« Nous voulons devenir l'Alibaba africain » Par Coumba Kane et La vente en ligne séduit de plus en plus d'Africains. Les leaders mondiaux du e-commerce s'intéressent de près au marché africain. Une entreprise, Africa Internet Group, lancée par deux Français, mène la course en tête dans plusieurs pays. Entretien avec Sacha Poignonnec, l'un des cofondateurs de l'entreprise. S'abonner dès 1 € Facebook Twitter Google + Linkedin Pinterest Sony taille encore dans les effectifs de sa branche mobile Pire que prévu. Le géant japonais de l'électronique Sony, qui avait dit vouloir réduire de 1 000 personnes ses effectifs dans sa filiale de mobiles, a annoncé mercredi que le total de postes supprimés atteindrait finalement 2 100 d'ici à la fin de l'exercice 2015-2016. La première tranche, qui correspondait à 15 % du personnel, avait été décidée en septembre. Le tout reviendra donc à réduire de quelque 30 % le nombre total d'employés de Sony Mobile Communications pour tomber à environ 5 000 salariés à la fin de mars 2016, si l'on se réfère aux chiffres donnés par le patron de Sony, Kazuo Hirai, l'an passé. Sony a précisé que cette diminution de la main-d'œuvre lui coûterait 30 milliards de yens (224 millions d'euros) répartis sur deux exercices, mais qu'à partir de 2016-2017 cela permettrait une économie de 90 milliards de yens. RECENTRAGE SUR LES ÉTATS-UNIS, LE JAPON OU LA FRANCE Confronté à une concurrence très vive sur le segment des smartphones, le groupe est en train de revoir les zones de commercialisation de ses appareils ainsi que la constitution de sa gamme pour ne pas se ruiner dans des batailles impossibles à gagner, notamment sur les marchés comme la Chine, où le combat face à des fabricants locaux est infernal. Sony, maison fondée par Akio Morita, n'en finit pas de prendre des décisions drastiques à l'égard de plusieurs de ses activités (TV, PC, etc.) afin de tenter de renouer durablement avec les profits. Le groupe préfère ainsi se concentrer sur les pays comme les Etats-Unis, le Japon ou la France où sont appréciés ses smartphones haut de gamme Xperia, via des partenariats avec les opérateurs, même si ces modèles y affrontent ceux du sud-coréen Samsung et de l'américain Apple. Succès pour Lending Club : la finance à l’ère Google La startup Lending Cluble, pionnier américain du prêt entre particuliers sur Internet, a levé 870 millions de dollars avec son entrée à la Bourse de New York, selon les conditions définitives de l'opération communiquées dans la soirée du mercredi 10 décembre. La levée de fonds pourrait même atteindre le milliard de dollars en cas d'exercice (possible dans les 30 jours) d'une option de surallocation portant sur 8,7 millions d'actions supplémentaires. Le prix retenu pour l'introduction en Bourse, qui valorise l'ensemble de l'entreprise à 5,4 milliards de dollars, est en outre supérieur à la fourchette prévue jusqu'ici de 12 à 14 dollars, déjà relevée en début de semaine par rapport au prix initialement envisagé de 10 à 12 dollars. Cela suggère un fort intérêt des investisseurs. Fondateur de Lending Club,Renaud Laplanche a adopté le style vestimentaire de la Silicon Valley : chemisette et jeans. Installé dans la région depuis près de dix ans, ce Français de 44 ans dirige Lending Club. « Je me sens plus proche de la philosophie de Google que de celle des banques », indique-t-il lorsqu'il nous reçoit fin juillet dans les bureaux de la société qu'il a fondée en 2006. Comme un symbole, ces locaux sont situés dans le South of Market (SoMa), le quartier des start-up technologiques à San Francisco, qui abrite aussi Twitter, Zynga, Airbnb ou encore Uber. Et non dans le Financial District voisin, où est notamment basée Wells Fargo, la première banque américaine par la capitalisation boursière. CONSÉCRATION Huit ans après ses débuts, Lending Club connaît donc la consécration avec cette introduction sur le New York Stock Exchange (NYSE). Mais pour Renaud Laplanche, ce n'est « qu'une simple étape dans la croissance de la société ».« Opérer en tant que société cotée est un signal fort pour dire que la plate-forme sera là sur le long terme pour transformer le système bancaire », poursuit-il. Lending Club est née en 2006. Ancien avocat d'affaires à Paris puis à New York au sein du cabinet Cleary Gottlieb, ce diplômé d'HEC vient tout juste de quitter Oracle qu'il avait rejoint un an plus tôt, à l'occasion du rachat de sa première société, TripleHop Technologies, par le géant américain des logiciels d'entreprises. Créée en 1999, juste avant l'éclatement de la bulle Internet, TripleHop avait conçu un moteur de recherche interne, d'abord destiné aux cabinets d'avocats, puis adopté dans d'autres secteurs d'activité, notamment par de grands médias américains. « Au départ, cela devait être un congé sabbatique compris entre six mois et un an pour voyager, se souvient M. Laplanche. Mais après quinze jours, j'ai eu l'idée de Lending Club. » C'est un relevé de carte de crédit qui en est à l'origine. « Je me suis aperçu que le taux d'intérêt était de 18 %, raconte-t-il. J'ai ensuite ouvert un relevé de compte d'épargne sur lequel je gagnais un peu moins d'1 %. Quand vous êtes un entrepreneur et que vous voyez un tel écart de taux, c'est qu'il doit y avoir une inefficience du marché quelque part. » Pour réduire cet écart, M. Laplanche veut alors mettre en relation les particuliers qui épargnent avec ceux qui ont besoin d'argent. « Il était déterminé à imposer un modèle nouveau à une époque où quasiment personne ne parlait encore de l'économie du partage, se remémore Loïc Le Meur, qui a investi dans la société. Mais il avait cette capacité à n'écouter personne et à se lancer dans un monde qui n'était pas le sien. » L'entrepreneur commence d'abord sur Facebook mais il est contraint, un an plus tard, de fermer boutique pendant six mois en attendant l'aval de la SEC. GOOGLE AU CAPITAL Début 2010, Lending Club passe le cap des 100 millions de dollars prêtés. Depuis, la croissance ne se dément pas. Fin 2012, la société franchit la barre du milliard. Au 30 septembre, elle était à plus de 6,2 milliards de dollars, dont près de la moitié depuis le début de l'année. « Le volume des prêts double chaque année », indique M. Laplanche, qui assure limiter volontairement cette croissance pour mieux gérer le développement de l'entreprise. « Nous sommes quatre à cinq fois plus gros que nos rivaux et nous continuons de croître plus rapidement, ajoute-t-il. Il existe un vrai avantage à être le leader du marché, un peu comme cela avait été le cas pour eBay avec les enchères en ligne. » La plate-forme permet aujourd'hui d'emprunter jusqu'à 35 000 dollars, remboursables sur deux, trois ou cinq ans. La moyenne s'établit à un peu plus de 14 000 dollars. Les taux d'intérêt débutent à 6,8 % pour les profils les moins risqués. Ils peuvent atteindre jusqu'à 30 %. La moyenne se situe à 14 %. Le recours à Lending Club est avantageux pour les personnes déjà endettées, qui doivent par exemple rembourser les achats effectués avec leurs cartes de crédit, à des taux pouvant dépasser les 20 %. Cela représente plus de 80 % des prêts accordés sur le site. « Nous utilisons beaucoup de données en ligne et auprès des agences d'évaluation du crédit pour identifier les clients potentiels, des personnes qui ont une bonne qualité de crédit, un emploi stable mais qui paient trop pour rembourser leurs encours », explique M. Laplanche. Ne reste plus qu'à les démarcher en leur faisant miroiter d'importantes économies. C'est la formule magique derrière le succès de Lending Club. 80 000 ONT ÉTÉ SÉDUITS Côté investisseurs, la plate-forme en a séduit près de 80 000. Ils ont perçu 595 millions de dollars d'intérêts. Le service n'est pas ouvert à tout le monde : il faut respecter des conditions de ressources et de patrimoine. Les investisseurs peuvent choisir entre sept catégories de risque, avec des taux qui varient dans le même sens. Pour limiter les pertes potentielles, Lending Club « titrise » les emprunts : ce n'est pas un seul particulier qui prête 10 000 dollars à un autre, mais plusieurs centaines qui prêtent chacun quelques dizaines de dollars. « La diversification représente la principale protection pour nos investisseurs », indique M. Laplanche, alors que la société revendique 99,9 % de retours positifs sur investissement lorsque la somme est allouée sur au moins 100 prêts. Une fois pris en compte les défauts de paiement – qui concernent un peu moins de 4 % des emprunteurs – et les commissions, le rendement annuel moyen s'élève à 7,2 %. « La plupart de ceux, dans le monde de la finance, qui vous déconseillent d'investir sur Lending Club ne vous font pas gagner 7 % par an », note M. Le Meur, qui a investi « plusieurs millions de dollars sur la plate-forme ». Lending Club a connu en mai 2013 un formidable coup de projecteur avec l'arrivée dans son capital de Google. Le géant du Web a injecté 125 millions de dollars, par l'intermédiaire de l'un de ses deux fonds d'investissements. « Nous avons beaucoup appris de Google, assure