* #Article Le triomphe de l’individu roi, modèle « Made in USA » * Abonnez-vous -- -- * Le triomphe de l’individu roi, modèle « Made in USA » Face à des médias, des réseaux sociaux ou encore des livres de -- -- bien-être, chacun est aujourd’hui incité à devenir acteur de son bonheur. Le résultat d’un néo-libéralisme, où la responsabilité individuelle est poussée à son paroxysme. Mûrie aux États-Unis, cette injonction au bien-être risque pourtant d’entériner les inégalités sociales. Outre-Atlantique bien sûr, mais aussi dans nos sociétés où la -- -- précisément, véritable temple du développement personnel, où se mêlent travaux du corps et de l’esprit à grand renfort de yoga ou de méditation. Outre-Atlantique, les individus sont encouragés à prendre en charge leur bien-être – physique comme psychologique – et à le maximiser. À en croire Eva Moscowitz, auteure de In therapy we trust, -- -- personnel. Pour expliquer cette foi qu’entretiennent les Américains vis-à-vis de l’amélioration de soi, explorer le rôle de la responsabilité individuelle dans la société américaine se révèle essentiel. Plus qu’une tendance, c’est un véritable dogme. -- -- Les États-Unis se sont construits sur l’idée que toutes les chances sont possibles pour ceux qui désirent réellement réussir. L’individualisme – cette attitude qui favorise l’initiative, l’indépendance et la responsabilité individuelle au regard de la société – joue un rôle central dans l’esprit américain. Cette vision s’exprime notamment dans la figure du fameux self-made man/woman, qui a -- -- critiques récurrentes lancées au modèle économique et social français. On reproche à l’État-providence « d’encourager l’état d’assisté » des individus, selon les mots du docteur en sociologie Jean-Louis Genard. Un vocabulaire récurrent en France, chez les cadres Les Républicains notamment. Leurs accents ultra-libéraux font échos à ceux des -- -- Haro sur les programmes sociaux La place croissante accordée à la responsabilité individuelle (au regard de la responsabilité collective) prend toute son importance dans les années 1980 et 1990. Elle se trouve, en effet, au cœur des réformes -- -- l’aide sociale « telle que nous la connaissons », en instaurant une politique qui associe la critique reaganienne de l’État-providence et l’adoption de mesures centrées sur la responsabilisation des individus – « lesquelles ne manquent pas de séduire les nouvelles générations férues de développement personnel », commentent Carl Cederström et -- -- Une telle conception de la société présente un défaut majeur : celui de rejeter les causes de l’insécurité économique sur l’individu. Or, le sentiment d’insécurité sociale touche une part croissante de la population aux États-Unis. En 2015, sur une population totale de 321,4 -- -- dit, la reproduction sociale y est très forte. « La méritocratie a existé aux États-Unis », commente Romain Huret, « mais la machine s’est grippée. Il existe aujourd’hui des obstacles que les individus ne connaissaient pas il y a soixante ans ». __________________________________________________________________ -- -- des investigations de terrain pour décrire les pultiples facettes du « ghetto » de Baltimore. « Les spectateurs se rendent compte que les décisions individuelles et les comportements sont souvent façonnés, et surtout contraints, par des forces économiques, politiques et sociales -- surtout contraints, par des forces économiques, politiques et sociales qui échappent au contrôle des individus », explique Simon. * Société -- -- L’injonction au bien-être, née aux États-Unis, repose avant tout sur une vision de la société où la responsabilité individuelle prime sur la responsabilité collective. Ce n’est donc pas un hasard si elle a vu le jour outre-Atlantique, car l’« American dream » – qui fait toujours -- -- responsabilité collective. Ce n’est donc pas un hasard si elle a vu le jour outre-Atlantique, car l’« American dream » – qui fait toujours rêver dans le monde -, s’appuie sur l’idée que les individus sont seuls responsables de leurs destins. C’est pourquoi j’ai voulu revenir sur les raisons historiques et politiques d’une telle conception de la