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    Attention, l'eau ne fait pas le Martien

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    Les traces sombres sur les pentes martiennes seraient dues à des coulées d'eau salée.
    Les traces sombres sur les pentes martiennes seraient dues à des coulées d'eau salée. Photo NASA / JPL / University of Arizona

    Après l'agitation provoquée lundi par l'annonce de la Nasa, les scientifiques sont nombreux à relativiser l'espoir d'une vie sur Mars liée à l'eau salée.

    «Notre quête sur Mars a consisté à "suivre la piste de l’eau" dans notre recherche de vie dans l’univers» : première citation du communiqué de presse publié hier par la Nasa, cette phrase de John Grunsfeld fait presque office d’introduction à l’annonce d’une preuve d’eau liquide sur la surface martienne. Elle semble suggérer que la découverte d’eau était un objectif officiel de la grande chasse à la vie extraterrestre. Mais qui est ce John Grunsfeld ? Un biologiste spécialiste des coulées humides sur les collines martiennes ? Point du tout. Il est astronaute et «administrateur associé du conseil d’administration des missions scientifiques» à la Nasa. C’est un politique, pas un scientifique.

    Et les scientifiques, eux, sont nombreux à ronchonner depuis hier sur le coup de com, exagéré et presque mensonger, de l’agence spatiale américaine. Car oui, l’eau liquide est intimement liée à la vie. Mais non, elle ne nous avance à rien dans le contexte martien.

    «Franchement pas un endroit favorable à la vie»

    D’abord, l’eau de Mars est peut-être trop salée pour accueillir des petits microbes. «Une boue saturée en perchlorate n’est franchement pas un endroit favorable à la vie», estime ainsi Nicolas Mangold, géologue spécialiste de Mars qui travaille actuellement avec l’équipe du robot Curiosity. Le perchlorate, ce sel qui coule sur Mars, est notamment utilisé sur Terre pour propulser des fusées et fabriquer des explosifs. Mangold rappelle tout de même pour Ciel et Espace qu’on connaît des bactéries terriennes très à l’aise dans l’eau salée, au Chili.

    C’est vrai, d’abord : qui a dit que les hypothétiques microbes martiens devaient fonctionner comme les nôtres ? On découvre bien tous les ans de nouvelles espèces «extrêmophiles» survivant dans des conditions cauchemardesques… «Si la vie s’est développée sur Mars, alors elle a sans doute eu plusieurs centaines de millions d’années pour s’adapter à des conditions de plus en plus difficiles», rappelle le géochimiste Vincent Chevrier, interrogé par le Monde. Tout dépend de la concentration en perchlorate. Moins l’eau est salée, et meilleures sont les chances qu’elle puisse héberger des réactions biologiques.

    «Cela ne signifie rien»

    Enfin, note la Cité de l’espace de Toulouse, l’eau n’est même pas présente en permanence sur la surface martienne. Si elle disparaît et réapparaît selon les saisons, dans ces traces sombres laissées par le sel sur les dunes, que deviendraient ses microscopiques habitants ? Justement, c’est une bonne nouvelle, lui répond David Stillman (enfin, il ne lui répond pas vraiment puisque lui s’exprime dans le New York Times). «Si l’eau était si salée que ça», elle ne gèlerait jamais, puisque le perchlorate agit comme un antigel. Et donc «elle s’écoulerait toute l’année». Le fait que l’on constate des cycles saisonniers pour les traces noires pourrait signifier, selon Stillman, que l’eau est relativement douce.

    Bref, résume l’astrobiologiste de la Nasa Christopher McKay, «la réponse courte à cette question de l’habitabilité, c’est que [la découverte d’eau salée] ne signifie rien». Il faudra d’autres mesures plus précises sur la composition de ces écoulements, et les robots ne sont pas équipés pour un exercice si délicat (notamment parce qu’ils risquent de contaminer Mars avec des bactéries terriennes). Avant d’envoyer des humains sur place, il y a peu de chances qu’on avance beaucoup plus que ça sur la question de la vie. Les chances sont peut-être même meilleures dans les océans d’eau liquide sous la surface des satellites Europe ou Encelade. En attendant, le site satirique the Onion propose que la Nasa soit interdite de conférences de presse «jusqu'à ce qu'ils découvrent de petits aliens».

    Camille Gévaudan
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