexion. Les lecteurs allergiques à la Turquie ayant, je présume, la sagesse de s’abstenir de lire ce blog, ce sont quelques lecteurs turco français que le mot « kurde » a le don de rendre irascibles qui manifestent ainsi leur autoritarisme. L’un d’eux est une caricature du genre. Il n’a jamais mis dans la région kurde de son pays d’origine, ce qui ne l’empêche pas de prendre pour un grand spécialiste et de me donner des conseils sur ce que je devrais écrire, comme le montre cet extrait d’un de ces mails (qui répètent à peu près tous la même chose ). Voici quelques sujets qui seraient intéressants : 1. Le comportement des kurdes » blancs « , ayant réussi économiquement (hommes d’affaires, politiciens) , vis-à-vis de ceux qui sont restés pauvres. 2. Les mariages forcés. 3. la pratique de la polygamie dans cette région. 4. La violence faite aux femmes. 5. Le système des « aga », des grands propriétaires terriens. 6. Les vendettas. 7. Les divorces dans les familles kurdes. Passons sur le fait qu’évidemment je me contente d’écrire des billets, je ne traite pas des sujets ! Mais on peut déduire de cet inventaire, ce qu’il nomme « la réalité kurde » et en dresser un prototype comme dirait l’autre, » du Kurde » Selon ce brillant analyste, donc, s’il est pauvre, un Kurde est la proie de mauvais Kurdes exploiteurs du peuple et s’il est riche ou puissant, c’est soit un Kurde blanc, soit un Agha donc un exploiteur. Alors que la bourgeoisie d’affaires turque est par essence philanthrope. Un Turc est honnête (travailleur etc…) pas un Kurde. Les Aghas sont encore plus impitoyables que les Kurdes blancs, parce que plus traditionnels. Exploiteur ou exploité, si sa fille regarde un garçon dans la rue, ou pire parle à un garçon, la coutume kurde exige qu’un membre de sa famille la tue dans un crime d’honneur. Les rescapées seront forcées d’ épouser un homme qu’elles détestent. Si l’époux que leur père leur a imposé, n’est pas déjà marié et père de nombreux enfants avec lesquels elle devra cohabiter, c’est quelques années plus tard qu’ il prendra une kuma (concubine). S’il finit par divorcer, lassé de la battre tous les jours, ce sera selon des règles qui me restent mystérieuses, mais n’auraient rien à voir avec la législation turque. Le fait d’être né turc entraîne qu’on ne lève jamais la main sur sa femme, ni sur ses filles, ce qui n’empêche que certains couples turcs divorcent eux aussi, mais selon des règles différentes de celles appliquées par les Kurdes, puisque les motifs de séparation ne peuvent pas être les mêmes. Mais attention, il faut absolument s’abstenir d’exprimer à un Kurde ce qu’on pense de lui, sous peine d’être l’objet d’une vendetta. Précaution qu’il doit certainement appliquer. Surtout s’il s’agit d’hommes. Je suis d’ailleurs convaincue qu’il userait d’un ton bien moins directif si mon blog était celui d’un homme, même non kurde. (bien sûr on peut remplacer turc par français, allemand, chinois, sud africain, ou par ce qu’on veut. ) Naturellement, quand il entend parler de violence faite à des femmes kurdes, il est très content. « La situation de la femme, à l’est de la Turquie, est très difficile. Femmes battues et très étroitement surveillées, illettrisme, crimes d’honneur, mariages forcés, polygamie… » déniché sur un blog, lui a beaucoup plu. Le EST et non PEUT être difficile comme si c’était une réalité immuable et également partagée par toutes les femmes, voilà ce qui lui convenait tout à fait Là encore j’ai eu le droit à un mail pour me dire que d »autres que moi avaient compris ce qu’était la « réalité kurde. » Je ne sais pas s’il a écouté le reportage qu’il recommande, mais cette réunion dans une petite ville ( entre Diyarbakir et Hakkari- près de la frontière syrienne ! On peut être journaliste et nul(le) en géographie) où les femmes viendraient en cachette, ne l’a pas intrigué. Elle se passait où cette réunion? Dans une grotte ? Et les femmes qui y participaient avaient juré le secret, comme dans certaines confréries ? Parce que dans les petites villes kurdes, c’est comme dans les communautés turques de France, les dedikodu (cancans) vont