Quand même l'exil ne suffit pas
«En France, quand on veut faire de l'argent, mieux vaut entrer en politique qu'aller au travail. Telle est la morale de cette histoire », déclare Alexis Hénon, auteur et acteur, avec Philippe Ayanian, de cette comédie déjantée qui puise aux sources d'une actualité encore chaude.
Des répliquestaillées
pour rendre
cette comédie
irrésistible
Créée à Saint-Étienne (« Quoi de mieux pour se mettre au vert ? » ironise-t-il) cette pièce intitulée Jérôme K ou le triomphe de la médecine nous met en présence d'un homme de pouvoir en quête de rédemption joué par un habitué de la série Kaamelott, Alexis Hénon, dans le rôle du clown blanc.
Face à lui, Philippe Ayanian endosse l'habit de l'Auguste et campe les multiples patients, tous plus savoureux les uns que les autres, qui défilent dans le cabinet du médecin.
Jusqu'au jour où un chirurgien douteux vient proposer au médecin une association. Sans faire de mystère, Jérôme K se laissera submerger par ses vieux démons !
Les dialogues sont ciselés, les répliques font mouche et les deux acteurs y mettent ce qu'il faut de clins d''il et de délire pour rendre cette comédie irrésistible.
La pièce a été écrite en 2013, alors que la campagne des élections municipales battait son plein. Elle constitue en quelque sorte la suite de Bienvenue chez les Gagas, une satire sociale qui abordait les thèmes de l'identité nationale et régionale, jouant notamment de l'opposition entretenue entre deux villes de football, Lyon « la bourgeoise » et Saint-Étienne « la prolétaire ».
À sa manière, Jérôme K met en exergue une autre opposition : celle qui existe entre la caste politique et les citoyens ordinaires.
Mais ces sujets restent en toile de fond. Ils constituent des prétextes pour créer une comédie pleine d'humour, jouée par deux acteurs très différents.
L'un, sobre et tout en retenue, vient du théâtre classique. L'autre, instinctif et démonstratif, établit une véritable performance en endossant l'habit de tous les autres personnages.
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