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    Le «chien à deux queues» hongrois, un parti qui a du mordant

    Par (mis à jour le )
    Le chien blanc au look de mutant - yeux rouges, cravate rayée et double queue –, est né du street art en 2006.
    Le chien blanc au look de mutant - yeux rouges, cravate rayée et double queue –, est né du street art en 2006. DR

    Le MKKP, un mouvement satirique, vient d’être reconnu officiellement comme formation politique.

    «Nos trains sont-ils sales? On les salit exprès!» proclame une affiche de la compagnie des chemins de fer hongrois. Le poster est en fait une blague du «Parti hongrois du chien à deux queues» (MKKP), un mouvement satirique né il y a quelques années mais qui vient seulement d’être reconnu officiellement comme formation politique par la Cour constitutionnelle. Son emblème : un chien blanc au look de mutant - yeux rouges, cravate rayée et double queue –, une figure née du street art en 2006. L’animal présente alors ses candidats «chiens», qui promettent la vie éternelle et la bière gratuite à volonté. Une satire de la crédulité des Hongrois vis-à-vis du populisme de droite comme de gauche.

    Une louche de parodie, une généreuse cuillère d’absurde et une bonne dose d’humour potache, telle est la pâtée idéologique du «chien à deux queues». Quand le Fidesz, le parti nationaliste au pouvoir, annonce, avant les élections législatives du printemps dernier, qu’il va baisser les prix de l’énergie, le MKKP, lui, promet d’augmenter le prix du gaz. Quand le Premier ministre, Viktor Orbán, chef de la droite populiste et nationaliste, donne des gages d’amitié à Poutine, le mouvement satirique propose de changer la monnaie nationale hongroise, le forint, pour le rouble. Et si Orbán pourfend l’Europe et les lobbys étrangers qui complotent contre les magyars, le Parti hongrois du chien à deux queues promet que s’il «parvient au pouvoir, la Hongrie quittera l’Union européenne». «Nous entamerons des négociations avec Bruxelles pour que l’Union européenne rejoigne la Hongrie !» suggère le MKKP, tournant en dérision les saillies anti-européennes et souverainistes d’Orbán.

    Le parti est l’enfant de Gergely Kovács, un artiste et web designer de 34 ans. Ce brun jovial et discret a lancé son mouvement «pour rire». Entouré de quelques potes facétieux, il s’adonne au street art mais crée aussi de faux profils Internet en pagaille, tournant en ridicule élus et people. Crédité récemment de 10% d’intentions de vote lors d’un sondage en ligne, le chien blanc a près de 130 000 amis sur les réseaux sociaux et a récemment publié ce post jubilatoire : «Quel succès, même la presse sud-coréenne en parle ! On ne peut pas en dire autant du Magyar Nemzet [journal de droite resté muet sur ce parti, ndlr].» «Les médias de gauche nous aiment beaucoup, ils en ont assez des partis d’opposition. Ces derniers sont complètement nuls, c’est pour cela qu’Orbán a été réélu», estime Kovács.

    Le MKKP séduit des milliers de jeunes démocrates qui détestent Orbán mais ne votent pas car ils ne voient aucune alternative dans une gauche sans vision et sans idée, dans des partis centristes microscopiques ou dans l’extrême droite. Le chien à deux queues est le miroir de la misère morale et politique du pays.

    Florence La Bruyère
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