bon train et tout le monde est « très étroitement surveillé » ! Et puis les hommes n’ont pas l’habitude de trop se mêler de ce que font les femmes entre elles. Une jeune fille de Diyarbakir affligée d’un mari très jaloux me disait dernièrement les larmes aux yeux, qu’il lui interdisait même d’aller au Newroz. Mais il ne lui interdisait quand même pas de rendre visite à l’ancienne voisine chez laquelle je l’avais rencontrée. Enfin bon, dans cette mystérieuse petite ville entre Diyarbakir et Hakkari près de la frontière syrienne, peut-être que les femmes se réunissent en cachette, sans que personne ne l’apprenne. C’est surtout le titre du reportage, qui l’avait enchanté. Les crimes d’honneur, il adore. Pour peu que les médias évoquent un de ces sinistres faits divers, je n’échappe pas au mail – pourquoi je n’en parle jamais des crimes d’honneur ! Même si je l’ai fait dans un article , en prenant quand même soin de me renseigner auprès d’un ami avocat qui connait bien la question, article cité depuis dans un article de Nilüfer Göle (ce qui fait plaisir, c’est quand même une sacrée référence). Quant à ces faits divers, je ne vois pas ce que j’apporterais de plus que ce qu’en disent les médias français ou un blog bien renseigné comme Ovipot , ne connaissant pas l’environnement de la victime et encore moins les circonstances exactes de son assassinat. J’ai rencontré certes des femmes battues, comme celles qui s’expriment dans le reportage. Et certaines apprécient la trêve qu’un de mes séjours dans la famille constitue – on ne cogne pas devant les misafir quand-même. Mais ce n’est pas parce qu’un homme est violent avec sa femme, qu’il sera prêt à convoquer un conseil de famille pour décider des modalités de son assassinat parce que sa fille parle à des garçons dans la rue. Par contre, à part des avocats et des militantes associatives, je n’ai jamais rencontré personne dont l’entourage aurait été l’objet d’un tel crime (la « journaliste » du reportage non plus, ce qui prouve qu’on n’en rencontre pas tous les jours). Je ne connais pas les lycéennes de Batman, qui avaient lancé un mouvement spontané, dont tous les médias turcs et à leur suite la presse internationale avait parlé, pour dénoncer une vague de suicides chez leurs camarades. Suicides pour échapper à un mariage forcé, ou crimes d’honneur camouflés pour échapper à la justice ? Vraisemblablement les deux. On oublie d’ailleurs souvent que des hommes peuvent être victimes d’un crime d’honneur – C’est le couple qui est assassiné par les frères de la jeune femme dans le film YOL. Et qu’ils sont les principales victimes de ce que nous qualifierions de vendetta. Quant aux femmes battues que j’ai rencontrées en Turquie, (Kurdes comme Turques), elles évoquent souvent des belles mères poussant leur jeune époux à corriger la gelin, C’est d’autant plus vrai, si le jeune couple cohabitait à l’origine avec la famille. Même si on peut aussi avoir une belle-mère adorable et un époux violent comme d’un époux doté d’une force de caractère suffisante pour résister aux manoeuvres d’une mère trop possessive. Mais bon, les lycéennes de Batman n’appartiennent pas à la « réalité kurde » de ce grand défenseur des droits de la femme. Pas plus que le rejet de ces pratiques qui augmente dans l’opinion kurde ou la vitalité du résau associatif dans lequel les femmes sont très actives. Et il n’y a rien d’étonnant qu’il adhère à un discours qui présente les femmes de certaines sociétés uniquement soumises au pouvoir mâle plutôt qu’actrices de ces mêmes sociétés, que pour ma part je trouve très méprisant, même lorsqu’il est paré des meilleures intentions du monde, ce qui n’est bien sûr pas son cas. Les délices d’apprendre l’assassinat d’une jeune fille kurde, il les partage avec ses semblables de nos terroirs, qui se répandent alors en commentaires ravis sur l’article qui leur révèle la bonne nouvelle. Faire entrer un pays (la Turquie) pareil dans l’Europe, ça ne va pas, non ! L’UE constitue un territoire où les femmes ne sont jamais assassinées, ça aussi c’est bien connu. Ce qui vaut pour la Turquie valant pour tous