M. Laplanche. Ils nous ont donné énormément de conseils en matière de sécurité et de marketing. » Six mois plus tard, c'était au tour du milliardaire russe Yuri Milner, qui s'est fait un nom ces dernières années dans la Silicon Valley en investissant dans Facebook, Twitter, Zynga, Airbnb ou encore Groupon. La société a aussi attiré de grands noms du capital-risque américain, comme les fonds Kleiner Perkins et Union Square Ventures. Depuis 2007, elle a ainsi levé près de 400 millions de dollars pour assurer son développement. TRANSFORMER LE SYSTÈME BANCAIRE TRADITIONNEL Pour accroître sa réputation, Lending Club a également recruté des grands noms. Son conseil d'administration compte ainsi parmi ses membres John Mack, ancien PDG de la banque Morgan Stanley, Larry Summers, secrétaire au Trésor sous la présidence de Bill Clinton, et Mary Meeker, analyste vedette du secteur Internet. « Lending Club a le potentiel pour profondément transformer le système bancaire traditionnel au cours des dix prochaines années », s'enthousiasmait, fin 2012, M. Summers. « L'objectif, ce n'est pas de remplacer les banques, affirme M. Laplanche. Nous pensons que nous pouvons nous allier avec elles pour participer à l'évolution du système. » La société travaille ainsi avec plusieurs établissements bancaires, qui investissent l'épargne de leurs clients sur la plate-forme. Ils proposent aussi des prêts Lending Club à leurs clients. « Nous avions débuté avec des petites banques locales, mais nous avons récemment conclu des partenariats avec des établissements de plus grande taille », explique l'entrepreneur. Lending Club commence aussi à se diversifier. En mars, la société a ouvert sa plate-forme aux petites entreprises, leur permettant d'emprunter jusqu'à 100 000 dollars. Le mois suivant, elle a racheté Springstone Financial, spécialisé dans les prêts étudiants et de santé. Mais elle ne prévoit pas encore de s'implanter en dehors des Etats-Unis. Jérôme Marin (San Francisco, correspondance) Sony va arrêter de sponsoriser la FIFA Le géant de l'électronique japonais Sony, contraint de faire des économies, ne va pas renouveler son contrat de parrainage avec la Fédération internationale de football (FIFA), affirment mardi 25 novembre des médias nippons. « Sony va cesser de sponsoriser la coupe du monde de foot », titre le quotidien économique Nikkei mardi 25  novembre, imité pas la chaîne de télévision publique NHK. Il s'agirait pour la FIFA de la perte d'un deuxième de ses principaux parraineurs, puisque le 4 novembre, la compagnie aérienne Emirates avait annoncé la fin de son partenariat après 2014. Sony, qui fait aussi la promotion du ballon rond à travers les jeux vidéo, avait signé pour huit années, jusqu'à 2014, pour le financement des diverses compétitions organisées par la FIFA, mais arrivant au terme de cet engagement d'un montant de 33 milliards de yens (225 millions d'euros), l'entreprise, en pleine restructuration, aurait décidé de ne pas poursuivre. Le fleuron de la technologie nippone n'a pas voulu commenter ces informations. La FIFA choisit ses sponsors dans six grandes catégories englobant divers secteurs d'activité, dont « la vie numérique », qui comprend l'électronique. La place laissée par Sony pourrait être reprise par son rival sud-coréen Samsung Electronics. Sony, ancré dans le rouge, est forcé de faire des choix et de restreindre ses dépenses, d'autant plus que, pour la première fois cette année, le groupe a décidé de priver ses actionnaires de dividendes. Amazon : nouvel appel à la grève en Allemagne Le syndicat allemand des services Verdi a appelé les salariés d'Amazon à se mettre à nouveau en grève à partir de lundi sur cinq sites du géant américain du commerce en ligne en Allemagne. Verdi réclame depuis plusieurs mois à Amazon une revalorisation des salaires et une amélioration des conditions de travail et avait déjà organisé un mouvement de grève en avril et en décembre 2013.  Le conflit se fonde sur un désaccord entre le syndicat et la société américaine au sujet de la convention collective à appliquer. Verdi considère que les salariés doivent être soumis au régime de la vente par correspondance tandis qu'Amazon affirme que ses employés effectuent un travail de logistique et perçoivent des salaires supérieurs à la moyenne pratiquée dans ce secteur. NEUF MILLE SALARIÉS Dans un communiqué, Verdi précise que les employés des centres de distribution de Bad Hersfeld, Leipzig et Graben sont appelés à cesser le travail de lundi à mercredi tandis que l'appel à la grève sur les sites de Werne et Rheinberg porte sur les journées de lundi et mardi. Amazon emploie au total 9 000 salariés dans neuf entrepôts en Allemagne, son marché le plus important derrière les Etats-Unis, ainsi que 14 000 saisonniers. Le groupe a publié jeudi des résultats qui ont déçu les analystes financiers à tous les niveaux et le groupe de Jeff Bezos a vu sa capitalisation fondre en quelques heures de plus de 12 milliards de dollars (9,5 milliards d'euros) vendredi. IBM se débarrasse de ses puces et termine sa mue Confirmant des rumeurs qui circulaient depuis le week-end, IBM a indiqué lundi 2 octobre qu'il allait payer 1,5 milliard de dollars (1,17 milliards d'euros) au spécialiste des semi-conducteurs GlobalFoundries pour que ce dernier reprenne ses activités - déficitaires - de fabrication de puces électroniques. Cette cession coûtera au total près de 5 milliards de dollars (3,9 milliards d'euros) au géant informatique américain, qui a inventé l'ordinateur personnel (PC) au début des années 80. L'activité puces électroniques pesait l'année dernière 2,5 milliards de dollars dans les comptes d'IBM, selon des estimations d'analystes, sur 100 milliards de chiffre d'affaires. Mais IBM ne se désengage pas totalement de cette branche et conservera une activité de conception de puces. Celles-ci sont en effet centrales pour les processeurs destinés à l'analyse des données de masse (big data), dans laquelle IBM investit de plus en plus. La firme a annoncé le lancement, au début de l'été, d'un programme d'investissement de 3 milliards de dollars sur cinq ans, pour travailler sur la miniaturisation des puces. De son côté, GlobalFoundries s'engage à fournir en exclusivité à IBM une gamme de microprocesseurs pour serveurs durant dix ans. Outre la fabrication de microprocesseurs, qui inclut les ex-PowerPC, des puces dont étaient autrefois équipés les ordinateurs d'Apple et également utilisées dans des consoles de jeux comme la Xbox de Microsoft, IBM va céder à GlobalFoundries son activité de « microélectronique commerciale », qui propose des composants optimisés pour des applications spécifiques. L'accord conclu entre les deux groupes prévoit que GlobalFoundries va acquérir des usines et autres installations d'IBM situées dans le nord-est des Etats-Unis, ce qui fera de ce groupe installé aux Etats-Unis mais détenu par un fonds souverain d'Abou Dhabi, le premier fabricant de microprocesseurs dans cette partie du pays. Cette opération va également lui donner la main sur un large portefeuille de brevets déposés par IBM. Pour Frank Gillett, analyste chez Forrester, cette scission permettra à IBM de « concentrer ses ressources financières sur la conception des semi-conducteurs » : « le processeur Power est central dans la stratégie d'IBM pour fournir aux entreprises un service client optimal, qui s'appuie sur l'analyse des données et la fourniture de capacités cognitives de traitement de l'information s'appuyant sur Watson », ce super calculateur capable de jouer - et gagner - à Jeopardy. RECENTRAGE SUR LES SERVICES Attendue par les analystes, cette opération est dans le droit fil de la statégie actuelle des constructeurs informatiques américains « historiques », qui se désengagent progressivement du « hardware », sur lequel ils sont de moins en moins compétitifs au regard de la concurrence étrangère, pour se consacrer aux « nouveaux marchés », essentiellement l'informatique dématérialisée. Avec une marge tournant autour des 40 %, cette activité est nettement plus rentable que la fabrication de composants.  Le « big data » représentait 16 milliards de dollars dans l'activité d'IBM en 2013. Quant au « cloud », il pèsait 4,4 milliards. Ce virage, bien que tardif comparé à d'autres acteurs du secteur, devra sauver IBM, qui a publié, au même moment, des résultats décevants pour le troisième trimestre. Son bénéfice net s'est notamment effondré, à 18 millions de dollars, contre un peu plus de 4 milliards l'année précédente. Le chiffre d'affaires a reculé de 4 %, à 22,4 milliards de dollars (17,16 milliards d'euros). L'action IBM a violemment dévissé à l'ouverture de Wall Street lundi, le titre perdant 7,2 % peu après le début des échanges. Après avoir cédé la plupart de ses activités industrielles - la fabrication de PC et les serveurs entrée de gamme ont été cédés au chinois Lenovo - IBM continue de payer le prix fort pour la restructuration de ses activités et de ses effectifs autour de la fourniture de services. La semaine dernière, IBM et le spécialiste allemand du progiciel SAP ont annoncé avoir noué un partenariat pour développer le recours au cloud (informatique dématérialisée) dans les entreprises. Cet accord fait de SAP le fournisseur stratégique de services d'infrastructure cloud. Cette mutualisation des offres devrait permettre aux deux entreprises de dégager des synergies et d'améliorer encore leurs marges.  