
Que va faire Barack Obama une fois bouclés ses huit ans de mandat ? Dormir, entre deux semaines et quatre mois. En attendant que Hillary Clinton ou Donald Trump le remplace à la Maison Blanche le 20 janvier, le président sortant a mis tout son poids politique et son capital électoral (56 % d’avis favorables quand même) au profit de la candidate démocrate, en apparaissant régulièrement en meetings ces derniers mois.
A la veille du vote, il a fait trois Etats – Michigan, New Hampshire et Pennsylvanie – en quelques heures (sans compter toutes les pubs et messages enregistrés). A chaque fois, il a prononcé des discours avec sa verve habituelle - une sorte de stand-up politique, perfectionné depuis huit ans - mâtinés de cette liberté qu’ont les politiciens qui font campagne alors qu’ils ont déjà tout gagné et n’ont plus rien à prouver.
Pour convaincre ceux qui pensent que le scrutin est plié, que leur vote ne comptera pas ou que Hillary Clinton ne le mérite pas, Barack Obama avait réservé au public du New Hampshire une longue anecdote qu’il a lentement déroulé (l’intégralité de son discours est à voir ici).
« Cette histoire est pour les jeunes, je veux que vous écoutiez. Beaucoup d’entre vous ne se souviendront pas, mais quand j’étais candidat à la présidence en 2008, peu de personnes croyaient en moi. J’étais un gars maigre avec un nom bizarre. Quand je regarde les photos, je me rends compte que j’étais très, très jeune. »
"One voice can change a room, a city, a country, the world" This Obama riff today got audience all teary-watch/sha… https://t.co/F302gXaloW
— Khanoisseur (@Adam Khan)
Il raconte donc le début de sa campagne, les journées interminables et la recherche de soutiens politiques dans les petites villes de campagne. Comme à Grennwood, en Caroline du Sud, où il se rend un jour de pluie pour rencontrer « dix ou vingt personnes, qui n’avaient pas plus envie de me voir que moi de les voir ». Dans ce meeting déprimant, une voix résonne à l’arrière de la salle.
« Une vieille dame qu’on dirait sortie de l’église, avec une dent en or. Et, c’est une histoire vraie, elle était détective privée. »
Cette vieille dame improbable criait : « Fired up ! » (Motivés !) et l’audience clairsemée répond « Ready to go ! » (On est prêts). Ceci deviendra le slogan de l’équipe de campagne du futur président américain, qui ressort de cette réunion, qui s’annonçait minable, avec un nouvel élan.
Huit ans après, il a raconté cette histoire, pour dire « qu’une voix peut changer une salle. Si elle peut changer une salle, elle peut changer une ville. Si elle peut changer une ville, elle peut changer une nation. Et si elle peut changer une nation, elle peut changer le monde. »
Quand il ne lance pas des appels aussi passionnés que calculés pour aller voter (il avait déjà fait le même speech à de nombreuses, nombreuses, nombreuses reprises), le 44e président des Etats-Unis passe sa journée électorale comme il l’a fait depuis 8 ans : en faisant un match de basket-ball avec des amis. Il jouera sur la base militaire de Fort McNair, près de Washington D.C.
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