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Christophe Alévêque, politiquement sensible

Le Monde | • Mis à jour le | Par

L'humoriste Christophe Alévêque.

« En janvier nous avons mis un genou à terre, l’essentiel est de ne pas avoir les deux ». Huit mois après les attentats de Charlie Hebdo, Christophe Alévêque ne lâche rien. « Ça ira mieux demain », chante l’humoriste sur la scène du Théâtre du Rond-Point à Paris, en réponse à « la sinistrose ambiante qui met de l’engrais sur le pire ».

Pourtant, les temps sont durs pour l’insolence et la subversion. Cet adepte de la revue de presse décapante a reçu des lettres plus violentes que jamais, s’est demandé si son métier – devenu « compliqué » dans cette période « tendue du slip » – avait encore un sens. Et puis, « la nature a repris le dessus », résume-t-il, parce que le plus grand risque post-Charlie serait, à ses yeux, « l’autocensure » et « le stand up centriste ».

Christophe Alévêque, aussi pudique à la ville qu’énervé et impertinent sur les planches, le dit sans détour mais sans arrogance : « Je veux être acteur de la société ». Faire du rire une arme de réflexion politique massive. Commémorer, comme il l’a fait, de 2008 à 2011, l’élection de Sarkozy par un happening provocateur et potache devant Le Fouquet’s. Démystifier la finance et l’économie en organisant depuis deux ans, chaque année, La Fête de la dette, spectacle qui rassemble comédiens, économistes, musiciens. Lutter, en dynamitant le bruit médiatique, contre les déclinistes et autres pessimistes, ces antimodernes qu’il déteste :...