Audrey Fournier  Alibaba, la caverne qui cache la forêt Alibaba entre en Bourse. C'est un événement ! Mais pas forcément pour les raisons avancées. Oui, Alibaba est hyper dominant sur toutes les formes de commerce en Chine : consommateur à consommateur, marques à consommateur, marques à fabricant, grossiste à grossiste. Oui, il est également le premier système local de paiement web et mobile avec Alipay. Oui, ses achats ou investissements le positionnent comme un mélange de Google (pour le paiement, le navigateur et moteur de recherche sur mobile) et d'Amazon (pour le e-Commerce B2C) et d'eBay (commerce C2C). Mais l'arrivée d'Alibaba, c'est surtout le moment où l'on va pouvoir faire la lumière sur tout l'écosystème web et mobile chinois qui a déjà posé ses valises en occident. Car non, la société enregistrée au sud de Shanghai n'est pas la première entreprise du web à faire appel à l'épargne occidentale. Nombres de spécialistes du web et du mobile sont déjà cotées aux Etats-Unis. On peut citer le géant du voyage en ligne Ctrip, son concurrent eLong, le spécialiste du Karaoké en ligne YY, et Sina, l'équivalent Yahoo, tous les quatre au Nasdaq. Il y a également Youku Tudou l'équivalent YouTube, la loterie en ligne 500.com ou le fournisseur de contenu Phoenix New Media, qui eux, sont inscrits au Nyse. VIRAGE RATÉ DES MESSAGERIES INSTANTANÉES MOBILES Non, Alibaba n'est pas le seul mastodonte chinois à proposer, via AliExpress, des produits chinois aux occidentaux. Son concurrent JD.com possède lui aussi une version anglaise. Sur ce terrain, la compétition se trouve surtout dans les pays à croissance rapide. En Asie du Sud Est, en Russie et en Amérique du Sud. C'est là où Alibaba menace des acteurs locaux ou internationaux comme eBay avec son entité AliExpress. Et si l'on continue sur l'internationalisation, on peut relever que le moteur de recherche dominant, Baidu, est déjà présent au Brésil… Même les petits s'y mettent. Ainsi, l'agence de communication pékinoise BlueFocus avait pris le contrôle l'année dernière de l'anglais WeAreSocial. Il faut le répéter. Alibaba restera encore longtemps une entreprise dont la mantra principale est : faciliter l'achat et le paiement dématérialisé aux consommateurs chinois et à la diaspora de l'Empire du milieu, que ce soit sur des sites locaux, des sites internationaux, ou même dans des boutiques physiques, via des coupons ou des codes à barre. Si Alibaba est déjà passé maître de l'usage du nomadisme en Chine, il a pour le moment manqué le virage des messageries instantanées mobiles. Certes, il a investi dans l'américain Tango, mais on ne peut pas dire que celui-ci fasse de l'ombre à WhatsApp, Line ou au Wechat de son concurrent frontal Tencent… Or, une des voies royales du e-commerce, en Chine, en Asie et peut-être en Occident passera peut-être par des outils conversationnels fermés, où les marques pourront tout aussi bien interagir que vendre aux consommateurs. C'est en tout cas ce que testent WeChat et Line sur leur marché respectif, la Chine et le Japon. Certes, Alibaba pourrait tenter d'aller plus vite que Tango en achetant une messagerie comme Snapchat, mais Tencent y est déjà investisseur. Et quand bien même, Snapchat n'intègre pas encore, tout comme Whatsapp, des mécaniques de e-commerce et de paiement comme celles mises en place dans WeChat. Autre manque : même en Chine, c'est Google via Android qui mène le bal sur les mobiles et les télévisions. Contrairement à son concurrent de Shenzhen, Tencent, qui aurait investi dans Xiaomi, Alibaba n'est pas présent dans les combinés. Pendant ce temps, Xiaomi pousse ses pions en Asie du Sud Est, en Amérique Latine et même en Europe de l'Est, où il pourrait bientôt arriver. Enfin, le succès de géants comme Alibaba ou Tencent tient aussi à leur relative tranquillité, via les mesures du gouvernement chinois. D'un côté, avec une politique « protectionniste » vis à vis des entreprises étrangères (voir le blocage des Google, Facebook ou Twitter, la surveillance tatillonne des politiques commerciales de Microsoft et d'Apple…) et de l'autre une relative bienveillance quant aux débordements de ses protégés dans des nouveaux marchés : banque, assurance, santé. Pas sûr qu'Alibaba puisse constituer ailleurs cet écosystème de guerre qu'il a mis en place en Chine. Un écosystème où des vendeurs sur Taobao peuvent à la fois être assurés, recevoir des prêts pour stimuler leurs activités, un écosystème où le moyen de paiement se transforme en placement financier, un écosystème qui couvre aussi bien l'expérience en magasin que l'achat et le paiement en ligne via des investissements dans des spécialistes des centres commerciaux. Ce qui est certain, c'est que les 21,8 milliards de dollars levés par l'entreprise de Jack Ma vont rapidement pouvoir l'aider à combler ses quelques faiblesses à coups d'acquisitions. Renaud Edouard-Baraud (PDG de l'antenne asiatique de l'Atelier BNP Paribas) Ericsson va arrêter les modems, des centaines de postes supprimés L'équipementier télécoms suédois Ericsson a annoncé jeudi 18 septembre qu'il allait cesser de développer des modems et qu'il allait « utiliser les ressources qu'il y consacrait pour les R&D du réseau radio », précisant que 1 582 personnes étaient employées dans cette branche – en Suède, en Inde, en Allemagne, en Chine et en Finlande –, dont certaines pourront être transférées vers d'autres activités. Cette décision, qui entraînera des centaines de suppressions de postes, intervient à l'issue d'une évaluation de la branche modems qui a permis à Ericsson de constater « l'importante concurrence, l'érosion des prix et l'accélération des innovations technologiques ». En 2013, le suédois avait repris le développement et les ventes des solutions du modem fin LTE multimode, norme de téléphonie mobile de nouvelle génération, après le démantèlement de ST-Ericsson, sa coentreprise avec le franco-italien STMicroelectronics qui fut un échec cuisant. « Le marché s'est réduit. Il y a de moins en moins de constructeurs de smartphones qui achètent un modem séparément, ils l'achètent avec un processeur. (...) Et nous n'avons qu'un modem », a expliqué à l'agence de presse suédoise TT le directeur général, Hans Vestberg. « A la place, nous avons décidé d'investir plus dans le cœur de notre activité, là où nous sommes les meilleurs, et c'est la technologie radio », a-t-il ajouté. Cette technologie, notamment les « small cells », permet d'offrir une couverture radio limitée pour les réseaux de téléphonie. Alibaba : le « je t'aime, moi non plus » avec la Bourse Alibaba, le groupe chinois de commerce en ligne, dévoilera jeudi 18 septembre après la clôture de la Bourse de New York (vers 20 heures GMT) le prix de vente de son action pour ses premiers pas à Wall Street. L'introduction en Bourse de la success-story chinoise - sous le sigle « baba » - est considérée comme l'opération de l'année à Wall Street et elle suscite encore davantage d'attrait auprès des financiers que ne l'espéraient les dirigeants du groupe chinois. Le niveau de la demande pour les titres du géant du commerce en ligne a été tel, que celui-ci a relevé, lundi 15 septembre, entre 66 et 68 dollars (52 euros) le prix de chaque action, contre une fourchette de 60 à 66 dollars auparavant. Cette réévaluation devrait permettre de lever au total 21,8 milliards de dollars lors de l'introduction en Bourse. Au cas où les banques d'affaires sélectionnées par l'empire du e-commerce décideraient d'utiliser une option leur permettant d'acquérir davantage d'actions, l'opération pourrait s'élever à 25 milliards de dollars. Cela en ferait la plus importante entrée sur un marché boursier de l'histoire, devant les 22,1 milliards de dollars obtenus par la Banque agricole de Chine au cours de l'été 2010 à Hongkong. LES ACTIONNAIRES EN DERNIER Le frêle mais charismatique fondateur du groupe, Jack Ma, qui domine l'essentiel du commerce électronique chinois, a paradoxalement consacré une bonne partie de sa tournée mondiale de promotion de l'opération auprès des investisseurs potentiels à leur asséner un message : ils ne sont pas sa priorité. Dans le Financial Times, il écrivait le 5 septembre : « Les clients en premier, les employés en deuxième et les actionnaires en troisième. » M. Ma n'a jamais caché sa crainte de l'obsession des financiers pour les résultats trimestriels, tandis que, selon lui, l'investissement dans l'Internet requiert une stratégie au long cours. « Il signale simplement une approche différente de la vision à court terme qui est un standard chez certains dirigeants et investisseurs de Wall Street, mais il le dit depuis des années et c'est une part de