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Intimité politique : la fin du secret Vous qui entrez en campagne électorale et ambitionnez de devenir l’élu du peuple numérique, perdez toute espérance de garder le moindre secret. Vous qui souhaitez conquérir les suffrages de citoyens omniscients, vous verrez flamber les greniers de votre domaine réservé. Votre quant-à-soi sera marqué au fer rouge du droit de savoir et du besoin de vous voir agenouiller en pleine lumière. Vous serez bientôt aussi nu qu’à l’heure de votre naissance et aussi démuni qu’à celle de votre mort. Demain, tout de vous sera exposé sur la table de découpe. Vous serez gibier translucide aux entrailles scintillantes comme dans une toile de Chardin revue et corrigée par Damien Hirst. Demain, vous serez Mitterrand mais vous n’attendrez pas d’avoir 100 ans et d’avoir disparu depuis longtemps pour qu’une maîtresse qui aura pourtant fait vœux de discrétion veuille prendre sa revanche sur l’épouse légitime et les passades façon pochade et revendique cet amour si littéraire en publiant votre correspondance. Demain, vous serez François le second, je n’ai pas dit le petit. Et vous verrez vos SMS vous revenir en boomerang. Vous vous en prendrez plein les dents et ça tiendra de l’acharnement. Mais la rancune est tenace quand l’humiliation est publique, que les opérateurs téléphoniques facturent les textos à vil prix et que les mémoires des téléphones sont infinies. Demain, vous serez le président de la République et vous pourrez juste vous maudire d’avoir parlé librement. Vous comprendrez, mais un peu tard, qu’il faut séparer les registres, s’éviter les plaisanteries à tu et à toi et ne jamais laisser tourner les magnétos. Vous apprendrez qu’il ne faut pas faire confiance à ces journalistes que vous aimez tant, surtout s’ils se disent investigateurs, ce qui est souvent une façon de prendre la partie pour le tout. Demain, vous serez François Hollande et vous réaliserez que cette façon de se livrer si ingénument, de s’aliéner les juges et les footballeurs, est un jeu de la vérité très normal. Mais que c’est peut-être aussi une façon d’échapper à l’obligation de repartir à l’assaut de ces Français qui sont des veaux extralucides, des voyeurs écorcheurs d’individualité et de veules vrilleurs d’œilleton fichés dans votre carcasse qui tremble depuis que vous avez compris qu’on ne peut plus vivre avec la visière du casque baissé. Demain, vous serez Bruno Le Maire ou Arnaud Montebourg et vous laisserez perler une larme devant Karine Le Marchand qui sollicitera vos confessions sur canapé télévisé. Votre émotion n’aura rien de feinte ni de honteuse. Elle prouvera juste que vous êtes un humain de chair et de sang, qui a des parents et des enfants, des goûts et des couleurs, des bonheurs et des malheurs. Mais aussi que pour devenir président instantané d’un pays numérisé, où chacun s’invente un avatar valorisant et s’affiche sur son mur Facebook, il faut accepter d’incarner un personnage de télé-réalité qui ouvre grand son cœur de beurre et se laisse regarder au fond des viscères. Demain, vous serez candidat à la plus haute fonction d’un pays qui n’ose avouer qu’il se délecte de voir ses prétendants livrer leur intimité à tout vent. Ce pays est le même que celui qui refuse d’admettre qu’il s’ennuie quand on lui parle programmes, réformes et grandes idées. La France 2016 pense encore que l’esprit est saint quand les humeurs sont malsaines, que la raison commande quand les sens mentent. Cette nation est une vieillerie moderniste à la schizophrénie vorace. Elle veut un président façon de Gaulle, lointain et mystérieux, mais elle veut aussi tout savoir de ce copain assez coquin, de ses addictions et de ses impulsions, de ses bêtises et de sa passion pour la réglisse. Elle a beau dire le contraire, elle ne croit plus que son roi ait encore deux corps, l’un symbolique et l’autre réel. Elle n’en pince que pour son apparence physique et sexuée, malade et médicamentée, procréatrice et pitoyable. Vous qui entrez dans la phase terminale de la démocratie représentative, sachez qu’on saura tout de vous. On en fera des likes assez cruches ou cela donnera matière aux indignations sélectives actionnées par des activistes masqués. Sachez juste que, sur Internet, rien ne se perd et qu’on peut tout transformer, tout exagérer. Ça remonte des égouts et ça alimente les dégoûts. Faudrait juste qu’on admette que tous les goûts sont dans la nature et que l’exemplarité privée n’est pas nécessaire si la charge publique est bien portée. L’époque est bizarre qui veut de la pureté aux blanches mains et qui n’aime rien tant qu’exhumer des crapuleries pourries. Mieux vaudrait que vous soyez un ange ou un eunuque, un ovni ou un fantôme. Mais dans ce cas, vous n’intéresseriez plus personne. Luc Le Vaillant partager tweeter Vous êtes abonné à Libération Le journal d'aujourd'hui découvrir le sommaire lire l'édito feuilleter s'abonner à partir d'1€ Offre 100 numérique: 1 € le premier mois Le journal du jour en exclusivité et le journal de demain avant tout le monde Voir les offres d’abonnement Après cet article [958331-image008jpg.jpg?modifiedat=0ratiox=03ratioy=02width=300] Lundi politique Eric Ciotti : «Le pire, c’est l’eau tiède» partager tweeter Aucun commentaire Dans le dossier «Chroniques» Kev Adams costumé en mandarin pour son sketch avec Gad Elmaleh. Canal et le sketch raciste : sketch ? Quel sketch ? I’M NOT ON FACEBOOK, 2009, peinture acrylique sur bâche de Gianni Motti , (105 x 204 cm). Fais tes cartons sans savoir où tu déménages par Paul B. Preciado Le bureau ovale à la Maison blanche, le 29 février 2008. Président par accident Donald et, sa femme, Melania Trump, avec leur plus jeune fils, Barron, dans leur appartement à New York, en 2010. Donald Trump : «L’Etat, c’est moi», par Laure Murat next Vous êtes abonné à Libération Le journal d'aujourd'hui découvrir le sommaire lire l'édito feuilleter s'abonner à partir d'1€ Offre 100 numérique: 1 € le premier mois Consultation illimitée sur tous les supports Voir les offres d’abonnement Un mot à ajouter ? xiti IFRAME: http://cstatic.weborama.fr/iframe/customers/premium.html?idEditeur=1084 idSite=26