À Givenchy et à Cuinchy, y'en avait des « Charlie » !

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Nord Eclair

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Ils sont rares, les veinards qui ont eu leur « Charlie hebdo » ce mercredi matin. Les dépôts de presse du Béthunois et du Bruaysis n’ont pas été approvisionnés… Mais en cherchant bien, on pouvait quand même en trouver. À Givenchy-lès-La Bassée par exemple, où on a croisé la route de Jean et de Carole, « Charlie » sous le bras…


De mémoire de patron de Giventout, on n’avait jamais vu ça ! Le Giventout, c’est LE magasin de proximité à Givenchy-lès-La Bassée. La mini-supérette pour les petites courses de dépannage, avec un coin tabac et un rayon presse. Et le patron, c’est Christophe.

«  D’habitude, je reçois un exemplaire de Charlie. Et souvent je le renvoie parce qu’il n’est pas vendu... Là, cette semaine, j’en ai eu 27... C’est pas moi qui ai demandé, c’est l’éditeur qui décide. Et ils sont tous partis comme des petits pains, à l’ouverture à 8 h. Y’a même des gens qui me téléphonaient à 6 h 30 du matin... Pas mal de gens en ont pris plusieurs, deux souvent.  »

Si Christophe a eu la chance d’être approvisionné, c’est qu’il dépend du dépôt de Lille. La plupart des autres points presse du secteur, dépendants du dépôt de Ruitz, n’ont rien eu. Rien du tout dans le Béthunois. Autant dire que les clients de Christophe ont eu de la chance. Comme Carole. «  D’abord, je suis allée à Cuinchy, vers 7 h 30 ce matin, parce que c’est une presse, je me suis dit qu’ils en auraient plus. Il y avait un monsieur devant moi et il n’y en avait déjà plus. Le patron m’a expliqué qu’il devait en recevoir 150, qu’il n’en avait eu que 25 et que 15 avaient été réservés par des habitués. Donc les 10 restants étaient partis tout de suite. Alors j’ai foncé au Giventout, j’y étais à l’ouverture. On était quatre. Et je l’ai eu !  »

Pas peu fière, la Givenchynoise brandit son journal en souriant. Si elle s’est donné tout ce mal, c’est pour son mari Steeve. C’est lui le lecteur fidèle de Charlie. Il confirme. «  J’ai connu Charlie quand j’étais à l’armée, en 1993. À l’époque, c’était mon journal pour le train, quand je partais. J’étais déjà fan de Fluide Glacial, d’ailleurs j’étais abonné. Et depuis au moins deux ans, je me disais qu’il fallait que je m’abonne à Charlie... et je l’ai pas fait. Ce que j’aime là-dedans ? La satire ! Et puis qu’ils arrosent tout le monde !  »

Lui ne pouvait pas être à l’ouverture des points presse ce matin, il commençait le boulot à 5 h 30. Alors c’est Carole qui s’y est collée : «  Et heureusement qu’elle l’a trouvé !, conclut Steeve en riant. Ça aurait été con de briser un ménage pour un journal, hein !  »

À 15 h, au Giventout, il restait deux exemplaires de Charlie. Pas la peine de vous ruer, ils étaient réservés «  à des bons clients. Et j’ai des réservations pour demain, je sais que je vais être réapprovisionné jeudi et vendredi.  » Des bons clients comme Jean, lui-aussi lecteur habituel, venu chercher son Charlie à 15 h 10. Christophe lui avait mis de côté. «  T’en as de la chance Jean ! Fais gaffe de pas te le faire braquer, ça vaut cher maintenant !  », lâche le patron en souriant. «  T’as raison ! J’vas l’mucher sous min paletot !  »


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