cette culture que les investisseurs acquièrent sciemment », explique Duncan Clark, consultant en nouvelles technologies, basé à Pékin et connaissance de longue date de M. Ma. Dès qu'il a été question de l'introduction en Bourse de son groupe, Jack Ma a considéré qu'il fallait protéger le pouvoir de décision du groupe de proches qui, avec lui, a lancé son premier site de commerce électronique dans un appartement d'Hangzhou (est de la Chine) en 1999, ainsi que de la future génération de dirigeants, qui aura fait ses classes en interne. C'est pour cette raison qu'il a annoncé, à l'automne 2013, opter pour la Bourse de New York. L'option de Hongkong, longtemps étudiée, a été abandonnée. Cette place financière interdit l'émission d'actions sans pouvoir de vote, une procédure qui permet aux fondateurs d'une entreprise de l'introduire en Bourse tout en gardant la main sur la nomination des futurs dirigeants. A New York, l'entourage de M. Ma pourra conserver le droit de nommer plus de la moitié du conseil d'administration. MARATHON D'ACQUISITIONS Le message a le mérite d'être clair, juge Henrik Cronqvist, professeur de finance à l'Ecole de commerce sino-européenne de Shanghaï : « Les investisseurs craignent surtout l'incertitude, là ils sont fixés, personne ne les force à investir dans Alibaba si ça ne leur convient pas. » La réalité des fluctuations du cours de l'action, dès que parlera un analyste, contraindra malgré tout les dirigeants du groupe à se plier aux exigences des financiers, pense M. Cronqvist : « Les investisseurs vous imposent de les écouter, que vous le vouliez ou non. » Probablement est-ce la conscience de cette relative perte de liberté qui a poussé Alibaba à se lancer dans un marathon d'acquisitions en amont de l'introduction en Bourse. Ces derniers mois, Jack Ma (Ma Yun de son nom chinois) a annoncé des prises de participation dans Sina Weibo, le Twitter chinois, dans une plateforme chinoise comparable à Dailymotion, dans une société de production de vidéos de Hongkong détenant des droits sur la diffusion du football anglais sur le Web chinois ou encore dans le club de football de Canton. SON EMPIRE : « UN ZOO » M. Ma est conscient que de telles opérations seront plus compliquées à l'avenir. « Les investisseurs sont impressionnés par la croissance interne, organique, ils s'inquiètent au contraire dès qu'on leur parle d'une diversification hors de son industrie d'expertise car elle crée un nouveau risque », explique M. Cronqvist. Lorsque la tournée de promotion l'a mené à Hongkong, lundi 15 septembre, M. Ma a justifié ses investissements. Il voit son empire « comme un zoo qui accueille une multitude d'animaux, plus que comme une ferme qui n'en aurait qu'un seul », a relaté le Wall Street Journal. Mais à New York, devant 800 personnes, ou à Hongkong, devant 500 autres, ses futurs investisseurs voulaient surtout savoir où il ira chercher la croissance à l'avenir, alors que cette dernière ralentit en Chine et que la concurrence s'y développe. Avant le saumon fumé au Ritz Carlton de l'ancienne colonie britannique, il leur a fait part de ses ambitions : se développer aux Etats-Unis et en Europe. Il a rappelé son amour pour Hongkong mais a glissé que la place devrait changer ses règles à l'avenir, « pour son propre futur, parce que ce monde est en plein changement ». Harold Thibault (Shanghaï, correspondance) eBay s’aventure dans les réseaux sociaux de photos Le site de commerce en ligne eBay poursuit sa mutation à marche forcée. Asséché, le fleuve d'annonces pour des objets d'occasion à saisir à des prix défiant toute concurrence ; finie, l'attente angoissée les yeux rivés sur le compte à rebours d'une enchère placée sur une robe en rupture de stock partout ailleurs. Fondé en 1995 par le Franco-Iranien Pierre Omidyar, le groupe a de nouvelles ambitions. Pariant sur le shopping « inspirationnel » et la popularité des réseaux sociaux de photos comme le très en vogue Pinterest, la société vient de lancer, en France, une nouvelle fonctionnalité baptisée « Collections ». Elle permet de créer des « tableaux » virtuels pour composer une liste d'envies glanées au fil des recherches sur le site. Chaque « ebayeur », qu'il soit acheteur ou vendeur, particulier ou professionnel, peut en créer une ou plusieurs selon ses goûts, et s'abonner à celles qu'il trouve intéressantes, ou plutôt « inspirantes ». « LES COLLECTIONS SE CONVERTISSENT EN TRANSACTIONS » Ces tableaux, comme sur Pinterest, peuvent être publics ou privés et être partagés sur Twitter, Facebook ou… Pinterest. Disponible sur tablette, cette fonctionnalité sera accessible sur smartphone d'ici à la fin de l'année pour coller à l'essor des usages : 40 % des transactions réalisées sur eBay transitent en effet à un moment ou un autre par le mobile. Cette invitation à la flânerie virtuelle vise à renforcer le statut d'eBay en tant que « carrefour d'audience », explique Alexander von Schirmeister, vice-président pour l'Europe, l'Afrique et le Moyen-Orient, qui souhaite naturellement que « les collections se convertissent en transactions ». « La navigation à travers des collections fonctionne différemment de la navigation par mots-clés, explique-t-il, la collection a pour but de s'inspirer, mais aussi de faire monter le désir, de se dire qu'un jour on s'offrira tel ou tel produit. » Alors que le commerce en ligne continue à croître fortement (+ 13,5 % entre 2012 et 2013 en valeur, en France, selon les chiffres de la Fevad, le syndicat professionnel du secteur), eBay doit faire preuve d'inventivité pour se positionner face à la concurrence. Celle d'Amazon, bien sûr, malgré un modèle économique différent (Amazon achète et stocke) ; celle plus inattendue du Bon Coin, qui a aspiré une partie des petites annonces consacrées aux objets du quotidien, à des prix modérés, et de plus en plus rares sur eBay. LA FLÂNERIE QUI ATTIRE LES ANNONCEURS Avec ses 700 millions de produits disponibles à la vente, ce dernier restait, en 2013, le quatrième site de commerce en ligne le plus visité en France, mais son modèle a beaucoup évolué en dix ans.La part des ventes aux enchères est passée de 80 % au début des années 2000 à 25 % environ des transactions aujourd'hui. Les ventes à prix fixe sont devenues largement majoritaires et marquent le passage d'un site « transactionnel dur et froid à un site plus “inspirationnel” », où la part des amateurs se réduit rapidement au profit de celle des professionnels, explique M.von Schirmeister. De fait, les « places de marché » – où les vendeurs professionnels, petits ou gros, peuvent vendre sur un site marchand comme Amazon, Fnac, eBay, etc. – ont concentré, au premier semestre, un tiers de l'ensemble des transactions. « Les enchères ne sont pas adaptées à tous les produits, souligne M. von Schirmeister, la demande est de plus en plus forte pour le neuf, et en achat immédiat. » L'internaute ne peut plus passer des heures à « rafraîchir » une page pour surveiller une enchère ; il consacre moins de temps à ce type d'achat. Avec le lancement de la fonctionnalité Collections, « eBay fait tout ce que les sociétés du Net font quand elles atteignent une taille critique, explique Yannick Franc, manager chez Javelin Group. Elles mettent à profit leur trafic pour innover et se diversifier. » « Avant, on cherchait et on comparait les produits en ligne, ajoute-t-il, aujourd'hui, on surfe pour s'inspirer. » Flâner en ligne, c'est aller de page en page, être tenté de passer plus de temps sur le site, c'est donc autant de trafic généré en plus. De quoi attirer les annonceurs, même si eBay n'a pas prévu de monétiser les collections en tant que telles pour le moment. « La force d'eBay est de proposer un catalogue très large, souligne encore M.Franc, les Collections peuvent contribuer à valoriser cette offre et, si cette communauté vit, elle peut être un puissant facteur de développement. » Avec à la clé, du chiffre d'affaires en plus, bien sûr, mais aussi un critère de différenciation dans un secteur fortement concurrentiel. Pour son entrée à Wall Street, le chinois Alibaba pourrait établir un record Alors que son entrée à Wall Street est prévue dans le courant du mois de septembre, le mastodonte du commerce en ligne chinois, Alibaba, pourrait établir le nouveau record pour un introduction en Bourse. Dans une mise à jour vendredi 5 septembre de son projet, l'entreprise dit vouloir placer 320,1 millions de certificats de dépôt sur le New York Stock Exchange (NYSE), au prix unitaire de 60 à 66 dollars (46 à 51 euros). En cas de demande importante, jusqu'à 48 millions de titres supplémentaires sont envisagés. Les recettes atteindraient ainsi entre 19,2 et 24,3 milliards de dollars (entre 14,8 et 18,7 milliards d'euros), dépassant potentiellement le record détenu par un autre groupe chinois, AGBank, qui avait levé 22,1 milliards de dollars (17 milliards d'euros) en 2010 en entrant sur les Bourses de Hong-Kong et Shanghaï, selon le cabinet de recherche Dealogic. « ROAD SHOW » La dernière très grosse entrée à Wall Street d'une