les Musulmans, lui compris. Ni lui, ni tous les autres gros racistes de son espèce n’expriment jamais la moindre compassion pour les victimes. Au contraire, ces crimes les réjouissent, puisqu’ils les confortent dans le sentiment que les autres sont mauvais, par essence. Alors que ce sont eux qui sont trop sots pour concevoir la complexité, la diversité et les mutations de sociétés ou de situations particulières. Ce qui fait le plaisir de tenir un blog, c’est d’y écrire ce qu’on a envie, lorsqu’on en a envie. Et si ça ne convient pas à sa « réalité kurde » que je parle de mariages d’amour à Yüksekova des footballeuses d’Hakkari, des femmes ouvrières Tekel, des plantations de tabac de Bulam, de la libération de Kendal, du perroquet de Suleyman le fleuriste, ou des étudiantes de Gaziosmanpasa, je rappelle que YOL, ce sont mes routes et que je l’em……! Et pour finir sur une chanson : Keçe Kurdan, d’ Aynur,une femme forcément soumise kurde, en concert avec les Kardes Türküler. * Facebook * Twitter * Delicious * Digg * StumbleUpon * Add to favorites * Email * RSS Signaler ce contenu comme inapproprié À propos de anne Je déteste viscéralement l'expression "faire un pays". Quand un endroit me plait particulièrement,j'essaie d'apprendre quelques rudiments de la langue et d'y revenir. Je suis revenue très souvent en Turquie et j'y retourne dès que je le peux, d'Edirne en Thrace jusqu'à Hakkari sur les frontières irakienne et iraniennes. Voir tous les articles de anne → Ce contenu a été publié dans Clichés, Humeur, Kurdes, La Turquie dans les médias, Sur les routes, avec comme mot(s)-clé(s) crime d'honneur, vendetta. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien. ← Révolte et répression des enfants kurdes emprisonnés à la prison de Diyarbakir Turcs de Turquie, Turcs de France, de New-York et d’ailleurs. → 13 réponses à Les crimes d’honneur font le bonheur des gros racistes. 1. Legleg dit : 12 juillet 2010 à 22:33 La réalité kurde… à croire qu’aucun turc n’est polygame… Il devrait aller faire un tour près de samsun… Femmes battues : problème mondial; pourquoi en France voit on des campagnes sur le sujet? Pour ce genre de mono-neurone le moindre fait divers kurde fait l’objet d’une généralité (si ce fait divers est négatif bien sur). ça me rappelle mon premier voyage en Turquie où des bons français m’ont dit de faire attention à la traite des blanches pour le harem! Répondre 2. Berçem Adar dit : 13 juillet 2010 à 01:48 Comme vous l’avez si bien souligné, ceux-là ne se sentent pas véritablement concernés par le sort de ces femmes. Ils instrumentalisent seulement le sujet et s’en servent pour nourrir leur position xénophobe. Ce qui, entre nous, ne les rends pas plus intelligents ou plus « humains » que tous ces « primitifs » et ces « sauvages » qui tuent et battent leurs femmes ou leurs filles…. La situation de la Femme est effectivement problématique chez les Kurdes mais comme partout ailleurs. Et d’ailleurs, je ne vois pas de différence dans le traitement de la femme turque et kurde. Elles sont confrontées aux mêmes problèmes. J’ai souvent observé les amies turques de ma mère.. leur train de vie est semblable à celui de ma mère ou des femmes kurdes de mon entourage. Toutes à la maison, mères au foyer, confinées dans leur rôle maternel, assurant les « fonctions » que « leur société » ou leur « communauté » leur ont conférées. Elles sont tellement pareilles que, petites, j’essayais de trouver des éléments qui me permettraient de les différencier dans leurs modes de vie. Il y a des femmes émancipées chez les Kurdes comme chez les Turcs. Il y a des femmes battues chez l’un, comme chez l’autre. Il y a des traditions encore méprisantes à l’égard des femmes dans les deux camps. J’ai vu de tout chez les Kurdes comme chez les Turcs. Et ces fameux « crimes d’honneurs » que certains présentent comme une composante de l’identité kurde, je les ai également « vu » appliquer chez la population turque…. Ces énergumènes qui imposent leur ton, vous l’avez également souligné, ne connaissent rien de la région, ne savent pas grand chose des Kurdes, des transformations