Les fausses informations sur Facebook ont atteint des audiences record avant l'élection de Trump
Les articles mensongers sur les élections ont attiré davantage l'attention sur Facebook que les vrais articles durant les trois derniers mois de la campagne présidentielle américaine, selon une analyse deBuzzFeed News.
"Le Pape François choque le monde et soutient Donald Trump dans un communiqué", "WikiLeaks confirme qu'Hillary a vendu des armes à l'EI...", "C'EST TERMINE : L'e-mail d'Hillary à l'EI a fuité et c'est pire que ce l'on imaginait"... Le point commun entre ces trois titres au-delà de la présidentielle américaine ? Ils sont totalement mensongers et ont enregistré des audiences incroyables sur Facebook.
Buzzfeed News s'est penché dans le détail sur ces fausses informations au sujet de l'élection présidentielle américaine distillées sur le réseau social durant les trois derniers mois de la campagne. Le constat du site américain est alarmant : elles ont attiré davantage l'attention sur Facebook que les vrais articles.
8,7 millions de partages, réactions et commentaires
Selon les calculs de BuzzFeed News, les 20 histoires fausses provenant de sites spécialisés dans les "hoax" (canulars) et de blogs partisans ont généré sur cette période un peu plus de 8,7 millions de partages, réactions et commentaires sur le premier réseau social mondial.
Les 20 articles les mieux classés venant de sites d'informations sérieux comme le New York Times, le Washington Post ou le Huffington Post ont enregistré, sur la même période, seulement 7,4 millions de partages, réactions et commentaires.
En revanche, dans la période précédant les trois derniers mois avant l'élection, les articles consacrés aux élections par des journaux majeurs ont réalisé des performances nettement meilleures que les fausses informations.

Internet a-t-il aidé Trump ?
La victoire de Donald Trump le 8 novembre a déclenché une polémique sur l'influence des informations fantaisistes circulant sur Internet. Facebook en particulier a été accusé d'avoir aidé la victoire surprise de Donald Trump en faisant l'erreur de les diffuser.
Le patron du réseau social Mark Zuckerberg a réfuté à plusieurs reprises cette idée "assez dingue", soulignant par ailleurs que ses utilisateurs étaient moins enclins à cliquer sur des liens ou à lire des articles partagés sur le réseau s'ils ne s'alignaient pas sur leurs opinions personnelles.
Facebook et Google ont toutefois annoncé cette semaine qu'ils allaient désormais restreindre l'accès à leurs régies publicitaires pour les sites publiant de fausses informations. Une mesure qui les priveront de financements, mais qui est loin d'être la panacée puisque les contenus peuvent continuer à proliférer à des fins de propagande, par exemple.