valeur Internet était celle du réseau social Facebook, en 2012, sur la plateforme électronique Nasdaq. Elle avait permis de lever 16 milliards de dollars (12,3 milliards d'euros). Mais, c'est surtout en raison de nombreux problèmes techniques qu'elle avait marqué les esprits. Par précaution, et comme il l'avait déjà fait pour une autre introduction en Bourse très suivie l'an dernier, celle de Twitter, le NYSE a multiplié les préparatifs et les tests pour limiter les ennuis le jour J. Alibaba ne confirme pas encore la date de ses premiers pas sur le marché, mais le cabinet d'études PrivCo table sur le 18 septembre. D'ici là, le groupe va faire sa tournée de présentation aux investisseurs (« road show »), qui lui permettra d'évaluer exactement l'intérêt qu'il suscite et de déterminer le prix précis de ses titres. Cette tournée démarre lundi 8 septembre et « incluera 100 réunions sur trois différents continents », précise PrivCo. SITE HYBRIDE Les modalités envisagées octroient à Alibaba une valorisation totale d'entre 147,9 et 162,7 milliards de dollars (114 à 125,6 milliards d'euros), soit à peu près autant qu'Amazon (160 milliards à la clôture de vendredi – 123,5 milliards d'euros) et plus du double d'eBay (67 milliards – 52 milliards). Alibaba est souvent comparé à un hybride de ces deux sociétés américaines : comme eBay, il a des plateformes servant d'intermédiaire entre des commerçants et des acheteurs, mais ne vend pas ses propres produits ; comme Amazon, il se diversifie dans des activités s'éloignant du commerce, avec des acquisitions et participations récentes dans d'autres services en ligne (réseaux sociaux, vidéo, réservations de voyages...), les médias, ou même la poste de Singapour. Mais le groupe chinois affiche une croissance bien plus rapide que ses concurrents américains, et une rentabilité beaucoup plus élevée. Ses derniers résultats trimestriels (avril-juin) montraient un chiffre d'affaires en hausse de 46 % sur un an, et un bénéfice net presque triplé, quand Amazon est traditionnellement à peine bénéficiaire, voire carrément dans le rouge. INQUIÉTUDES DES INVESTISSEURS Il est surtout incontournable en Chine, ce qui pourrait représenter un risque pour les investisseurs car c'est de ce seul pays que proviennent 85 % de son chiffre d'affaires. Il a toutefois entrepris de se diversifier à l'international, avec notamment un site de vente en ligne aux Etats-Unis lancé en juin. Pour apaiser d'éventuelles inquiétudes des investisseurs, Alibaba a aussi transféré récemment les activités financières dont il disposait encore, soumises à des régulations spécifiques en Chine, à une autre société détenue par Jack Ma, et clarifié ses relations avec le service de paiements Alipay, utilisé sur ses sites de vente chinois. Le groupe chinois émettra lui même environ 40 % des titres placés sur le marché, mais une grosse partie de la manne de l'entrée en Bourse reviendra à son grand actionnaire Yahoo!, qui va se délester de plus de 120 millions de titres et ramener sa participation de 22,4 % à 16,3 % du capital. Contrairement au groupe Internet américain, le premier actionnaire d'Alibaba, le japonais Softbank, n'a pas prévu de vendre de titres lors de l'entrée en Bourse, mais sa part sera automatiquement diluée de 34,1 % à 32,4 %. Tout comprendre du conflit entre Amazon et l'industrie du livre La fronde du milieu de l'édition contre Amazon, géant de la distribution en ligne, a gagné en ampleur le week-end du 9 août, avec la publication aux Etats-Unis d'une lettre de protestation signée par 900 écrivains de renom. En France et ailleurs, les librairies « en dur » peinent à faire face à la concurrence de l'e-commerce. Quelles sont les racines du conflit ? Que reprochent les maisons d'édition à Amazon ? Le groupe est engagé depuis de longs mois dans une lutte avec l'éditeur français Hachette, qui refuse de baisser le prix de ses livres numériques sur le marché américain. Amazon, qui souhaitait imposer un prix unique de 9,99 dollars (7,50 euros) sur les livres électroniques d'Hachette, a en effet tout à y gagner, car cela lui permettrait d'inciter les lecteurs à utiliser sa liseuse électronique Kindle. Le site commence déjà à tirer les tarifs vers le bas : par exemple, le best-seller américain Gone Girl de Gillian Flynn est disponible, en version originale, à 5,98 euros en format Kindle sur Amazon, contre 7,80 euros sur le site de la Fnac (mais en format ePub, qui peut être lu sur plusieurs dispositifs différents, pas seulement sur le Kobo, la liseuse « maison »). Ce qui avait commencé comme un simple conflit commercial a peu à peu dégénéré et Amazon a pris des mesures de rétorsion contre la maison française : délais de livraison allongés, impossibilité d'effectuer des précommandes et suppression d'éventuelles réductions sur les livres. Un groupe de 900 écrivains, réunis sous la bannière « Authors united » a publié une double page dans le New York Times le week-end dernier pour dénoncer ces pratiques. Parmi eux, de grands noms de la littérature, comme Paul Auster, John Grisham, Stephen King, Donna Tartt, mais aussi la canadienne francophone Nancy Huston, qui donnent de l'écho au combat, qui concerne moins Hachette en particulier que la défense du rôle des maisons d'édition en général. Pour Amazon et Hachette, les enjeux ne sont pas comparables. L'e-commerce est une activité bénéficiaire pour Amazon, mais elle ne représente qu'une partie de son chiffre d'affaires. Si Amazon recule sur le prix des livres électroniques, l'impact dans ses comptes sera donc faible, d'autant plus qu'elle détient 60 % de parts de marché aux Etats-Unis. Le préjudice pour Hachette serait vraisemblablement beaucoup plus important. Mi-août, les écrivains allemands ont emboîté le pas à leurs confrères nord-américains : plus d'un millier d'entre eux ont signé une pétition en ligne critiquant les méthodes utilisées par le distributeur en ligne contre le groupe d'édition scandinave Bonnier, très présent en Allemagne. Parmi eux, Elfriede Jelinek, Prix Nobel de littérature 2004. La dispute, sur laquelle ni Amazon ni Bonnier ne communiquent officiellement, porte manifestement sur les conditions commerciales.   Peut-on parler de concurrence déloyale ? Si le marché du livre électronique reste modeste (seulement 5 % du marché en France, mais plus de 20 % aux Etats-Unis), les ventes à distance (livres papier et électroniques) ne cessent de progresser : + 6 % en 2013 en France. Amazon s'est positionnée depuis la fin des années 1990 sur ce créneau en proposant une offre large, expédiée dans des délais très serrés. Mais la loi Lang de 1981 sur le prix unique du livre contraint les libraires à ne pas dépasser les 5 % de rabais, ce qui limite leur marge de manœuvre et ne leur permet pas de jouer sur les volumes de vente. Cherchant un moyen de faire baisser les prix sur le marché français, Amazon a tenté de faire passer les frais de livraison à 0 euro. La Fnac l'a imitée. Ce dumping n'a pas été vu d'un bon œil par le Parlement, qui a voté au printemps une loi dite « anti-Amazon » pour interdire le cumul de la gratuité des frais de port et le rabais de 5 %. Réponse des intéressés ? Faire passer les frais de port de 0 à... 1 centime d'euro « sur les commandes contenant des livres ». Et la Fnac de lui emboîter le pas. Le but de ce texte, aussitôt promulgué, aussitôt contourné, était de protéger un secteur malmené depuis quelques mois, en figeant les prix. Sauf que l'attractivité d'Amazon ne tient pas seulement à sa volonté de proposer des prix bas, mais aussi, et surtout, à la taille de son catalogue et à ses moyens logistiques pour assurer une livraison rapide. Et sur ces points, les moyens déployés par Amazon sont effectivement disproportionnés par rapport à ceux des libraires indépendants, grâce notamment à une politique d'investissement massif dans les centres logistiques. Un détail, et pas des moindres, Amazon est régulièrement pointé du doigt pour ses pratiques fiscales : la société paierait en effet un impôt largement inférieur à ce qu'elle devrait verser au vu de son chiffre d'affaires réalisé sur le territoire. Cet argument est repris par les pourfendeurs de la firme américaine, qui estiment qu'elle bénéficie de fait d'un avantage concurrentiel injustifié. Comment s'en sortent les distributeurs français de produits culturels ? Ancien hérault du cassage de prix, jusqu'à la promulgation du prix unique du livre en 1981, la Fnac tente de jouer à armes égales avec Amazon, en s'appuyant sur son vaste réseau de magasins et sur le Kobo, sa liseuse maison, adossée à sa propre plateforme de distribution de livres électroniques. L'agitateur culturel a publié des résultats positifs en début d'année, fruit de sévères mesures d'économie et d'un plan social. Le but : livrer aussi vite qu'Amazon tout en proposant des prix attractifs, et se diversifier sur d'autres produits (électroménager). La stratégie s'est avérée payante, à court terme. Au contraire, le réseau de librairies Chapitre, deuxième en France après la Fnac, a mis la clé sous la porte en début d'année. Constitué de librairies indépendantes regroupées pour mieux survivre, ce réseau a échoué à faire repartir son chiffre d'affaires et les 57 magasins ont été mis en vente pour les transformer en « réseau de librairies indépendantes ». La stratégie du groupe, qui a consisté à uniformiser les librairies en les faisant passer sous la toise de France Loisirs, n'a pas convaincu la clientèle de revenir.  