REFRESH(900 sec): file://localhost/cygdrive/c/Users/SBam/Documents/TAL/Projet20EncadrC3 A9/PROJET-MOT-SUR-LE-WEB/PAGES-ASPIREES/3-47.html alternate [adserv|3.0|1483.1|6250533|0|5729|ADTECH;loc=100;alias=gz3||testhaut;kv sousrubrique=livres;key='829723culturelivresinterviewmagazine'] Grazia.fr Menu S'abonner Rechercher Newsletter Réseaux sociaux Mon compte 2 Recherche Rechercher le texte: ok Newsletter L'actualité dans votre boîte mail Abonnez-vous ( ) OK Renseignez votre email puis validez [adserv|3.0|1483.1|5791971|0|16|ADTECH;loc=100;alias=gz3|9557|rg|1x1arc he;kvsousrubrique=livres;key='829723culturelivresinterviewmagazine' ] Mode Beauté News Culture People Lifestyle Food Hommes Fermer Mode Actu Mode Mariage Nos inspirations On shoppe quoi Défilés Accessoires Tendances Mode Eyewear by Diesel Love Love Love Mode Beauté Actu Beauté Tendances beauté Make-up Cheveux Prenez soin de vous Forme et minceur Adresses beauté Love Love Love Beauté Dressing News Retour sur l'actu L'infographie du jour Les petites habitudes web Les Chroniques Les 100 femmes de Grazia Culture Actu Culture Musique Séries Télévision Cinéma Livres Sorties People Actu People La minute people Têtes couronnées Persona Grazia Lifestyle Actu Lifestyle Voyages L'appli de la semaine Tendances insolites Déco Food Actu Food Nos restos coup de coeur Recettes Entrées Plats Desserts Hommes Suivre Grazia.fr sur S'abonner au magazine : Je m'abonne : les meilleures offres Achetez ce numéro [adserv|3.0|1483.1|5791974|0|225|ADTECH;loc=100;alias=gz3|9557|rg|728x9 0haut;kvsousrubrique=livres;key='829723culturelivresinterviewmagazi ne'] 1. Accueil 2. Tous les articles 3. Salman Rushdie : "Je suis un conteur" Culture Livres Interview Magazine Salman Rushdie : "Je suis un conteur" Par Philippe Azoury et Kaoutar Harchi Le 04 octobre 2016 Salman Rushdie © Richard Dumas En septembre, Salman Rushdie était à Paris. La sortie de son nouveau roman, l'épique "Deux ans, huit mois et vingt-huit nuits", est un événement : une nouvelle façon d'écrire, une légèreté retrouvée, et une fantaisie grave qui en dit long sur le chaos contemporain. Rencontre avec l'écrivain le plus libre qui soit. Partagez sur Facebook Partagez sur Twitter Commentez 0 Le chemin qui mène à Salman Rushdie est extrêmement long. Les couloirs n'en finissent pas, ce sont des dédales, chaque fois il faut montrer patte blanche. On vous mène à une copie paranoïaque du bureau ovale : une pièce capitonnée, d'une hauteur de plafond indécente. L'endroit est d'allure hitchcockienne, ce que ne manque pas de remarquer un Salman Rushdie dans un jour particulièrement cinéphile et malicieux : une foule de journalistes patiente. Chacun s'arrache son Rushdie comme un fétiche de notre liberté précieuse. Son roman est beau, il s'appelle Deux ans, huit mois et vingt-huit nuits, ce qui en fait mille et une, vous pouvez recompter. C'est son dix-septième livre. Depuis vingt-sept ans, la tête de Salman Rushdie est mise à prix par l'Iran après la publication de ses Versets sataniques. Le montant est passé récemment à 3,9 millions de dollars. Assez ! C'est trop de chiffres. Parlons plutôt littérature. Parlons du verbe haut de ce livre qui est celui d'un griot moderne : il ouvre la porte d'un monde, celui des djinns, et comprend que ces diables s'amusent toujours à se mêler des affaires des hommes en perturbant leur monde. Livre grave mais qui donne l'illusion d'être fantaisiste. Livre complexe, touffu, mais qui donne l'illusion d'être enfantin. Il faut croire les conteurs. Car ils sont vivants. Seuls les morts ne racontent pas d'histoire. Il nous a semblé que ce nouveau livre marquait une rupture: son style est diérent... Comment le situez-vous à l'intérieur de votre oeuvre ? C'est un roman qui vient immédiatement après Joseph Anton, qui était autobiographique. Une fois Joseph Anton achevé, j'étais dans un état d'épuisement total, j'en avais assez. Je voulais revenir à quelque chose d'incroyablement fictionnel, à quelque chose de magique. C'est là que vous est venue l'idée d'un récit mêlant les humains et les djinns dans un New York soumis au surnaturel ? C'est plus tortueux. Je sais qu'aujourd'hui, quand on lit le roman, ce sont les djinns qui marquent la structure du livre. Mais ils n'étaient pas là au début de l'écriture. Pendant un long moment, il n'y avait dans Deux ans... que le personnage de M. Géronimo. Qui, un matin, découvre qu'il ne touche plus le sol. J'ai commencé à