Les Parisiens, accros à la nouveauté, courent les lieux design et conceptuels.
Les Parisiens, accros à la nouveauté, courent les lieux design et conceptuels. - GINIES / SIPA

Magali Gruet

« Les bobos sont assez inventifs dans la nouveauté qui ne sert à rien. » Jean-Laurent Cassely, auteur d'un manuel de survie à Paris à paraître demain (lire encadré), a relevé les travers des Parisiens, « une sorte de croquis ethnologique de comptoir sauvage », s'amuse-t-il. « C'est un bouquin de pure satire déguisé en manuel. Je suis par exemple fasciné par l'enthousiasme des Parisiens à manger dans des snacks ou bistrots hyperconceptuels et design. Paris devient un parc à thème. Trouver un bar sans thème tient du miracle ! »

Des concepts qui ne servent à rien
Le menu idéal pour le bobo qui se respecte ? « Un déjeuner néosnack à tendance fooding : soupe épinards-châtaignes aux racines d'herbes des plaines d'Azerbaïdjan en entrée, un wrap à la sauge bio et compotée de saumon sauvage et du quinoa cru sans assaisonnement en plat », propose le guide. Même chose pour la culture. « Il y a une vraie religion du vernissage à Paris. On se réjouit de l'ouverture d'une boutique mi-archi, mi-concept, mi-équitable, alors que ça ne sert à rien », ajoute Jean-Laurent Cassely.
De nouveaux mots en « ing »
Mais les bobos ne sont pas les seuls à en prendre pour leur grade. « J'ai essayé d'être égalitaire », se défend l'auteur, qui donne pour exemple sa satire des afterwork, « un truc bling-bling pour gens du 8e ». Ou taille un costard aux Américains de passage, « qui sourient, parlent fort, prennent Paris pour un parc d'attractions et habitent sur l'île Saint-Louis ».
Le vocabulaire l'amuse aussi. « Les Parisiens arrivent à inventer des mots en « ing » qui tiennent deux semaines, ou des micro-tribu musicales de vingt personnes. » Bref, « ils sont accros à la nouveauté », résume l'auteur. Une véritable « inflation conceptuelle ». Sa prose est destinée tant aux Parisiens pratiquant l'autodérision qu'aux provinciaux.

Parution

Paris, le manuel de survie, de Jean-Laurent Cassely, paraîtra demain aux éditions Parigramme. 9,90 €.

Mots-clés :

  • Aucun mot-clé