La France est-elle la seule à faire de la résistance ? Non. De grands libraires américains pâtissent aussi de la concurrence d'Amazon. Barnes & Noble a ainsi vu son chiffre d'affaires chuter de 10 % en deux ans, victime de l'essor du commerce en ligne et du développement des livres numériques, dans un pays où lire sur tablette est devenu banal. Pour survivre, Barnes & Noble vient d'annoncer avoir noué un partenariat avec Google sur la livraison, pour pouvoir acheminer plus vite les commandes grâce au service de messagerie Google Shopping Express. Le libraire a en outre laissé tomber sa liseuse Nook, et noué un partenariat avec Samsung pour proposer sa plateforme de livres numériques sur les tablettes du fabricant coréen. En cinq ans, Barnes & Noble a fermé une soixantaine de librairies aux Etats-Unis, mais a réussi à compenser le repli du chiffre d'affaires par des coupes dans ses dépenses. Reste à savoir combien de temps cette stratégie sera efficace. Sony dit avoir vendu 10 millions de PlayStation 4 en moins de neuf mois Le géant japonais de l'électronique Sony déclare, mercredi 13 août, avoir vendu plus de 10 millions de sa PlayStation 4 dans le monde depuis sa sortie mi-novembre 2013. Ce seuil symbolique a été dépassé le 10 août. La PS4, console de jeu vidéo nouvelle génération, avait été mise sur le marché le 15 novembre 2013, aux Etats-Unis et le 29 du même mois en Europe ainsi que dans une partie de l'Asie. Elle est en vente au Japon depuis le 22 février, et est actuellement proposée dans une centaine de pays et régions du monde. Zoom : Xbox One contre Playstation 4, le match de l’E3 2014 La concurrente directe de la PS4 en termes de consoles nouvelle génération, la XBox One de Microsoft, en est, pour sa part, à 5 millions d'exemplaires vendus. Les chiffres de ventes de la XBox One ont toutefois récemment connu une légère augmentation grâce à un pack proposé moins cher, sans Kinect. Cette très bonne santé de la PS4 contraste également avec le peu d'entrain de la console du concurrent et compatriote Nintendo. La WiiU, sortie un an plus tôt, est encore loin de pouvoir revendiquer 10 millions d'exemplaires écoulés :  le site spécialisé VGChartz compte 6,9 millions d'exemplaires écoulés de la dernière console de salon de Nintendo. Filippetti accuse Amazon de « pratiques inqualifiables » Le cri de colère poussé contre Amazon dimanche 10 août par 900 écrivains américains dans les colonnes du New York Times a trouvé un écho favorable en France, où la ministre de la culture, Aurélie Filippetti, contactée par Le Monde, mène de son propre aveu un « combat » contre le distributeur en ligne. Une coalition d'auteurs a dénoncé dans une publicité de deux pages les pratiques de la firme de Seattle. Le groupe est engagé depuis de longs mois dans une lutte avec Hachette, qui refuse de casser les prix des livres numériques sur le marché américain. En retour, Amazon pratique des mesures de rétorsion contre la maison d'édition française : délais de livraison allongés, impossibilité d'effectuer des précommandes et suppression des éventuelles réductions sur les livres. « UNE ATTEINTE INACCEPTABLE » La ministre de la culture avait déjà fustigé en mai le « chantage » pratiqué selon elle par Amazon sur ce dossier. Aurélie Filippetti se trouve aujourd'hui confortée par la sortie des auteurs américains. « Cet épisode est une nouvelle révélation des pratiques inqualifiables et anticoncurrentielles d'Amazon, dit-elle. C'est un abus de position dominante et une atteinte inacceptable contre l'accès aux livres. Amazon porte atteinte à la diversité littéraire et éditoriale. » La ministre se défend de venir spécifiquement en aide à la filiale du groupe Lagardère. « Les auteurs qui ont signé la tribune ne sont pas tous publiés par Hachette, ils ont simplement conscience de l'intérêt général. Pour ma part, je défends l'écosystème du livre en entier, pas un acteur en particulier », précise-t-elle. Depuis son arrivée Rue de Valois en mai 2012, Mme Filippetti ne cesse d'ouvrir des fronts contre le géant américain. En juin 2013, elle s'élevait déjà contre la politique du groupe, l'accusant de recourir à des « pratiques (…) destructrices d'emploi, destructrices de culture, destructrices de lien social » qui font « mourir les petites librairies dans les centres-villes ». Elle appelait alors Amazon à « payer ses impôts » en France, le siège européen du site Internet étant situé au Luxembourg. Une enquête fiscale a été ouverte à ce sujet, ainsi qu'au Royaume-Uni. Cette lutte s'est concrétisée le 10 juillet avec l'entrée en vigueur de la loi sur le prix des livres sur Internet, dite loi « anti-Amazon ». Ce texte, déposé par l'UMP et soutenu par la majorité, supprime la possibilité pour les sites de vente en ligne de cumuler la réduction de 5 % sur le prix du livre avec la gratuité des frais de port. Une mesure dirigée contre la firme américaine, qui a réagi en fixant ses frais de port à hauteur de… 1 centime. « COMBAT MODERNE » « Nous n'avions jamais dit que cette loi allait tout régler. C'était un combat politique, se défend Mme Filippetti. Nous savions qu'ils allaient chercher à la contourner. Nous avons agi par la loi pour que cette entreprise ne puisse pas utiliser l'argument commercial de la gratuité des frais de port. Ce sont des banderilles que nous continuerons à planter dans le flanc d'Amazon. » Un temps esseulée, la Commission européenne voyant cette croisade d'un mauvais œil, la ministre de la culture a trouvé du soutien du côté de l'Allemagne, où le syndicat des libraires et éditeurs a déposé une plainte antitrust contre Amazon, avec l'appui du gouvernement. Bruxelles a ouvert une enquête à la suite de cette plainte. « Cela montre que nous ne sommes pas dans le combat du village gaulois contre l'ogre américain. C'est un combat global contre une mise en péril de l'écosystème du livre. La France n'est pas seule », veut croire Mme Filippetti. « Nous sommes à la pointe d'un combat moderne contre des pratiques qui ressemblent au XIXe siècle, contre le monde des grands trusts et de la concentration, ajoute-t-elle avec emphase. Ce n'est pas parce que l'on parle de numérique que l'on est moderne. » Olivier Faye ************************************************************* ************************************************************* ************************************************************* ************************************************************* ************************************************************* ************************************************************* ************************************************************* ************************************************************* ************************************************************* eBay et PayPal vont signer une clause de non-concurrence pour les cinq prochaines années Le groupe de distribution en ligne eBay et sa filiale de paiements PayPal ont donné, jeudi 9 avril, davantage de détails sur les modalités de leur séparation, s'engageant notamment à ne pas se faire de concurrence pendant au moins cinq ans. Cédant aux pressions de l'investisseur activiste Carl Icahn, eBay avait annoncé l'année dernière son intention de rendre son indépendance à PayPal, une opération prévue pour le deuxième semestre 2015. La date de scission toujours pas fixée Les deux sociétés comptent toutefois signer un accord opérationnel codifiant leurs relations après la scission et prévoyant notamment une clause de non-concurrence, selon des documents transmis jeudi au gendarme boursier américain (SEC). Ce contrat interdit à eBay de lancer son propre service de paiements, et vice-versa, à PayPal d'avoir des plates-formes de commerce. eBay sera aussi incité financièrement à soutenir l'usage de PayPal sur ses plates-formes : tant qu'il restera au-dessus d'un certain seuil, il recevra des paiements de PayPal, mais s'il tombe en-dessous, ce sera à lui de verser de l'argent au service de paiements. L'accord est valable pour une durée initiale de cinq ans et pourra ensuite être reconduit par consentement mutuel et des durées d'une année. La date exacte de la scission n'est, en revanche, toujours pas fixée, ni le ratio exact selon lequel les actions de PayPal seront distribuées aux actionnaires d'eBay. Dans le cadre des préparatifs de la scission, le groupe avait déjà annoncé fin janvier la suppression de 2 400 emplois, soit 7 % de ses effectifs