« Il faut essayer d’être heureux pour donner envie aux autres de l’être », tels étaient les mots prononcés par Maurice Bourrel, le président du groupe Los Pagalhos, à lÂ’issue de la soirée que la formation organisait au profit des Restos du cÂœur, samedi 15 novembre. Un groupe qui engendre la bonne humeur, dont le plaisir de ses membres d’être ensemble sur scène est largement perceptible dÂ’un public qui sÂ’est laissé emporter par une déferlante artistique, proche du music-hall.
Ceux qui pensaient assister uniquement à un concert de chants béarnais ont découvert une palette artistique très éclectique qui exploite au mieux les talents individuels de chacun des 17 membres du groupe. Outre les chants et l’accompagnement instrumental, mettant en valeur des voix tonnantes et cristallines, avec un répertoire essentiellement composé de leurs propres créations, l’humour y est également omniprésent.
Désordre orchestré
Des parodies de la politique, à peine caricaturales, des scènes de vie du quotidien fort cocasses, des récits de chansonniers quelque peu pamphlétaires, sont autant de moments dont se sont délectés les quelque 250 spectateurs qui ont rempli la salle du Pont Lat. Leur leader sur scène, Alain Abadie reconnaît du militantisme dans leur propos, au profit de la langue occitane. Et de la satire également, envers un certain modèle de société, résumé par le personnage d’un de leur sketch qui avoue « que rien ne sera à nous, mais personne ne pourra nous le prendre ».
Pas de machine de guerre en marketing pour ce groupe dont le nom, signifiant la pagaille, « pourrait sembler désuet », avoue leur président, mais qui assume parfaitement ce désordre orchestré. L’altruisme est une autre qualité des Pagalhos qui ont partagé la scène avec le groupe polyphonique local Lambrusquèra qui a effectué une excellente entrée en matière, avec un répertoire composé de chants traditionnels occitans.
Un camion pour les Restos
Le duo Tu é yo, constitué d’Hélène et Frédéric Barrère, associés dans la vie, s’est même intercalé avec trois chansons, sur fond de dualité géographique, plaine et montagne, basque et béarnaise. C’est Nicole Clément, la responsable locale des Restos du cœur qui eu le mot de la fin en précisant que les bénéfices du spectacle participeront à l’achat d’un camion.
Hervé Pouyau