et évolutions auxquelles ils sont soumis comme tous les peuples. Hier, j’ai lu un article sur Bianet. Un article écrit par Sue MARSH AKYEL, que je suis actuellement en train de traduire. J’explique pour les non turcophones. La jeune femme explique son séjour dans la région à majorité kurde. Ses découvertes, son étonnement… Elle ne connaissait la région que des mauvaises « nouvelles » qui circulaient à l’ouest du pays, des préjugés qui devaient sans doute être les mêmes que ceux qui vous sont communiqués par certaines personnes qui n’ont jamais mis les pieds dans la région. Crimes d’honneurs, Kurdes sauvages et tout le bin’s traditionnel. Alors bien sûre que les problèmes sont encore nombreux, bien sûre qu’il y a encore énormément de choses à changer mais les choses changent quand même. Il y a une évolution incontestable. Les femmes dans la région participent de plus en plus à l’activité politique, notamment grâce aux efforts du BDP, les associations pour les femmes sont de plus en plus nombreuses, les femmes travaillent, les crimes d’honneurs, même s’ils existent encore, sont progressivement abandonnés… etc etc. Bref, il y a une évolution que certains refusent de voir parce qu’elle n’arrange pas leur position. La journaliste, comme beaucoup de tous ces gens – touristes, journalistes et autres qui se rendent dans la région – en témoigne et s’étonne. Elle finit par conseiller à la population vivant à l’Ouest du pays de bouger à l’Est et de vivre avec et parmi la population kurde pour mieux la connaitre. http://bianet.org/biamag/toplum/123275-biji-kece-kurdan Votre article n’aurait pas pu mieux tomber….! 🙂 Sinon, c’est très vrai que parfois (je ne sais pas si je peux dire « toujours ») les hommes sont poussés à battre leurs femmes. Je suis originaire de Dersim et il y a vingtaine d’années de cela les hommes, dans notre région, devaient prouver leur virilité en battant leurs femmes. Ma grand mère maternelle demandait à son plus grand fils, nouvellement marié, de battre un peu sa femme (ils vivaient tous dans la même maison) sinon il serait considéré comme une « tapette ». Et alors comme mon oncle n’avait aucune raison de battre sa femme, il lui demandait de se forcer à pleurer comme si elle avait été battue…. Ce qui n’est plus le cas aujourd’hui. Que certains continuent à penser que battre une femme soit un signe de virilité, peut être (comme certaines personnes ailleurs dans le monde), mais ce n’est plus une obligation posée par la communauté. Aujourd’hui, il vaut mieux se cacher que de dire haut et fort qu’on bat sa femme. Il y a une vingtaine d’années, les femmes chez nous devaient se couvrir les cheveux et cacher leurs visages en présence d’un homme; elles ne pouvaient pas manger en présence des autres… etc aujourd’hui ces « règles » ne valent plus. Elles sont mêmes considérées comme débiles et arriérées. A Dersim, les filles se promènent en mini jupe, en débardeur, elles se maquillent, se pouponnent, elles vont se baigner en maillot de bain… Ce qui, il y a quelques années, étaient encore impossible… bref, tout cela pour dire que ça évolue. Que rien n’est figée et c’est tant mieux… ! Répondre 3. Berçem Adar dit : 13 juillet 2010 à 10:35 J’ai trouvé un article super intéressant sur le blog de Sandrine Alexie: » En compagnie de son époux l’archéologue Max Mallowan, la romancière Agatha Christie fait plusieurs séjours en Syrie et en Irak, racontant avec beaucoup de drôlerie les aléas du « camping » entre Hassatché et Kamichliyé, avec les équipes d’ouvriers arabes, arméniens, yézidis. Ayant elle-même un caractère assez indépendant et bien trempé, c’est avec approbation qu’elle note la gaieté, les plaisanteries très lestes et la fierté des femmes kurdes, si éloignées de la « timidité » des Arabes : » http://sohrawardi.blogspot.com/2010/07/agatha-christie-et-les-femme s-kurdes.html Du coup, ça pose un certain nombres de questions… Répondre 4. BÊWÎJAN dit : 13 juillet 2010 à 14:20 Vous faites trop d’honneur à cette personne pour lui consacrer un billet complet. Laissez tomber, il ne le mérite pas. S’il fallait que vous répondiez à tous les racistes