mondiaux. ************************************************************* ************************************************************* ************************************************************* ************************************************************* ************************************************************* ************************************************************* ************************************************************* ************************************************************* ************************************************************* ************************************************************* ************************************************************* ************************************************************* ************************************************************* 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************************************************************* ************************************************************* ************************************************************* Rachat de T-Mobile : Free seul en lice après l'abandon de Sprint Marie Charrel Nouveau rebondissement dans la bataille qui oppose l'américain Sprint, troisième acteur du pays, à Iliad, maison mère de Free, pour le rachat de T-Mobile US, le quatrième opérateur mobile américain. Comme l'a révélé le Wall Street Journal, Sprint renoncerait à racheter son concurrent. Le feu vert des autorités de régulation en cas de mariage entre le troisième et le quatrième acteur du pays serait, selon ses dirigeants, beaucoup trop difficile à obtenir. Une annonce officielle devait être faite mercredi 6 août. RÉTICENCE DES AUTORITÉS DE RÉGULATION AMÉRICAINE Voilà plusieurs mois déjà que la société lorgne la filiale américaine de Deutsche Telekom. Les termes d'un potentiel accord à 40 dollars par action (un peu moins de 30 euros) avaient même été divulgués. Le mariage avec T-Mobile US était l'une des priorités de Masayoshi Son, le patron du groupe de télécoms japonais Softbank, qui détient la majorité du capital de Sprint depuis 2013. L'homme d'affaires japonais désirait constituer un opérateur capable de rivaliser avec les deux mastodontes du secteur, AT & T et Verizon, qui contrôlent à eux seuls 70 % du marché américain (plus de 100 millions d'abonnés chacun). Las, les autorités de régulation américaines ont plusieurs fois exprimé leur réticence au passage de quatre à trois opérateurs nationaux, alors même que les prix des forfaits téléphoniques figurent déjà parmi les plus élevés au monde. LA PROPOSITION DE FREE JUGÉE TROP BASSE A première vue, le retrait de Sprint est une bonne nouvelle pour Iliad. Le groupe fondé par Xavier Niel (actionnaire à titre individuel du Monde) se retrouve aujourd'hui seul dans la course. Et ce, alors que son offre, à 33 dollars sur 56,6 % du capital de T-Mobile US (15 milliards de dollars au total), est moins généreuse que celle de l'Américain. Une situation que le propriétaire de T-Mobile, Deutsche Telekom, n'a pas manqué de relever. Selon des sources proches du dossier citées par la presse américaine, les dirigeants de l'opérateur allemand jugent la proposition du français beaucoup trop basse. Ils s'apprêtaient même, selon la presse américaine, à la rejeter avant d'apprendre le retrait de Sprint. « Pas assez sérieuse pour faire oublier Sprint », aurait soufflé un allemand à l'agence de presse Reuters. « Il reste beaucoup de points d'interrogation », aurait-il ajouté. Le décryptage : Comment Free veut conquérir l'Amérique Reste que la donne est aujourd'hui radicalement différente, d'autant qu'Iliad n'a pas dit son dernier mot. D'après le Financial Times du mardi 5 août, citant trois sources proches du dossier, le groupe français serait entré en discussion avec des investisseurs afin d'augmenter sa mise. POKER ENTRE ILIAD ET DEUTSCHE TELEKOM Selon le quotidien financier, M. Niel aurait contacté des câblo-opérateurs et des opérateurs de satellites américains, à savoir Dish Networks, Cox Communications et Charter Communications. Toujours selon le Financial Times, Iliad discuterait également avec des fonds de pension tels que l'Ontario Teachers Pension Plan et des fonds souverains, dont le singapourien GIC. Mais, selon d'autres sources, Iliad n'aurait en vérité pas l'intention de relever son offre pour le moment. Faisant jouer la montre afin que l'allemand, sans alternative, se tourne vers lui. De son côté, Deutsche Telekom affirme ne pas être pressé – du moins, officiellement. Le groupe pourrait ainsi attendre que d'autres acheteurs potentiels se manifestent. En somme, une véritable partie de poker s'ouvre entre les deux groupes… « Trente-trois dollars ne me semblent vraiment pas une offre acceptable en l'état, constate un analyste, et ce même s'ils sont seuls en lice. » Pour faire céder Deutsche Telekom, cet expert estime qu'il faudrait une prime d'à peu près 10 %, soit 36 ou 38 dollars l'action. T-Mobile US est en effet un actif en croissance dont l'opérateur allemand n'a aucun intérêt à se débarrasser en dessous d'un certain montant. BESOIN D'UN PARTENAIRE EXTÉRIEUR « Il y a quatre ans, ils vendaient à n'importe quel prix, aujourd'hui ils peuvent se permettre de faire la fine bouche. D'autant qu'ils peuvent dégager du cash par ailleurs et garder encore un peu la filiale américaine sous leur giron en attendant que quelqu'un d'autre se manifeste », explique l'expert. Pour autant, les analystes ne voient pas vraiment qui pourrait se manifester aujourd'hui en dehors d'Iliad pour racheter T-Mobile US. Si d'aventure Iliad décidait de remonter son offre, il ne pourrait pas, selon les experts, le faire tout seul, sans partenaire extérieur. « Même s'ils sont ultrarentables, une offre à 38 dollars les mettrait dans une situation d'endettement intenable compte tenu des investissements qu'il leur reste à faire en France », estime un observateur. Guerre des brevets : Microsoft porte plainte contre Samsung aux Etats-Unis Microsoft a annoncé, vendredi 1er août, avoir porté plainte contre le fabricant sud-coréen d'appareils électroniques Samsung, qu'il accuse de ne plus respecter les conditions d'un accord sur des brevets. Dans un communiqué, l'avocat de Microsoft explique que « Microsoft a engagé une procédure légale contre Samsung » devant un tribunal new-yorkais « pour faire respecter notre contrat avec Samsung » passé en 2011. Le groupe sud-coréen avait à l'époque accepté de payer des redevances à Microsoft pour utiliser des brevets de ce dernier relatifs à des technologies présentes dans le système d'exploitation mobile Android de Google (utilisé par Samsung pour faire fonctionner ses smartphones et tablettes). Microsoft accuse Samsung d'avoir cessé de payer les sommes dues depuis la fin 2013, explique Business Insider. Microsoft y voit un effet de son rachat du fabricant de téléphones Nokia, selon le communiqué diffusé le 1er août : « [Depuis 2011], les ventes de smartphones ont quadruplé pour Samsung, et l'entreprise est maintenant leader sur ce marché. En 2011, elle écoulait 82 millions de smartphones Android. Seulement trois ans plus tard, (...) Samsung a décidé l'année dernière d'arrêter de se conformer aux termes de son accord avec Microsoft. En septembre 2013, après que Microsoft a annoncé qu'il allait racheter Nokia, Samsung a utilisé cette acquisition comme une excuse pour rompre des termes du contrat. » Chiffres d'affaires de T-Mobile et Free en 2013 Iliad, maison mère de Free, est candidate au rachat de l'opérateur américain T-Mobile. L'opérateur, qui détient 12 % du marché aux Etats-Unis, a réalisé en 2013 un chiffre d'affaires de 24,5 milliards de dollars (18 milliards d'euros), pour un résultat net de 35 millions de dollars. Sa capitalisation boursière s'élève à 25 milliards de dollars et la société employait, fin 2013, 38 000 personnes. Free a 12 % de parts de marché en France et 13,7 millions d'abonnés fixe et mobile. La société, qui emploie 6 500 personnes, a réalisé un chiffre d'affaires de 3,7 milliards d'euros en 2013 (en augmentation de 19 % par rapport à l'année précédente), avec un résultat net qui s'élève à 265 millions d'euros. En Bourse, la société pèse 12 milliards d'euros. Android équipe 85 % des smartphones dans le monde Android étend un peu plus son empire. Le système d'exploitation mobile du géant d'Internet Google fait désormais fonctionner 85 % des smartphones vendus dans le monde, un nouveau record, selon des estimations du cabinet de recherche Strategy Analytics. Sur les 295 millions d'appareils écoulés dans le monde au deuxième trimestre, près de 250 millions utilisaient une version d'Android. Le marché d'Android reste assez fragmenté, car Google laisse toute une série de marques, à commencer par le numéro un mondial, Samsung, utiliser gratuitement Android sur leurs appareils mobiles, éventuellement en personnalisant le logiciel. La popularité du logiciel a explosé ces dernières années : il avait dépassé pour la première fois au troisième trimestre 2011 la barre des 50 % de parts de marché mondial, et pointait à 80 % au deuxième trimestre 2012. LE WINDOWS DES SMARTPHONES « Les gains d'Android se font au détriment de toutes les grandes plates-formes rivales », a commenté Woody Oh, un analyste de Strategy Analytics, cité