Musiques
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Aux Nuits de Fourvière, la tribu de Moondog salue l’ange du bizarre

Un concert lors du festival lyonnais, samedi 11 juin, a évoqué la mémoire de l’inclassable musicien.

Le Monde | | Par

Les Nuits de Fourvière 2016 ont rendu hommage au musicien Moondog, le 11 juin.

C’est une idée plus qu’originale des Nuits de Fourvière (à Lyon, jusqu’au 30 juillet), de consacrer une création musicale, le 11 juin, à Moondog (1916-1999). Amphithéâtre romain, ciel de traîne, moment parfait. Moondog ? Il hante ce soir mille musiques qui s’ignorent. Combien d’âmes mortes au regard absent ont-elles pu passer, dans les années 1960, au coin de la VIe Avenue et de la 54e Rue, à New York, sans le voir ? Ou même en faisant ce petit écart gêné qu’inspirent les zozos, les originaux et quelque Viking amateur ?

Combien n’auront même pas vu ce Viking magnifique à la stature de statue, la barbe d’un philosophe antique, en cape taillée maison, et coiffé d’un casque digne du dieu Thor, armé de minipercussions fignolées à main nue ? Moondog disait ses poèmes, chantait ses chansons, exécutait ses symphonies miniatures et jouait de la maraca, petit tambour triangulaire, de sa fabrication.

Ce Viking magnifique à la stature de statue, la barbe d’un philosophe antique, hante ce soir mille musiques qui s’ignorent

Le Viking de la VIe Avenue s’était à jamais brûlé les yeux en tripotant un bâton de dynamite à l’âge de 16 ans. Il avait troqué son nom de Louis-Thomas Hardin pour celui de Moondog, voyait clair dans les musiques, au point...