kurdes vos n’en finiriez pas. Continuez à nous faire connaitre le kurdistan comme vous le faites, c’est absolument fabuleux Répondre 5. anne dit : 13 juillet 2010 à 16:51 J’avoue que je me suis amusée à écrire son portrait orientaliste « du Kurde » Et au moins maintenant, j’espère qu’il me fichera la paix. A en juger les commentaires, je n’ai pas vraiment l’impression lui avoir fait honneur par contre. Mais au delà de ces propos racistes, il y a aussi une posture médiatique qui m’énerve. Un reportage sur les crimes d’honneur, ou les violences faites aux femmes, c’est un truc qui doit bien se vendre ça. Et certain(e)s journalistes finissent par adopter le regard réducteur voire simpliste, qui est « la norme » et continue à nourrir ce regard orientaliste. J’avais été interviewée après mon premier séjour au Kurdistan irakien en 2004 par un journaliste, adorable d’ailleurs. On n’était pas nombreux alors à y faire du tourisme ! Il reconnaissait ne rien y connaitre (l’international n’était pas son domaine )Et je lui apprenais plein de choses : la région autonome, la (relative) sécurité qui y régnait, la division en 2 zones Barzani/ Talabani, sans parler de mes étudiants en français, la rencontre avec le tournage du premier film tourné en Irak (km zéro), la chaleur, les grandes fêtes au temple yézidi de Lalesh, le Mir Gahmuran qui me recevait ensuite dans sa résidence personnelle avec les fastes digne d’une ambassadrice de France etc…etc… Mais à la fin la question qui tue : et les femmes ? Or je suis incapable de parler des femmes, je peux uniquement parler de sociétés. (outre le fait que j’étais beaucoup dans un monde d’hommes au Kurdistan – et que je savais ce que ça sous-entendait : il manquait le couplet classique sur la « soumission des femmes » – le truc qui me casse les pieds par excellence. Comme toutes ces références aux « valeurs » d’ailleurs (ouf je ne suis pas la seule http://blog.mondediplo.net/2010-07-12-Comment-assimiler-les-indigen es ) Ma réponse « si je devais épouser un Kurde ce n’est pas de mon époux que je m’inquièterais, mais de ma future belle-mère »l’avait laissé dubitatif. Je suis d’accord sinon avec les commentaires entre 2 familles anatoliennes, turques ou kurdes, je ne vois pas non plus de différence fondamentale. Ensuite tout dépend du lieu, du milieu, de la personnalité des parents, des affinités politiques etc… Et au sein d’une même famille, des postures peuvent aussi changer très vite. La Turquie a beaucoup changé ces trente dernières années, ben à l’Est aussi. (et merci pour le « fabuleux ». Ca fait plaisir de savoir que des lecteurs prennent du plaisir à lire ce blog et à y participer) Répondre 6. Legleg dit : 14 juillet 2010 à 17:37 pour la belle mère ,je suis d’accord :)))) Non, elle est gentille ma belle mère, juste un peu chiante quand elle trouve de l’alcool chez nous ;). Dans ma belle famille il y a un grand fossé entre les femmes qui ont fait des études et celles qui n’en ont pas fait. J’ai quand même remarqué que, la plupart du temps, ce sont les femmes qui restent dans leur « soumission » qui perpétuent ça. Qu’en penses tu? Répondre 7. anne dit : 15 juillet 2010 à 15:42 Vous n’allez pas jusqu’à les planquer sous le lit quand elle vous rend visite ? …. Ca me rappelle un mariage dans ma ville. A la table des alévis, où j’étais, une bouteille de whisky était planquée sous la table pour les femmes (il y avait de l’alcool au bar dans une pièce à côté par contre pour les hommes). On le buvait mélanger avec du coca Surtout pour respecter les formes, car c’était pas trop discret ce petit manège… Sinon bien sûr que les études supérieures (ou même secondaire et un boulot de fonctionnaire ) a été pour des générations le principale facteur de changement de mode de vie. Dans les familles populaires, devenir étudiante c’est aussi changer de statut. Et le début de l’indépendance. Parce que souvent elles quittent la famille pour leurs études, mais aussi parce qu’on le leur accorde un nouveau statut. Evidemment ce n’est pas le seul facteur. Un copain kurde (tout à fait éduqué et éclairé comme on dit) me disait que ses