décrire sa vie en lévitation. Je croyais tenir un roman à un personnage, un roman à la Kafka, où je ne disais pas les causes de cette métamorphose. Je ne me sentais redevable d'aucune explication. J'en décrivais juste les conséquences. Mais très vite, j'ai commencé à multiplier les étrangetés, jusqu'à comprendre que j'étais en train de décrire un "temps des étrangetés". Le paysage du roman a commencé à se peupler de gens étranges atteints de transformations bizarres. C'est vers ce moment-là que les djinns sont apparus : je me devais de dire que c'étaient eux qui orchestraient tout ça. Combien de temps vous a donc pris la rédaction du livre ? C'est écrit sur la couverture. (Rires.) Deux ans, huit mois, vingt-huit nuits ! Je plaisante, mais on n'est pas loin de la vérité. On doit en conclure que vous écrivez aussi la nuit ? Non, je corrige parfois la nuit, avant de me coucher. Ce livre-ci, beaucoup plus que les autres, sans doute parce qu'il a été écrit sans aucun plan au préalable, une première pour moi. Etait-ce perturbant ? C'est un drôle de sentiment de panique que de se relire chaque soir et de se dire : qu'est-ce que je suis en train de fabriquer, et si tout ça ne me menait nulle part ? J'ai chroniquement douté, toute une année. Jusqu'à ce que les pièces commencent à s'emboîter. Après quoi, c'est devenu une partie de plaisir. Rétrospectivement, j'ai aimé ce doute, j'ai aimé cette lutte avec l'improvisation. Je découvrais le livre en écrivant le livre. Cette méthode a-t-elle aussi modifié la musicalité de votre écriture ? Je suis de toute façon persuadé qu'un écrivain modifie sans cesse sa façon d'écrire. Je ne suis plus le même homme que celui qui a écrit Les Enfants de minuit, au début des années 80. Mes centres d'intérêt sont différents, le monde est différent. Tant de choses me sont arrivées. Mais je constate que j'ai enfin confiance en moi, suffisamment pour m'abandonner. Ce sont des choses dont vous parlez quand vous rencontrez d'autres écrivains ? Oui. Notamment avec Michael Ondaatje. Lui a toujours procédé comme ça. Il est allé très loin dans l'improvisation. Michael est capable de se lancer sur un roman à partir d'une seule et minuscule intrigue. Ses livres sont parfois minces, mais il passe sept ans dessus. Et comment fait-il pour prendre autant de temps à écrire si peu de pages ? Eh bien, il cherche. Tout simplement, il cherche. Il vit tout le temps dans cette panique du vide. Je connais maintenant cette panique. Vous avez, ces vingt-sept dernières années, connu d'autres paniques... Oui, mais elles m'ont été imposées. Celle-ci, je me l'impose à moi-même. C'est bien plus intéressant. L'improvisation m'oblige à écouter ce que les personnages ont à me dire. Ils prennent leur indépendance. On en arrive à une totale liberté de mouvement du livre. Qu'est-ce que représente pour vous, profondément, l'acte d'écrire ? Vaste question... (Rires.) Je voudrais y répondre quand même en allant au plus simple : c'est ma façon d'essayer de comprendre le monde. Je suis un narrateur. Un conteur. Pour pouvoir comprendre le monde, j'ai besoin de le raconter. Ce livre-ci évolue parfois dans le passé lointain, chez Averroès, ou carrément dans la science-fiction, mais il est comme chacun de mes livres : il dit où j'en suis dans ma vie, il dit dans quel monde je vis. Cela explique-t-il l'accueil fantastique réservé à votre livre ici, en France, où il est lu comme un conte appliqué aux temps diciles que nous sommes en train de traverser ? Effectivement, l'accueil français est très fort... Bon, les Français m'ont toujours fortement soutenu. Mais cette fois, oui, c'est encore différent. Est-ce dû à ce que la France traverse ? C'est dur à dire. Laissez-moi vous raconter quelque chose : je vivais à New York au moment des attentats du 11 septembre. Quelques jours après, j'ai reçu un mot d'un journaliste américain très important. Il me disait : "Nous commençons à comprendre ce que vous vivez depuis 1989." Ma première réaction fut de me dire : "Vraiment ? Trois mille personnes ont donc dû mourir pour que vous en preniez conscience ?" Mais voilà, il y a un moment où ce qui n'était qu'une information prend soudain une dimension personnelle... Nous sommes tous les trois dans cette pièce étrange et angoissante qui me rappelle les films d'Hitchcock... Je ne sais pas si vous vous souvenez du début des Oiseaux. Les enfants sont dans la classe et commencent à chanter quand un oiseau vient