s’apprend, écrit avec son ami le psychothérapeute Thomas d’Ansembourg. Les deux auteurs livrent un plaidoyer pour la paix mentale de chaque individu, condition indispensable pour construire une société en paix. «Huit Français sur dix estiment que le système démocratique fonctionne -- -- de nous-mêmes et dans nos structures sociales.» Pour eux, la paix n’est pas seulement entendue au sens géopolitique, celle pour laquelle des milliers d’individus, dont David Van Reybrouck lui-même, défilaient encore dans les années quatre vingt. Les deux auteurs défendent la généralisation d’outils et de méthodes comme la Pleine Conscience, la -- -- généralisation d’outils et de méthodes comme la Pleine Conscience, la Communication Non Violente et la Bienveillance pour assurer la paix mentale de chaque individu, condition indispensable à la construction d’une société en paix. -- -- cette réflexion, par l’idée de donner la parole aux gens sans les critiquer, sans les juger. La politique et la psychologie se rejoignent. La politique est un travail sur les individus et comment ils vivent. En septembre l’an dernier, l’Université Saint Louis m’a remis la distinction de docteur honoris causa. J’avais invité Thomas -- -- discours sur la démocratie et sur le fait que l’isoloir et l’ hémicycle sont néfastes à la démocratie. Je parlais donc bel et bien des structures matérielles, et non des interactions entre les individus, mais il était très enthousiaste et m’a confié sa volonté qu’on travaille nsemble. -- -- nous, c’était une réponse évidente au lendemain des attentats. La violence est partout et la meilleure façon de pacifier une société est la démocratie. La meilleure façon de pacifier l’individu, c’est de lui accorder des moments de silence et de contemplation, choses qu’on a oubliées ou perdues depuis plusieurs décennies. -- -- dire: «Je suis en paix» et «l’Afghanistan est en paix». Nous envisageons le développement personnel comme une question de société, pas seulement comme une question d’individus, d’où les titres choisis pour nos chapitres: l’individu en paix, une société d’individus en paix, la société en paix. On a voulu rassembler deux rayons de la bibliothèque, montrer que le développement personnel n’était pas qu’une -- -- Thomas. A.É.: Vous évoquez la nécessité que chaque individu retrouve la paix intérieure. Mais des changements collectifs, au sein des structures, ne sont-ils pas prioritaires? -- -- D.VR.: Je vois mal comment on peut rendre une société plus pacifiste, moins violente, moins agressive, moins raciste si on ne travaille que sur les structures sociétales. Il faut aussi travailler sur l’individu. Je ne dis pas qu’il suffit que les jeunes radicalisés de Molenbeek méditent quelques minutes par jour. Ca serait de la fausse conscience. -- -- durable. Il faut en fait travailler sur l’extérieur et sur l’intérieur. Le livre est un plaidoyer pour une double action: sur les injustices sociales et sur la pacification de l’individu. Il ne concerne d’ailleurs pas seulement les jeunes de Molenbeek, il s’adresse aussi aux jeunes de Courtrai, où les taux de suicide sont énormes. -- -- Nous envisageons le développement personnel comme une question de société, pas seulement comme une question d’individus, d’où les titres choisis pour nos chapitres: l’individu en paix, une société d’individus en paix, la société en paix. -- A.É.: Cette pacification de l’individu doit être travaillée au quotidien, devenir une «hygiène de vie» comme vous l’écrivez, enseignée à l’école notamment. Comment? -- -- libre de faire ce qu’il veut, mais je suis convaincu que c’est important de trouver plus de paix intérieure et de tranquillité. On a donc voulu tabler sur les deux: informer les individus et alerter les politiques pour que les choses changent, dans les écoles par exemple, avec la conscience que cela prendra beaucoup de temps. J’ai voulu très