filles, étudiantes à Ankara pouvait y avoir le petit copain qu »elles voulaient. Leur virginité était le dernier de ses soucis. Mais pas question de l’afficher dans la ville, il est vrai plutôt rigoriste, où il vit. Ce qu’une jeune femme originaire d’une autre ville peut faire par contre, tout le monde s’en fiche. Répondre 8. anne dit : 15 juillet 2010 à 16:05 Sinon je ne ferais pas forcément le lien entre soumission et absence d’instruction. C’est plutôt une question de personnalité. On peut être instruit(e) et « gneux gneux »… Parmi mes deux plus grandes copines, 2 femmes peu ou pas scolarisées, une femme tahitienne, l »autre kurde. Toutes 2 ayant été copieusement battues par leurs maris (tane pour la tahitienne, on s’épouse peu à Tahiti). Mais ni l’une ni l’autre ne sont des femmes soumises. Les volées ont duré moins longtemps pour la copine tahitienne, mais ça a du être copieux. Si elle ne l’a pas quitté c’est qu’elle y est attachée. Et surtout qu’il s’est calmé quand elle a annoncé qu’elle le quittait au bout de plusieurs mois de ce régime. Il savait qu’elle ne plaisantait pas. Quant à ma copine kurde, ça fait longtemps qu’ elle aurait divorcé si elle avait eu un métier lui permettant d’élever ses gosses. Et parmi ses hemseri, elle est bien plus estimée que son cogneur de mari. Répondre 9. Legleg dit : 16 juillet 2010 à 12:08 En ce qui concerne ma nièce ,dans sa ville sa mère lui demande de sortir avec soit un pantalon ou une jupe longue, épaules couvertes… Par contre en vacances chez nous à Istanbul, pas de soucis. On va l’emmener à Bodrum il n’y a aucun soucis non plus. Dans la petite ville, ils ont surtout peur des cancans… Et tout se propage très vite. Les bavardages de femmes nuisent à la liberté Répondre 10. Legleg dit : 16 juillet 2010 à 12:10 « Vous n’allez pas jusqu’à les planquer sous le lit quand elle vous rend visite ? » Les premières fois, si!!! (enfin pas sous le lit, dans mon armoire.) Maintenant, elle n’ose plus trop rien dire. On s’abstient de boire de la bière, et, on fait un whisky coca Répondre 11. un homme dit : 02 septembre 2010 à 16:08 Ce qui est choquant, en réalité, c’est que seul le BDP et ses associations luttent contre ces fléaux dans le Kurdistan. Le gouvernement, lui, a pendant des décennies financé les partis islamistes dans cette région de manière à ne pas faire progresser le peuple. La tradition kurde est cruelle, mais de nombreuses choses impensables pour des Turcs le sont pour les Kurdes : 45% des membres du PKK sont des femmes. Répondre 12. anne dit : 05 septembre 2010 à 11:32 Bof, il y a plein de femmes dans la police en Turquie aussi, y compris au sein des forces anti émeutes .. Quant au PKK…beaucoup de femmes pour faire de la chair à canon , mais en ce qui concerne les chefs !!! Ocalan, Karayilan, Karasu etc, etc… c’est une organisation de type militaire digne de ce nom , bien masculine (comme pour la police). Même s’il y a des femmes commandants, ceux qui comptent sont des hommes. Faudrait aussi voir celles qui sont redescendues et ont fondé une famille. il y a-t-il systématiquement égalité ensuite dans le ménage ? (je ne sais pas si ce genre d’études sociologiques existe) Les années de sale guerre, n’ont pas l’air d’avoir correspondu à un âge d’or de la femme kurde en tout cas ; Le développement de la société civile et de la scolarisation des filles entre autres facteurs, me paraissent jouer un rôle plus déterminant. Ensuite il y a des facteurs plus culturels : pas tout à fait la même chose d’être femme à Cizre ou à Hakkari (2 villes où le parti kurde est très fort). Du passé faisons table rase, je n’y crois pas trop. Sinon effectivement ces dernières années au sein du parti légal pro kurde – BDP de son dernier nom ! – les femmes sont bien présentes et on les entend.C’est le parti qui a le plus d’élues femmes. Répondre 13. Chris dit : 08 août 2014 à 10:51 Bonjour, je souhaitais vous féliciter pour votre blog très intéressant que je viens de découvrir en faisant quelques recherches… RépondreSignaler un abus Laisser un commentaire Annuler la réponse. 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