dans un communiqué. BlackBerry est par exemple passé en un an de 2,4 % à 0,6 % du marché mondial, le logiciel iOS d'Apple de 13,4 % à 11,9 % « à cause de sa présence limitée dans l'entrée de gamme » et Windows Phone de Microsoft, qui « continue d'avoir des difficultés aux Etats-Unis et en Chine », de 3,8 % à 2,7 %. Un autre analyste de Strategy Analytics, Neil Mawston fait le parallèle entre Android et Windows, qui était devenu quasi incontournable sur les ordinateurs. « Les concepteurs de systèmes d'exploitation concurrents vont devoir faire quelque chose de révolutionnaire pour renverser l'avance énorme d'Android », juge-t-il, voyant comme « seules menaces majeures » à ce stade une éventuelle entrée d'Apple sur le marché des smartphones à très grand écran (parfois appelés « phablettes ») ou une expansion de Firefox OS, le logiciel lancé par la fondation Mozilla au début de 2013, dans les smartphones à très bas prix. Iliad propose 11 milliards d'euros pour T-Mobile La société française Iliad (dont le PDG, Xavier Niel, est actionnaire du Monde à titre privé) a confirmé avoir déposé une offre de rachat pour l'opérateur téléphonique T-Mobile US, peu après la diffusion de cette information par Wall Street Journal. Dans les faits, Iliad propose 15 milliards de dollars (11,2 milliards d'euros) pour acquérir 56,6 % de T-Mobile – soit 33,00 dollars par action – et promet au moins 10 milliards de dollars de synergies. Jeudi 31 juillet, T-Mobile US a brièvement cessé d'émettre en Bourse. Mais à l'heure actuelle, rien ne garantit que l'offre sera acceptée par le conseil d'administration de T-Mobile US, rappelle le groupe dans un communiqué. « SOUTIEN DE BANQUES INTERNATIONALES » L'offre vient contrecarrer les projets de Sprint, autre opérateur téléphonique américain, qui, selon des sources cités par la presse américaine, avait jusqu'ici prévu de lancer en septembre une offre pour T-Mobile US. Iliad estime qu'il possède un avantage face à une potentielle offre de Sprint du point de vue des autorités de la concurrence américaines. Le Wall Street Journal s'étonne néanmoins des poids relatifs des deux groupes, soulignant que T-Mobile pèse 24,8 milliards de dollars quand son possible racheteur ne représente que 16 milliards de dollars. Mais le groupe a expliqué, dans un communiqué, avoir « Le soutien de banques internationales de premier plan pour la dette d'acquisition. Le financement en fonds propres serait d'environ 2 milliards d'euros et Xavier Niel participerait à l'augmentation de capital. ». ************************************************************* ************************************************************* ************************************************************* ************************************************************* ************************************************************* ************************************************************* ************************************************************* ************************************************************* ************************************************************* ************************************************************* ************************************************************* ************************************************************* ************************************************************* ************************************************************* ************************************************************* ************************************************************* ************************************************************* ************************************************************* ************************************************************* ************************************************************* Sarah Belouezzane et Marie Charrel Retour progressif à la normale sur le réseau SFR La panne qui a paralysé jeudi 24 juillet pendant plusieurs heures les communications mobiles de 3,8 millions de clients SFR a pris fin en début d'après-midi, a annoncé l'opérateur. SFR a dit s'apprêter à offrir des « compensations » aux clients touchés. Les perturbations, importantes, ont commencé un peu avant 9 heures. Passer ou recevoir des appels, ou encore envoyer des SMS, était impossible pour 3,8 des 21 millions de clients du service, soit tous les clients 4G ainsi que certains clients 3G. SFR a rapidement reconnu sur son forum « un incident technique » et prévenu ses clients. @BreeVDKamp Hello ! Forte dégradation des appels mobiles en France. Nos équipes mettent tout en œuvre pour rétabl... http://t.co/ULGiji8iSQ— Assistance SFR (@SFR_SAV) ÉQUIPEMENT « HLR » En début d'après-midi, le groupe a précisé que la panne touchait un équipement HLR (home location register, base de données permettant de géolocaliser un abonné) fourni par le Franco-Américain Alcatel-Lucent. Stratégique pour le fonctionnement du réseau, cet équipement permet de localiser les abonnés et de les connecter. Il avait été à l'origine d'une panne massive sur le réseau du premier opérateur français Orange il y a deux ans. La panne avait alors duré plus de onze heures. Joint par Le Monde, un porte-parole de SFR a précisé qu'une « enquête approfondie » allait être ouverte en collaboration avec Alcatel-Lucent, car cet équipement HLR, « de dernière génération », « n'aurait jamais dû tomber en panne ». Tous les clients SFR ne dépendent pas de cet équipement, a également souligné l'opérateur, c'est pourquoi la panne n'affecte pas l'ensemble des abonnés. Ce fut par contre le cas pour les abonnés Orange en 2012, tous connectés au même HLR et qui ont donc tous subi la panne. « Beaucoup d'enseignements ont été tirés de cette panne », a ajouté le porte-parole. Les clients du deuxième réseau de France ont largement commenté la panne sur Twitter, tout en essayant de se tenir au courant les uns les autres du rétablissement, ou non, du réseau. En milieu de journée, certains internautes disaient pouvoir à nouveau passer des appels, d'autres ne pouvaient toujours pas envoyer de SMS. Le community manager de SFR a dû faire preuve de beaucoup d'humour pour répondre à l'impatience des internautes abonnés.  Selon SFR, le retour à la normale a débuté à 13 h 20, et la totalité du réseau fonctionnait à 15 heures. SFR offrira aux clients abonnés touchés par la panne « la voix et les SMS illimités ainsi que 2 Go de données (en France métropolitaine) pendant un mois », en compensation de la gêne. PANNES À RÉPÉTITION SFR n'en est pas à son premier incident de ce type en 2014. Les déconvenues techniques se sont multipliées depuis quelques mois : en mars, déjà, une panne nationale avait privé pendant plusieurs heures ses clients de leur service mobile. Des perturbations ont aussi émaillé son réseau 4G, toujours en mars, et toujours à une échelle nationale. Les interruptions de réseau ne sont toutefois pas l'apanage de SFR. En décembre 2013, le service téléphonie et Internet mobiles de Bouygues Telecom s'étaient arrêtés quelques heures durant. Orange non plus n'a pas été épargné : en février, ses services ont été fortement perturbés dans le sud de la France. ************************************************************* ************************************************************* ************************************************************* ************************************************************* ************************************************************* ************************************************************* ************************************************************* ************************************************************* ************************************************************* ************************************************************* ************************************************************* ************************************************************* ************************************************************* ************************************************************* 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les habitants de Tombouctou reconstruisent les mausolées détruits par des djihadistes en 2012 ************************************************************* ************************************************************* ************************************************************* ************************************************************* ************************************************************* ************************************************************* ************************************************************* ************************************************************* ************************************************************* ************************************************************* ************************************************************* ************************************************************* ************************************************************* ************************************************************* 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