Atlantico : Les Américains ont finalement fait le choix, contre toute attente, de Donald Trump. Les rapports entre le nouveau président des États-Unis et le Pape n'ont pas toujours été les meilleurs : en février, le Pape avait jugé que le magnat de l'immobilier n'était pas chrétien. Cette déclaration avait engendré de fortes réactions politiques. Comment vont pouvoir s'agencer les relations diplomatiques entre le Vatican et les États-Unis, désormais ?
Jean-Baptiste Noé : La formule employée par le Pape dans l’avion qui le ramenait du Mexique ne désignait pas directement Donald Trump, mais, dans le contexte de la campagne électorale, elle a été utilisée contre lui par ses concurrents.
Il a par la suite modéré ses propos pour éviter qu’ils ne soient mal utilisés.
Du reste, il a reparlé de la question migratoire dans l’avion qui le ramenait de Suède, en disant que les États avaient le devoir de maîtriser leur émigration afin que les immigrés puissent s’intégrer dans le pays d’accueil. S’ils ne le font pas, il y a un risque que les migrants se ghettoïsent, ce qui peut être très dangereux, a-t-il dit.
Quant aux relations avec les États-Unis, elles continueront indépendamment du président élu. Le Saint-Siège a fait parvenir un télégramme de félicitation à Donald Trump quelques heures après l'annonce de son élection.
Donald Trump avait estimé qu'il ne "permettrait pas que la chrétienté soit attaquée et affaiblie" s'il était élu président. Comment cela pourrait-il se traduire, au regard de ses relations avec le Pape François ?
On pense bien sûr à la situation au Moyen-Orient. Trump est beaucoup moins néoconservateur qu’Hillary Clinton et il semble prêt à rompre avec le double jeu des États-Unis à l’égard des États soutenant les djihadistes. On peut espérer aussi qu’il s’entende avec la Russie, notamment sur ce dossier-là, pour mettre un terme au conflit syrien. Cela serait une très bonne chose pour les chrétiens vivants dans cette région. Pour eux, l’élection de Donald Trump est une espérance.
L’Amérique d’Obama s’est quelque peu éloignée du Saint-Siège, notamment à cause de sa politique morale permissive. Nombreux sont aussi les protestants évangéliques américains opposés à l’Église, et cela depuis très longtemps. Il a en effet fallu attendre le mandat de Ronald Reagan pour que des relations diplomatiques soient établies entre les États-Unis et le Saint-Siège. Jusqu’alors, le Congrès avait toujours refusé cela.
Les catholiques sont beaucoup plus présents aujourd'hui dans la vie politique américaine et occupent des postes de plus en plus importants. Surtout, ils n’ont plus peur de s’affirmer comme tels et d’agir en cohérence avec leur foi. Un mandat d’Hillary Clinton n’aurait pas forcément été une bonne chose pour eux.
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