cogner contre la vitre. D'abord un, puis deux, puis trois, puis une nuée d'oiseaux. Quand toutes ces choses me sont arrivées, en 1989, je me souviens m'être dit : c'est comme dans les Oiseaux d'Hitchcock. Voici le premier oiseau. D'autres ne vont pas tarder à arriver... Ce n'est qu'une fois le ciel rempli d'oiseaux que l'on comprend qu'il a fallu un oiseau de mauvais augure pour que tout cela commence. Mon infortune est que le premier oiseau de malheur est venu se poser sur moi. J'étais la première note de musique. Désormais, nous avons toute la symphonie. Ecrire, c'est s'évader ? Non. Si s'évader, c'est fuir le monde, l'écriture n'est en aucun cas une fuite. C'est d'ailleurs une de mes peurs sur ce livre, qu'il y ait un malentendu sur la nature même du fantastique : il est tout sauf une fuite. On peut user du fantastique pour raconter le monde. Il est pour moi le moyen d'écrire sur le monde actuel, de lui donner sens. Je ne fais pas de livre de revanche sur ma "condamnation". Vous savez, il y a plein de méthodes pour condamner un écrivain. L'une consiste à lui faire peur. L'autre à le pousser à ne plus écrire que des livres conçus comme des réponses. Ce qui en revient à nier l'écrivain qu'il avait pu être avant, en le résumant à cette seule condamnation. Ma seule façon de ne pas tomber dans ce double piège est de continuer à raconter le monde comme je le faisais avant. Ne pas devenir un autre écrivain. Si on posait sur cette table tous mes livres, sans savoir ce qui m'est arrivé (je mets à part Joseph Anton, bien sûr), je crois qu'on ne remarquerait rien de mon désastre. Et c'est ce qui est merveilleux. C'est cela qui demande le plus de travail : ne pas devenir une créature enfantée par la fatwa. Jamais votre main ne tremble au moment de commencer un nouveau texte ? Non, mais sans doute parce que écrire est quelque chose d'incroyablement privé. Je ne suis pas un écrivain rapide : Les Versets sataniques, par exemple, ont mis cinq ans à être écrits. Pendant tout ce temps, jamais je ne montre quoi que ce soit, ni à un ami, ni à mon éditeur, ni à mon agent. Je vis seul à seul avec le texte. Quand il quitte mon bureau, il devient soudain un acte public. Je n'ai jamais été capable d'anticiper la répercussion de mes livres. Je vais vous dire : la fatwa, je n'y pense plus jamais, en dehors du moment où je parle avec des journalistes. Mais je constate que même les journalistes recommencent à me parler comme à un écrivain. Aujourd'hui,on a parlé écriture, technique. C'est la meilleure réponse à leur folie. Vous avez confiance en l'humain ? Oui. Vous traversez le feu, et vous en savez plus long sur vous. J'ai appris que j'avais de grandes capacités de résistance, je ne le savais pas. J'ai été entouré de gens formidables qui m'ont aidé. Le sens de ce livre, c'est aussi ça : montrer que les hommes, même face aux djinns, ont une force inouïe. Nous sommes meilleurs que nous le croyons. Nous le voyons quand une crise surgit. C'est peut-être aussi pourquoi j'ai mis la question la plus philosophique du livre tout à la fin, à la dernière ligne : doit-on, une fois la paix venue, regretter parfois, la nuit, le cauchemar ? Nous sommes des êtres irrationnels. Nous avons besoin de la folie pour nous prouver des choses. La peur serait alors le meilleur ami de l'homme ? La peur, non. Mais l'irrationnel, oui. Un écrivain rationnel ne pourrait pas écrire mes livres. (Il éclate de rire.) Deux ans, huit mois et vingt-huit nuits de Salman Rushdie (Actes Sud, 320 pages). Crédits photo : Richard Dumas ------------------- A lire aussi : "Désorientale", le premier livre déboussolant de Négar Djavadi Hergé : au pays des femmes Natascha Kampusch : "Dix ans de liberté"... conditionnelle [adserv|3.0|1483.1||0|739|ADTECH;loc=100;alias=gz3|9557|rg|500x120centr e;kvsousrubrique=livres;key='829723culturelivresinterviewmagazine'] Philippe Azoury et Kaoutar Harchi [adserv|3.0|1483.1||0|170|ADTECH;loc=100;alias=gz3|9557|rg|300x250haut; kvsousrubrique=livres;key='829723culturelivresinterviewmagazine'] 1. Lily-Rose poste une photo de son petit frère Jack Lily-Rose poste une photo de son petit frère Jack Lily-Rose Depp Le 28 décembre 2016 Jack Depp : une première photo dévoilée par sa soeur Lily-Rose Depp 2. Un aspirateur... à points noirs Un aspirateur... à points noirs Repéré sur le net Le 27 décembre 2016 Ceci est un aspirateur... à points noirs 3. 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