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Yasmina Reza perd la partie

Le Parisien |

Depuis « ART », il y a vingt ans, les pièces de Yasmina Reza sont jouées dans le monde entier. Elles partent souvent d'un incident anodin qui dégénère en crise ouverte, comme dans « le Dieu du carnage », sa dernière oeuvre publiée en 2006, l'année où elle défraye la chronique avec un livre reportage sur Nicolas Sarkozy. Pas de crise dans sa nouvelle création, « Comment vous racontez la partie », que Yasmina Reza met elle-même en scène au Théâtre du Rond-Point, à Paris. Aura-t-elle la même portée universelle ? Pas sûr.

L'auteur nous emmène dans une ville de province imaginaire, où une écrivaine, jouée par Zabou Breitman, est invitée à lire des extraits de son dernier livre et à répondre aux questions d'une journaliste pédante (Dominique Reymond). Elle va aussi y croiser un animateur poète à ses heures (Romain Cottard) et le maire (André Marcon).

Dans sa première partie, celle de l'interview, la satire est réussie, même si Yasmina Reza abuse des silences. On s'amuse des minauderies de la journaliste. On savoure le malaise de l'écrivain, qui refuse de répondre à toute question personnelle. On se régale de la maladresse de l'animateur. C'est après que ça se gâte : la deuxième partie traîne en longueur et se dilue dans l'anecdotique, malgré une jolie séquence où les protagonistes entonnent « Nathalie », de Gilbert Bécaud. Au-delà du milieu médiatico-littéraire, présent en masse dans la salle lors de la première, qui cette pièce va-t-elle passionner ? L'écriture est belle et le quatuor d'acteurs brillant, mais ils n'empêchent pas la soirée de finir dans un doux ennui.

« Comment vous racontez la partie », jusqu'au 6 décembre au Théâtre du Rond-Point, Paris VIII e. De 15 à 36 €. 01.44.95.98.21.

Le Parisien