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    PPD au placard, les Guignols en retard

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    La marionnette de PPDA, en mars 2009, pour les vingt ans des Guignols.
    La marionnette de PPDA, en mars 2009, pour les vingt ans des Guignols. Photo Stéphane de Sakutin. AFP

    Dernier vestige de l'esprit Canal, la marionnette ne présentera plus l'émission satirique, qui sera diffusée en crypté. Aucune date de rentrée n'a encore été annoncée.

    La nouvelle semble se confirmer : PPD ne sera plus le présentateur emblématique des Guignols de l’info nouvelle formule. Toutefois, la marionnette aux commandes du programme depuis ses débuts en 1988, devrait garder un rôle récurrent selon nos informations. Depuis sept ans que l’original PPDA a été viré de TF1, il ne semble pas illogique d’en renouveler son homme tronc. PPD restait l’un des vestiges de cet esprit Canal que Vincent Bolloré a dynamité durant l’été : exit Rodolphe Belmer et Renaud Le Van Kim, artisans de la précédente mouture du Grand Journal, bonjour Maïténa Biraben, désormais aux commandes de l’émission et les Guignols en crypté.

    Si on nous avait dit début juillet, au moment des premiers articles faisant état des menaces qui pesaient sur les Guignols, que Canal + se retrouverait entièrement en coupe réglée en moins de deux mois, nous aurions eu du mal à y croire. C’est pourtant ce qu’il s’est passé. Vincent Bolloré, nouveau président du conseil de surveillance, a amené Canal + exactement là où il le souhaitait, à savoir une simple filiale de Vivendi. Fini l’Etat dans l’Etat et l’indépendance, les changements se sont faits au pas de charge et sans rencontrer d’opposition depuis la pétition destinée à sauver les Guignols. Canal +, ce n’est plus seulement Canal +, c’est d’abord Vivendi. Et dans cette nouvelle galaxie, les Guignols, désormais diffusés en crypté à 20h50, doivent devenir un produit d’appel pour s’abonner. Même si en interne, on se demande toujours si la véritable raison de ce passage en crypté n’est pas une première étape avant leur suppression.

    Moment crucial

    Et d’ailleurs, pour le moment, on n’a toujours aucune idée de leur date de rentrée. On sait juste qu’ils ne reprendront pas en même temps que le Grand Journal lundi prochain. Et aucune date n’a été avancée du côté de Canal +. Plus inquiétant, les tournages ne semblent pas avoir repris. Quand on sait qu’il faut environ un mois de tournage avant d’être diffusé, on peut en déduire qu’on ne verra pas les Guignols à l’antenne avant octobre. Au minimum. Autre flou qui peut avoir un impact : il était question de déménager la production des studios de La Plaine Saint-Denis. En interne à Canal +, on reconnaît que cette question n’est pas réglée. La logique Bolloré veut que toutes les activités de sa chaîne soient rassemblées à un même endroit. Sauf que la production des Guignols nécessite beaucoup d’espace pour garantir un certain niveau de qualité.

    Sur le contenu, tout juste sait-on que les Guignols ne seront plus présentés sous forme de journal télévisé mais mettraient le spectateur au cœur d’une salle de rédaction avec des présentateurs qui se rapprocheraient plus de ce que l’on peut voir sur les chaînes d’info en continu. Le tout avec un prisme beaucoup plus people et international. En résumé, plus de Miley Cyrus et moins de Sarkozy ?

    Enterré par le Petit Journal

    N’allons pas juger avant d’avoir vu cette nouvelle version qui arrive à un moment crucial. «Les Guignols ont fini par devenir le symbole d’une époque révolue, juge Bertrand Villegas, spécialiste des programmes télé et fondateur d’un site de tendances audiovisuelles (thewit.com). Ils ont connu leur apogée avec l’époque Sarkozy, avec des politiques aux caractères hauts en couleur, quand politique et pop culture se sont rencontrées. Nous sommes aujourd’hui dans une phase moins spectaculaire, où l’on ressent une forme de lassitude de cette forme de politique. Ce qui se racontait dans les Guignols, ce n’est plus ce dont les gens parlent, ce n’est plus ce qui faisait le buzz.» De même, la marionnette de PPD était également une survivance du passé, comme l’explique Bertrand Villegas : «Une référence dépassée à une forme de journalisme des années 90, hautain, connivent avec le pouvoir. Aujourd’hui, les présentateurs télé ne ressemblent plus à ça, ils sont beaucoup plus interchangeables.»

    Avec les Guignols, tout est question de symbole. Hier, ce sont eux qui étaient placés en face des journaux télévisés de 20 heures. Aujourd’hui, c’est le Petit Journal qui a imposé ses codes journalistiques et Yann Barthès a planté un des derniers clous du cercueil de la marionnette PPD. Mais sur le fond, cette évolution n’est pas forcément qu’un changement de stratégie audiovisuelle. Evidemment, tout ceci peut être une manière masquée d’attenter au potentiel critique de l’émission. Et d’éviter de froisser certaines amitiés politiques.

    Reste à savoir si, débarrassés de leur vernis insolent, les Guignols peuvent trouver un nouveau souffle. Pas sûr pour Bertrand Villegas : «Le public maîtrise les outils pour réaliser lui-même ses propres critiques, ses propres détournements. Je ne sais pas s’il a encore besoin de marionnettes.»

    David Carzon
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